Auvergne Rhône-Alpes
Carbon, Allogenica, Gr.app : les start-up d’Aura à suivre en 2023
Auvergne Rhône-Alpes # Agriculture # Innovation

Carbon, Allogenica, Gr.app : les start-up d’Aura à suivre en 2023

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Un projet de giga factory de panneaux photovoltaïques, des thérapies innovantes contre le cancer, une appli mobile d’achats groupés de vins en ligne, un distributeur de béton en libre-service, un avion électrique capable de transporter 19 personnes sur 700 km… Les start-up d’Auvergne Rhône-Alpes n’ont pas manqué d’idées en 2022. Tour d’horizon des jeunes pousses à suivre de près en 2023.

Pierre-Emmanuel Martin et Pascal Richard, les deux associés à la tête de Carbon qui veulent créer une giga factory de panneaux photovoltaïques d’ici 2025 en France — Photo : DR

Carbon relocalise la production de panneaux photovoltaïques

Portée par Pascal Richard et Pierre-Emmanuel Martin, la start-up lyonnaise Carbon se lance sur le marché du photovoltaïque avec la ferme intention de permettre à l’Europe et à la France de s’affranchir de leur dépendance à la Chine. À horizon 2025, Carbon souhaite délivrer 5GW de panneaux photovoltaïques et atteindre les 15GW produits en 2030. Pour cela, la start-up veut ériger une usine dédiée à la fabrication de lingots de silicium, wafers (matériaux semi-conducteurs) et cellules photovoltaïques à prix compétitifs. Montant estimé de l’opération : 1,5 milliard d’euros. "Nous procéderons en fin d’année à une première levée de fonds et réaliserons les premières études d’ici 2023 avant d’installer d’ici 2024 une ligne pilote pour produire plusieurs centaines de mégawatts. En 2025, nous souhaitons démarrer la production dans notre usine qui sera située en France", assure Pascal Richard, qui évoque la création de 2 000 emplois directs et 4 000 indirects à terme.

Allogenica industrialise sa biothérapie innovante

Pour Inna Menkova, la fondatrice d’Allogenica, les thérapies Car-T universelles sont l’avenir des traitements anticancéreux — Photo : Allogenica

Lancée en janvier dernier par Inna Menkova, docteur en immunologie, la start-up Allogenica a réussi à lever en mai 500 000 € auprès d’investisseurs privés spécialisés dans la santé de demain dont le réseau Health Angels Rhône-Alpes (HARA), 33 Californie et Aloe Private Equity (répartition du capital non communiquée). Labellisée DeepTech et French Tech, cette start-up lyonnaise a mis au point des thérapies cellulaires universelles pour traiter certaines formes de cancers du sang (leucémie, lymphome) via des traitements CAR-T dits allogéniques et universels. Leurs atouts selon la start-up ? Ils sont prêts à l’emploi pour tous les patients, plus sûrs, et surtout moins chers, avec des coûts de production divisés par 10. Grâce à sa levée de fonds, la start-up compte passer son procédé de bioproduction de cellules CAR-T universelles à l’échelle industrielle en 2024 et poursuivre ses études précliniques sur un modèle animal. Les premiers essais cliniques devraient, eux, débuter d’ici 2026.

Gr.app facilite les achats groupés de vins en ligne

vincent Gallot et Emmanuel Delorme, deux des cofondateurs de l’application web GR.APP qui entend faciliter l’achat groupé de vins et champagne — Photo : Gilles Cayuela

L’entrepreneur stéphanois Vincent Gallot a créé courant octobre une société pour éditer la première application d’achats groupés de vins et champagnes. Baptisée Gr.app, cette application mobile "permettra de créer en quelques clics une vente auprès d’un producteur et de partager le lien à son réseau d’amis via un e-mail, WhatsApp ou Messenger. Un peu dans l’esprit des cagnottes et des listes de naissances en ligne", explique Vincent Gallot. Elle devrait permettre au consommateur final d’économiser entre 25 et 40 % sur le prix de vente public. Gr.app, qui a démarré son activité avec une trentaine de producteurs triés et référencés en fonction de "critères éthiques et environnementaux" en adéquation avec les valeurs de ses fondateurs, vise 5 millions d’euros de volume d’affaires sur son premier exercice (15 mois).

My Energy Manager aide à faire baisser la facture d’électricité

Fondée à Lyon en 2020 par Antony Parsons et Pierre-Emmanuel Martin, la start-up My Energy Manager (10 salariés) veut faire baisser la facture d’électricité des Français en se positionnant comme un tiers de confiance entre d’une part les collectivités locales et les fournisseurs d’électricité. Pour ce faire, elle a lancé une gamme de services et solutions connectées dédiée aux collectivités locales pour créer des communautés de consommateurs d’énergie. La promesse ? Des économies allant de 10 à 30 % sur la facture des administrés. Selon Antony Parsons, ce gain est obtenu à la fois par des tarifs d’électricité négociés avec les fournisseurs mais également par la mise en place chez les particuliers d’un dispositif connecté au compteur Linky permettant de surveiller en temps réel sa consommation en Kwh mais également le coût de l’énergie.

Berger-World réduit la consommation d’eau des végétaux

Installée en Haute-Savoie, la jeune entreprise innovante Berger-World a mis au point avec un chercheur du CNRS des cristaux qui retiennent l’eau des plantes. Une innovation qui permet de limiter l’évaporation et donc de réduire la consommation d’eau des végétaux. Après avoir trouvé trois réseaux de distribution spécialisés, son dirigeant Samuel Philibert-Charles cherche aujourd’hui à lever des fonds pour industrialiser sa solution à plus grande échelle.

Dracula industrialise ses cellules photovoltaïques organiques

Remplacer les piles des objets connectés par des cellules photovoltaïques sur mesure, tel est le défi technologique que la jeune entreprise Dracula Technologies (30 salariés ; 1 M€ de CA) a remporté. Après dix ans de recherches, la start-up de Valence, dans la Drôme, est parvenue à mettre au point des cellules photovoltaïques sans silicium, via une technologie fondée sur des encres organiques conductrices. Ces modules permettent ainsi de produire de l’énergie grâce à la lumière, du soleil ou artificielle et ce, dans une quasi-obscurité. Forte de cette prouesse technologique, protégée par de nombreux brevets, l’entreprise a annoncé le lancement de sa phase d’industrialisation et la construction d’une usine 4.0. Pour financer son industrialisation, Dracula a levé 5 millions d’euros auprès de la Banque des territoires, du fonds souverain Auvergne-Rhône-Alpes, ainsi que du fabricant de semi-conducteurs Semtech.

Rapid’Béton invente un distributeur de béton en libre-service

Après quatre années passées à imaginer et concevoir le distributeur de béton de demain, Stéphane Thomas et sa société STNS (10 salariés), créée en juillet 2020 à Saint-Étienne, ont finalisé en avril dernier la construction d’une première mondiale : le distributeur autonome de béton prêt à l’emploi normé et en libre-service, 7j/7 et 24h/24. Baptisé Rapid’Béton, ce distributeur s’adresse aux particuliers et petites entreprises, qui n’avaient d’autres solutions jusqu’ici que de se faire livrer du béton par des toupies, avec des coûts importants et des minimums de commande souvent élevés, ou de faire leur propre béton avec les problématiques inhérentes de dosages et les coûts de location ou d’achat d’une bétonnière. Stéphane Thomas ambitionne d’en vendre une trentaine en France en 2023.

WoodTechno démocratise la production de granulés bois

L’extrudeuse Woodtechno veut "révolutionner la production de granulés bois" — Photo : DR

La start-up auvergnate WoodTechno, fondée par José Brunet, un professionnel du bois, et Frédéric Becquart, un chercheur en ingénierie des matériaux, a mis au point, avec le soutien de l’incubateur lyonnais Pulsalys, une extrudeuse brevetée capable de transformer les coproduits du sciage du bois en granulés destinés aux poêles. WoodTechno projette de construire un démonstrateur industriel dans le Cantal, sur le site industriel de la Scierie du Milieu à Vabres, dont José Brunet, a fait récemment l’acquisition avec ses associés. Il projette d’atteindre une production nominale de 4 tonnes par heure à l’horizon 2024.

Kairos Discovery innove contre le cancer

Incubée par Pulsalys et lauréate du concours national I-Lab, la start-up lyonnaise Kairos Discovery travaille à la mise au point un candidat médicament pour le traitement de cancers qui n’offrent à ce jour que peu d’options thérapeutiques comme celui du cerveau et du pancréas. Son fondateur, Alexandre Bancet, docteur en chimie médicinale et ingénieur de recherche au Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon, a développé des molécules qui "tuent très rapidement les cellules cancéreuses tout en préservant l’intégrité des cellules saines". Surtout, elles ne s’exposent pas au phénomène de résistance, auxquelles sont confrontées les chimiothérapies et les thérapies ciblées, qui "finit par rendre ces traitements inefficaces sur les patients". Prévue sous un an, la mise au point du candidat médicament devrait ensuite déboucher sur une phase assez longue d’études précliniques et de tests de toxicité sur l’animal avant d’arriver aux premiers essais cliniques sur l’homme à "horizon 2025".

Eenuee réinvente le transport aérien régional

Le démonstrateur mis au point par Eenuee — Photo : DR

Fondée en novembre 2019 par Erick Herzberger, la start-up Eenuee (5 salariés ; 408 000 € de CA en 2020) a posé ses valises à Saint-Etienne avec la ferme intention de réinventer le transport aérien régional. Comment ? En déployant un réseau de transport de personnes et de biens respectueux de l’environnement et des passagers. Un réseau qui repose sur une innovation majeure : la création d’un avion électrique de 30 mètres d’envergure, capable de transporter 19 personnes sur une distance allant jusqu’à 700 km, avec l’équivalent de deux packs de batteries Tesla. Eenuee qui a déjà mis au point trois démonstrateurs, dont le dernier à l’échelle 1/7e, ambitionne de se rapprocher progressivement de la taille réelle avant de réaliser son premier prototype.

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