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Quatre agriculteurs isérois s’associent à la PME Methalac pour créer une unité de méthanisation
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Quatre agriculteurs isérois s’associent à la PME Methalac pour créer une unité de méthanisation

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L’unité de méthanisation Metha4Agri, située à Pressins, en Isère, injecte désormais du gaz dans le réseau de GRDF alimentant quatre communes des environs. Un projet à 5,6 millions d’euros porté par quatre agriculteurs isérois, associés à la PME Methalac.

L’équipe de Meth4Agri, qui alimente en biogaz l’équivalent de 2 250 logements neufs — Photo : Marie-Amélie Mine

Depuis le mois de février, le site de méthanisation Metha4Agri de Pressins (Isère) injecte du biogaz dans les réseaux GRDF des communes limitrophes. L’aboutissement de sept années de développement mené par quatre agriculteurs isérois désireux de valoriser leur lisier et de réduire leur emprunte carbone. Avec un autre objectif ambitieux : faire travailler les entreprises locales autour de ce projet.

"Nous avons créé une SAS en 2017 avec quatre exploitations toutes situées à moins de 3 km du futur site. L’unité de méthanisation a été conçue et construite uniquement avec des entreprises situées dans un rayon de 35 kilomètres d’ici, entre la Savoie et l’Isère", explique ainsi Henri Pégoud, agriculteur et président de Metha4Agri. La SAS a notamment fait appel aux services de l’entreprise Methalac située au Bouget-du-Lac pour la conception et la construction de l’unité de biométhane et à ceux d’Arol Energy, autre entreprise savoyarde, pour la fabrication de l’unité de traitement du gaz. "Nous avons ici un objet énergétique qui rassemble fermiers, collectivités et industriels locaux. C’est une première en France", estime Guilhem Armanet, directeur régional GRDF.

Un investissement de 5,6 millions d’euros

Le méthaniseur a représenté un investissement de 5,6 millions d’euros soutenu par la Région Auvergne-Rhône-Alpes (à hauteur de 394 000 euros), le Département de l’Isère (210 000 euros) et l’Ademe (394 000 euros).

L’actionnariat est réparti à parts égales (22,5 %) entre les quatre exploitations, les 10 % restants étant détenus par Méthalac. "Nous avons reçu des financements locaux et souhaité que cet argent soit réinvesti localement", explique encore Henri Pégoud.

Le projet est aussi une façon pour les quatre exploitants impliqués d’assurer une partie de leurs revenus, dans un contexte de plus en plus compliqué pour le secteur agricole. "À terme, nous devrions doubler nos revenus ce qui devrait nous permettre de continuer à exploiter nos fermes. Nous avons de la visibilité sur quinze ans sur le prix du biométhane", explique Henri Pégoud.

Du biogaz en circuit court

Les 9 000 MWh produits par l’unité tous les ans, soit l’équivalent de 2 250 logements neufs chauffés au gaz vert serviront à alimenter les communes environnantes de Pressins, des Abrets en Dauphiné, Charancieu et Pont-de-Beauvoisin. "Y compris dans la redistribution, nous sommes en circuit court, puisque nous réinjectons pour une maille locale de quatre communes. Notre biométhane chauffe des bâtiments publics dont des écoles", poursuit Henri Pégoud.

Avec ce nouveau site de méthanisation, la région poursuit son ambition d’être le fer de lance des gaz renouvelables. "Auvergne Rhône-Alpes est la Silicon Valley de la méthanisation", avance Guilhem Armanet. "Le remplacement du gaz fossile par du biogaz amorcé il y a 10 ans accélère de plus en plus, particulièrement dans notre région. Il y a trois ans, on comptait cinq méthaniseurs, aujourd’hui il y en a 56 qui injectent dans le réseau en Auvergne-Rhône-Alpes, et 650 en France, soit l’équivalent de deux réacteurs nucléaires. En Isère le biométhane représente 15 % de la consommation résidentielle", termine-t-il.

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