Entre grippe aviaire, aléas climatiques et manifestations, le quotidien des agriculteurs a été pour le moins perturbé en 2023. Pourtant, pour le groupe coopératif agricole Terrena, basé à Ancenis-Saint-Géréon, les objectifs de l’année sont atteints. Il en résulte un chiffre d’affaires en constante augmentation depuis plusieurs années, atteignant 5,5 milliards d’euros en 2023, soit 93 millions de plus qu’en 2022. Certains secteurs ont obtenu de très bons résultats, comme les œufs ou la volaille, via la filiale Galliance. C’est en partie grâce à elle que Terrena affiche un résultat net de 31,4 millions d’euros, soit 15 millions de plus que l’exercice précédent.
Un secteur bovin dans le rouge
Tout n’est pas rose pour autant pour la coopérative. Le secteur bovin est "dans le rouge", selon Alain Le Floch, directeur général de Terrena. L’un des objectifs de 2024 sera justement de relancer la croissance des filières bovines et laitières. L’inflation a aussi pesé lourd sur les activités de Terrena, notamment le bio, qui s’est "effondré". D’autres secteurs ont aussi été en difficulté à cause de celle-ci, même si aucun ne semble aussi touché que le bovin.
154 millions d’euros d’investissement pour 2024
Pour le groupe multispécialiste, qui rassemble plus de 19 000 agriculteurs, 428 exploitations et environ 12 000 employés, les résultats de cette année permettent tout de même d’aborder 2024 sereinement. "On a pris l’habitude de nous adapter à tous ces aléas, comme la grippe aviaire ou le changement climatique, et de ne pas trop nous inquiéter à l’avance", affirme Olivier Chaillou, président de Terrena. Il concède cependant que les récoltes de cet été seront certainement moins bonnes qu’en 2023 à cause de la météo très pluvieuse de ces derniers mois, même s’il est difficile pour l’heure d’estimer les pertes financières pour le groupe.
Contrairement à 2023, il n’y a pas de gros projet d’acquisition dans les tuyaux pour cette année, mais tout de même 154 millions d’euros prévus pour l’investissement. "Cette somme sera répartie un peu partout, tout ne sera pas mis sur un seul projet", précise Olivier Chaillou. Les investissements de cette année seront tournés essentiellement vers la modernisation de locaux ou de matériels, ainsi que le renforcement de la politique d’agriculture circulaire, engagée depuis plusieurs années.
L’acquisition de Tipiak toujours en cours
2023 était effectivement une année faste en termes d’acquisition, avec notamment celle du néerlandais Vandinter Semo, spécialiste des semences. Terrena est aussi monté à 100 % du capital de leur filiale Elivia, dans le secteur bovin.
L’acquisition du groupe agroalimentaire Tipiak, annoncée fin 2023, se heurte néanmoins à un dernier obstacle, l’accord de l’autorité de la concurrence pour valider celle-ci. Une décision finale est espérée en mai prochain. "L’intérêt pour nous est de bénéficier des compétences commerciales, industrielles et de recherche de Tipiak. L’idée étant de développer une offre d’alimentation végétale plus fournie à l’avenir ", explique Alain Le Floch.
