Le projet à 1,5 milliard d’euros du lyonnais Carbon avance à grand pas. Durant sept semaines, une concertation préalable va être mise en place concernant l’implantation de son usine XXL de fabrication de panneaux et de cellules photovoltaïques, à Fos-sur-Mer, sur des terrains appartenant au Grand port maritime de Marseille.
À l’issue de la concertation, un bilan sera établi et l’enquête publique pourra alors commencer. Ce n’est que fin 2024 que l’industriel lyonnais, aujourd’hui également installé à Marseille, prendra la décision d’investir sur le territoire dans ce projet ambitieux qui allie transition énergétique et enjeu de souveraineté nationale. "Nulle part en Europe n’existe d’usines de production de panneaux et de cellules photovoltaïques", rappelle Pierre-Emmanuel Martin, président de Carbon, qui souligne en outre que son projet envisage la création de 3 000 emplois et devrait générer un trafic maritime de près de 20 000 conteneurs en entrée et sortie pour le Grand port maritime de Marseille. Le site d’une surface de 62 hectares et dont la mise en service est prévue pour la fin 2025, aura une capacité de production annuelle de 5 GW de cellules photovoltaïques et de 3,5 GW de modules à destination des marchés français, européen et méditerranéen.
Une usine 100 % électrique
"Nous devons aller vite pour tenir notre calendrier et nous souhaitons que la dynamique d’échange avec le public se poursuive tout au long du projet. Actuellement, tous ces équipements sont fabriqués en Chine et en Asie. Nous allons offrir une alternative qui garantira la préservation des droits sociaux et de l’environnement, ce qui n’est pas forcément le cas aujourd’hui", ajoute le dirigeant. L’usine sera par ailleurs 100 % électrique et envisage un recours réduit au transport par route. "En produits entrants, nous serons à 90 % par transport maritime. En produits sortants, nous aurons 50 % de transport ferroviaire et nous limiterons à 15 % le transport par camions. Le reste sera assuré par le maritime et le fluvial." En juin dernier, le projet a emporté le soutien de la Région Sud, qui participera à hauteur de 15 millions d’euros, dont une première tranche de 2 millions d’euros a d’ores et déjà été votée. En outre, le Fonds Énergies du groupe CMA CGM, doté d’un budget de 1,5 milliard euros sur cinq ans, a choisi de soutenir le projet et d’investir dans la société Carbon.