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Les cristaux rétenteurs d'eau de Berger-World à la conquête des plantes vertes
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Les cristaux rétenteurs d'eau de Berger-World à la conquête des plantes vertes

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Installée en Haute-Savoie, la jeune entreprise innovante Berger-World a mis au point des cristaux qui retiennent l’eau des plantes. Après avoir trouvé trois réseaux de distribution spécialisés, son dirigeant Samuel Philibert-Charles veut lever des fonds pour industrialiser à plus grande échelle.

L’équipe de Berger-World autour de son fondateur Samuel Philibert-Charles (deuxième à droite) — Photo : Berger-World

Parfois des questions fondamentales peuvent déboucher sur une aventure improbable. C’est en tout cas ainsi que Samuel Philibert-Charles raconte la genèse de son entreprise, Berger-World. Alors directeur EMEA pour Logitech SA et jeune papa, l’homme s’intéresse à ce qui retient l’urine dans les couches de sa fille. Et découvre que le brevet, déposé il y a plusieurs décennies par un universitaire colombien, est ouvert. Samuel Philibert-Charles songe alors à appliquer le concept aux végétaux pour limiter l'évaporation et réduire la consommation d'eau.

L’aventure de la jeune start-up Berger World est lancée. Samuel Philibert-Charles puise alors dans ses économies pour mettre au point avec un chercheur du CNRS une solution qui retienne l'eau dans les plantes vertes (des cristaux qui seront enfuis au pied des racines). Il monte une SAS en janvier 2019 dont il est majoritaire, et s’entoure de trois associés : un ancien expert-comptable désormais directeur administratif et financier, un ex-gradé de l’armée de terre reconverti dans l’immobilier qui dirige aujourd’hui les ventes de Berger-World, et une spécialiste de l’événementiel de marques.

Les cristaux rétenteurs d’eau de Berger-World sont biodégradables — Photo : Berger-World

Filiale au Bénin et en Égypte

Pour financer et déployer la solution à grande échelle autant que pour coller à des valeurs environnementales, le dirigeant signe un partenariat public-privé avec une ONG onusienne, Global Institute for Water Environnement and Health (GIWEH). Celle-ci perçoit 10 % du prix de vente de chacun de ses produits. Berger-World intéresse les pays du Sud et installe une filiale au Bénin et en Égypte. Elle vient de gagner un appel d’offres en Arabie saoudite pour un projet de forestation qui utilisera sa solution, particulièrement intéressante pour ce climat, puisque 5 grammes de produit peuvent retenir jusqu'à 1 litre d'eau pendant 30 jours.

Son produit, industrialisé en Allemagne et dans les Pays-Bas ("Il a fallu trouver des fours compatibles avec notre innovation", précise le dirigeant) est conditionné en France, à Raon-l’Étape (Vosges), dans des paquets en plastique recyclé de 50 et 250 grammes.

" On ne me disait pas non, mais on ne me disait pas oui non plus ! "

Mais trouver des contrats auprès des distributeurs s’avère plus compliqué que prévu. Grandes et moyennes surface de jardinage – dont son " voisin " Botanic -, grands distributeurs généralistes, l’accueillent sans enthousiasme. "On ne me disait pas non, mais on ne me disait pas oui non plus !", plaisante-t-il. Les distributeurs mettent en avant le risque de vendre un produit inconnu des consommateurs.

Jardineries indépendantes

Alors Berger-World se lance en avril 2021 sur la plateforme Amazon. Résultat : "une rupture de stock dès le mois d’août". Se basant sur les deux tonnes produites en 2021, l’entreprise vise 10 tonnes en 2022. Berger-World, qui se concentre sur le B to C pour le moment, a signé des accords de distribution avec le réseau de jardineries indépendantes Cap Jardin (Saint-Galmier dans la Loire, 171 jardineries en France) et la jardinerie Poullain (7 jardineries en France). L’homme échange aussi de manière amicale avec Alexandre Simmler, le président de l’ETI spécialiste des produits naturels pour le jardin (SMB Company). Et a été approché par la jeune société lyonnaise La Belle Bouse qui commercialise des engrais naturels à base de bouse de vache (en provenance de Savoie) et lui a proposé de distribuer ses produits sur son site online. "Cela fait sens pour nous, on fertilise mieux, on arrose moins, c’est cohérent avec nos valeurs", pointe Sophie Anaf, la fondatrice et dirigeante de La Belle Bouse (110 000 € de CA).

Aujourd’hui, Berger-World approche les États-Unis et le Canada pour signer des contrats de commercialisation, et ouvre une filiale à Genève. La société est en cours de valorisation et son dirigeant aimerait lever jusqu’à 10 millions d’euros pour financer son déploiement. L’entreprise présentera sa solution au JdC Trends Garden 2022, le salon professionnel de référence de la distribution jardin, les 29-30-31 mars prochain, à Marseille.

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