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Le travail n'est pas un long fleuve tranquille
Avis d'expert Bretagne

Le travail n'est pas un long fleuve tranquille

De nombreux salariés français se sentiraient en burn-out à cause d’un management source de stress sur un lieu de travail perçu comme le lieu de tous les dangers psychologiques. Une tendance à laquelle les entreprises doivent être attentives, mais qui pose aussi sans doute la question de notre rapport à la difficulté et à l’effort.

Lionel Honoré, créateur et directeur de l’Observatoire du Fait Religieux en Entreprise — Photo : Caroline Scribe

Sommes-nous, au travail comme ailleurs, mais au travail particulièrement, devenus fragiles ? Au moins trois publications récentes dans des médias professionnels déclarent que de nombreux salariés français se sentent en burn-out ! Malgré la multiplication des appels à la bienveillance, notamment managériale, les managers seraient la principale source de stress de ces salariés. Le lieu de travail serait, lui, un endroit de tous les dangers où les risques psychologiques menacent sans cesse des personnes qui se perçoivent comme de plus en plus vulnérables.

La vulnérabilité est un vrai enjeu managérial. Plutôt que de se centrer sur les " talents " et les " hauts potentiels " l’entreprise et son encadrement devraient se tourner vers les salariés fragiles et en difficultés. Ce sont eux qui ont des besoins de formation, de coaching, d’aide, bref, d’un véritable accompagnement managérial qui les aide à se repositionner avec bénéfice dans leur situation de travail et, plus largement, dans leur trajectoire professionnelle.

La dimension pathologique des organisations contemporaines du travail n’est pas non plus à négliger. Oui, il y a des pratiques managériales abusives et néfastes. Oui, de nombreuses organisations sont frappées de gestionnite et multiplient les normes, les indicateurs, les obligations de rendre compte, les tableaux de reporting etc., parfois aussi inutiles que consommateurs de temps et d’énergie pour des salariés qui n’en perçoivent pas le sens. Mais si ce phénomène est significatif et préoccupant, il ne faut pas généraliser.

Questionner le rapport à la difficulté et à l’effort

Peut-être faut-il aussi poser la question de notre rapport à la difficulté et à l’effort ? Peut-être faut-il rappeler qu’au travail, comme en dehors, la vie est faite aussi d’épreuves, de moments de tensions, de confrontation à des paradoxes, à des contradictions, à des risques et à de l’incertitude, à la nécessité de décider, de s’impliquer, de trouver des solutions. Une situation de travail ne doit pas être pathologique, c’est une évidence et c’est la responsabilité du management d’y veiller. Toutefois, elle n’est pas non plus un moment et un endroit hors temps et hors sol. Elle est un lieu d’efforts et de dépassements de soi, de confrontation à des difficultés à affronter… en équipe, avec du soutien et avec les moyens nécessaires, mais aussi avec du courage et de l’implication personnelle.

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