Créé en 2021, Seederal trace son sillon. La société brestoise (12 salariés), qui développe le premier tracteur 100 % électrique au service d’une agriculture plus durable, annonce une seconde levée de fonds, un an après avoir réuni 1,2 million d’euros. Sa nouvelle levée porte sur un montant de 7,1 millions d’euros. Elle est menée auprès de Supernova Invest (plateforme européenne leader dans l’investissement deeptech), suivie de Ankaa Ventures, Unilis (Groupe Unigrains), CA Morbihan Expansion, Kima Ventures et ses partenaires historiques Xplore by Épopée Gestion et Breizh Up. En parallèle de cette enveloppe, Seederal annonce être lauréat du programme France 2030 sur la partie transition écologique. L’entreprise va bénéficier d’une aide de 3,7 millions d’euros (subventions et avances remboursables). Seederal voit dans ces nouveaux financements le signe de "la pertinence de (son) concept technologique". Ils vont permettre à la PME brestoise d’engager la prochaine phase de développement de ses innovations.
Un premier test en grandeur réelle
Le premier test grandeur nature est une réussite. Son premier prototype de 7 tonnes a entamé ses premiers travaux dans les champs début février, au nord de Fougères. "Nous avons testé plusieurs outils pour préparer les sols et les semis et validé la chaîne de traction électrique. Les agriculteurs ont été bluffés par le confort et le silence de la machine", souligne Antoine Venet, cofondateur de l’entreprise avec Arthur Rivoal. Dans des fermes françaises qui investissent de plus en plus dans les énergies renouvelables (avec des électrons disponibles), l’ingénieur veut imposer le tracteur électrique en lieu et place du tracteur à moteur thermique. "C’est une question de bon sens."
L’enjeu de transition est important : l’ensemble du machinisme agricole représente 2 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre et 3 % de la consommation énergétique en France. Seederal se positionne comme un acteur clé pour réduire ces émissions en proposant des tracteurs électriques diminuant l’empreinte carbone de 15 à 20 tonnes par unité et par an.
Vers une industrialisation définitive en 2026
Seederal travaille sur une machine robuste (équivalent de 160 chevaux), qui puisse fonctionner en autonomie électrique sur une journée pleine de travail. Et effectuer les travaux pénibles comme le travail de labours. La prochaine étape de développement consistera à concevoir et valider les sous-ensembles, et notamment le châssis de batterie. Seederal, qui travaille dans l’ombre avec des industriels "d’envergure mondiale", prévoit de présenter son modèle définitif en 2026. Viendra alors la phase d’industrialisation. Antoine Venet espère pouvoir lancer la production avec un carnet de commandes plein "sur 18 à 24 mois".
Renforcement de l’effectif
Toujours avec cet horizon 2026 en ligne de mire, Seederal entend parfaire son recrutement. La start-up veut tripler son effectif dans les deux ans. L’équipe est aujourd’hui constituée de 12 profils experts et complémentaires, issus pour une partie d’industriels tractoristes et pour l’autre de constructeurs automobiles à la pointe de l’électrification. Des profils d’ingénieurs mais également marketing sont notamment recherchés. L’entreprise compte deux agences à Brest et Rennes. La partie conception mécanique est positionnée à Brest, le cœur de la machine.
