Plus importante entité du groupe allemand Claas sur le territoire français, Claas Tractor emploie au Mans et à Trangé, en périphérie mancelle, environ 850 collaborateurs en CDI. Comme l’ensemble du secteur du machinisme agricole, la vente de tracteurs a connu en 2023 une année record. Le groupe a conclu l’année avec un chiffre d’affaires de 6,12 milliards d’euros, en hausse de 25 %. En volume, les ventes de tracteurs ont augmenté d’environ 30 % par rapport à 2022. Après la pénurie de semi-conducteurs et les années post-covid, les ventes de tracteurs de l’usine mancelle sont reparties fortement en 2023, boostées par la hausse du cours des céréales, qui a encouragé les professionnels à investir.
Retournement du marché attendu cette année
Mais un tassement du marché est prévu cette année. "Pour 2024, les perspectives ne sont pas aussi bonnes avec un retournement attendu du marché", indique Étienne Bourasseau, directeur de Claas Tractor au Mans. Les taux d’intérêt élevés rendent en effet l’achat de matériel agricole plus difficile, le cours des céréales orienté à la baisse retarde la volonté d’investir et du stock de matériel est encore disponible dans les réseaux de distribution qui avaient anticipé une forte demande.
Redémarrage en 2025-2026
En attendant un redémarrage des ventes attendu par les constructeurs européens pour 2025-2026, l’usine mancelle de Claas Tractor anticipe un ralentissement de la production cette année. Elle veut donc profiter de 2024 pour mettre l’accent sur la formation des opérateurs. Un site dédié, appelé le Dojo, a été aménagé à cet effet. Face à la fabrication de produits de plus en plus complexes, l’usine veut aussi travailler sur la sécurité des collaborateurs et la santé au travail. De nombreuses actions seront ainsi menées dans ce sens cette année, avant un redémarrage prévu pour les années suivantes.
Plus de 8 millions d’euros d’investissement
L’usine Claas Tractor du Mans poursuit parallèlement les investissements lancés en 2023, avec la modernisation de la ligne de cabine pour environ 2,7 millions d’euros, la création d’un hub pour les équipes projets des nouveaux produits (3,4 M€) ou encore la construction d’un magasin robotisés de stockage (3,4 M€). "Nous nous sommes adaptés ces dernières années en prévision des challenges de demain, indique Étienne Bourasseau, en matière d’électronique avancée par exemple, de tracteurs autonomes mais aussi par rapport à une diversité de produits qui sera de plus en plus importante, en proposant au client le tracteur qui correspond à sa demande."
