Umiami remet le couvert. La start-up francilienne a annoncé, ce mardi 3 octobre, avoir procédé à un nouveau tour de table de 32,5 millions d’euros, portant à plus de 100 millions d’euros le financement obtenu depuis sa création en 2020. Cette levée de fonds a été menée auprès de Bpifrance (via les fonds Sociétés de projets industriels et French Tech Seed), Astanor Ventures, Redalpine (société suisse d’investissement au capital), Verso Capital, le fonds d’investissement français Kima Ventures, Newfund, French Partners (club d’investisseurs et de family offices dédié à l’accompagnement des entrepreneurs français à l’international, NDLR). Entre également au capital Ibrahima Konaté, footballeur français du Liverpool FC. À cette levée de fonds portant sa série A à 59 millions d’euros s’ajoutent 43 millions d’euros de financements destinés au lancement de son site de production à Duppigheim (Bas-Rhin) qui devrait être opérationnel à la fin de l’année.
Fin 2022, la foodtech, qui fabrique des alternatives végétales à la viande et reste très discrète sur les ingrédients utilisés, avait racheté une partie de l’ancienne usine des soupes Knorr au groupe Unilever, bénéficiant de l’appel à projets "première usine" de France 2030.
200 emplois et 20 000 tonnes de production par an à moyen terme
Dans un premier temps, l’unité de production de 14 000 m² sur un terrain de 3,7 hectares emploiera une soixantaine de personnes. Elle produira, avec "moins d’une dizaine d’ingrédients et sans additifs ni agents texturants", des produits végétaux ayant l'aspect et la texture de blancs de poulets, et ce à grande échelle, soit 7 500 tonnes par an et par ligne de production. Pour l’heure, une quarantaine de personnes a déjà été recrutées notamment via un "job-eating". À moyen terme, le site, qui ambitionne de devenir le leader mondial de son secteur, pourrait générer 200 emplois dans le Bas-Rhin et une capacité de production de 20 000 tonnes par an.
L’Europe séduite en attendant l’Amérique
Cette levée de fonds doit aussi permettre au centre de recherche et développement d’Umiami, qui travaille à la fois avec des professionnels de la restauration et les industriels de l’agroalimentaire, de lancer de nouveaux produits sur le marché du végétal et d’accélérer son expansion à l’étranger. La Belgique, les Pays Bas, l’Espagne et l’Italie ont emboîté le pas de la Suisse qui, début août, avait conclu un accord via le distributeur helvète Fresh & Frozen Food pour commercialiser le "faux poulet" de la foodtech dans 165 points de vente du groupe Coop, couvrant l’ensemble du territoire de la Confédération.
Un ancien cadre de PepsiCo dans les filets d’Umiami
Outre l’Europe, Umiami cible également le marché nord-américain. La start-up indique avoir recruté John Hatto, ancien vice-président des ventes aux acteurs de la restauration chez Lamb Weston et vice-président de la stratégie commerciale chez PepsiCo, en tant que directeur général États-Unis. "Cette levée de fonds nous permettra de poursuivre notre mission de révolutionner l’industrie alimentaire en offrant des alternatives durables et savoureuses aux produits à base de viande, estiment Tristan Maurel et Martin Habfast, cofondateurs d’Umiami, via un communiqué. Avec notre équipe et notre technologie de pointe, nous sommes prêts à façonner l’avenir de la foodtech."
