Maine-et-Loire, Sarthe, Mayenne : les investissements qui marqueront 2022
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Maine-et-Loire, Sarthe, Mayenne : les investissements qui marqueront 2022

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Nouveau site pour Thales à Cholet, création d'une usine Atos à Angers, mise en place d'un nouveau campus universitaire au Mans : les projets ne manquent pas en Maine-et-Loire, Sarthe et Mayenne. Le point sur les principaux investissements à venir, portés par les entreprises et les pouvoirs publics, dans ces territoires.

Thales emploie 1 650 salariés à Cholet. Avec la construction de son futur site, le groupe sera en mesure d'en accueillir 500 de plus — Photo : Thales

Thales va ouvrir un nouveau site à Cholet

Le groupe de défense Thales (17 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2020, 83 000 personnes dont 40 000 en France) a l'intention d'amplifier l'activité de son site de Cholet. Regroupant ses activités autour des équipements de télécommunications, réseaux tactiques militaires et sécurité des systèmes d'information sur un terrain de 13 hectares dont 63 000 m2 de locaux, le site choletais emploie actuellement 1 650 collaborateurs et s'apprête à finaliser l'acquisition d'un terrain d'une vingtaine d'hectares pour y construire un hub logistique de 17 000 m2 et un bâtiment de bureau de 12 000 m2 pour « accompagner la croissance et renforcer les synergies R & D ». À terme, Thales compte renforcer ses effectifs de 400 à 500 personnes, dont la moitié en mobilité interne en provenance d'autres sites du groupe, pour compter environ 2 100 salariés avec une montée en charge progressive en 2022 et 2023. Le site est prévu pour fin 2023-début 2024.

Powidian dessine l'avenir de l'utilitaire renouvelable

La société PowiDian (45 salariés, CA non communiqué) installée à La Ville-aux-Dames (Indre-et-Loire), connue pour vendre des stations autonomes de production et stockage d'énergies renouvelables, va fabriquer des véhicules utilitaires électriques et à hydrogène, destinés d'abord à des métropoles instaurant des zones à faible émission.

Après avoir acquis le bureau d'études et constructeur de véhicules électriques manceau LMI (Leverage Mobility via Innovation), Powidian espère livrer une trentaine de véhicules en 2023, année de démarrage de la production, et entre 400 et 500 unités par an à partir de 2026. L'effectif devrait passer de 16 personnes fin 2021 à 80 d'ici cinq ans. La société espère investir 15 millions d'euros au Mans d'ici 2030 en R & D, équipements et nouveaux circuits commerciaux en développant son propre réseau de concessions, maintenance et vente de pièces détachées.

L'Abeille investit 140 millions d'euros et se diversifie dans le lait

Le fabricant de boissons choletais L'Abeille a présenté un vaste projet d'investissement de 140 millions d'euros pour construire une usine d'embouteillage à Mazières-en-Mauges, à quelques kilomètres de son siège.

L'Abeille va construire une nouvelle usine d'embouteillage à Mazières-en-Mauges — Photo : Florent Godard

Cette nouvelle structure industrielle, d'une surface de 55 000 m2 sur un site de 15 hectares, disposera d'un magasin de stockage automatisé s'élevant à 38 mètres au-dessus du sol. L'entreprise, qui emploie actuellement 135 salariés pour un chiffre d'affaires de 55 millions d'euros, doit terminer la construction de ce nouveau bâtiment fin 2022. Elle va y installer deux nouvelles lignes de production de lait, spécialité du groupe LDSH auquel elle appartient, et transférer progressivement les 5 lignes de productions choletaises d'ici la fin 2024. Potentiellement, l'outil offre la possibilité d'installer jusqu'à 10 lignes, soit une capacité de production de boisson de « 350 millions de bouteilles et briques par an à terme ». Dans les cartons figure aussi une diversification dans les jus de fruits et l'Abeille ne ferme pas la porte à l'accueil d'autres produits du groupe comme des boissons végétales ou des soupes.

Claas investit dans son usine vitrine au Mans

Le constructeur de tracteurs allemand Claas (4 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2020), qui réalise 752 millions d'euros de chiffre d'affaires en France où il compte plus de 2 000 salariés, continue d'investir dans son usine du Mans.

Claas va dédier 4,4 millions d'euros d'investissement jusqu'en 2023 dans de nouveaux processus de production. — Photo : Cédric Menuet

Après avoir investi 40 millions d'euros sur trois ans pour moderniser cette usine centenaire et réorganiser sa chaîne de production pour « gagner en souplesse » (sur l'automatisation et la continuité numérique entre le bureau d'études et la fabrication), la maison mère a lancé en 2021 un nouveau plan de développement. Baptisé C3T (pour Compétitivité, Croissance et Compétence Tracteur), il dédie 4,4 millions d'euros d'investissement jusqu'en 2023 dans de nouveaux processus de production visant une montée en charge de 30 % à horizon 2025. Ce plan, soutenu par l'État à hauteur de 800 000 euros dans le cadre du fond de modernisation de la filière automobile, comprend une modernisation de sa chaîne d'assemblage de cabines et une nouvelle cabine de peinture. En parallèle, l'usine du Mans recrute 60 personnes et consacre 1,5 million d'euros supplémentaires dans un centre de formation interne qui devrait voir le jour en octobre 2022.

Rapido muscle sa production de fourgons aménagés

Profitant d'un marché en bonne santé, le groupe mayennais Rapido, spécialiste de la fabrication de camping-cars (2 000 collaborateurs, 550 M€ de chiffre d'affaires prévu en 2021 dont 55 % à l'export), inaugure cet automne une cinquième ligne de production dans son usine historique de 25 000 m2 à Mayenne.

Le mayennais Rapido dispose de neuf sites de production — Photo : Jaclou-DL

Elle est centrée sur la production de fourgons aménagés, qui grignote des parts de marché au camping-car et sur lesquels l'entreprise est positionnée depuis 1983. Rapido dispose de neuf sites de production : quatre en France, deux en Allemagne, un en Italie, un en Angleterre et au Canada. Elle commercialise 13 marques, ce qui en fait l'un des principaux fabricants européens de véhicules de loisir avec 16 000 unités vendues.

Lacroix veut doubler de taille en moins de cinq ans

L'ETI nantaise Lacroix (équipementier technologique, 441 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020, 4 200 personnes) a présenté en avril un plan d'investissement prévoyant un objectif de chiffre d'affaires de 800 millions d'euros en 2025 pour lequel elle a levé 44,3 millions d'euros en septembre. Le groupe dirigé par Vincent Bedouin veut continuer à muscler ses trois activités, à savoir la conception et la fabrication d'équipements électroniques, la réalisation d'équipements technologiques et d'internet des objets pour les villes (éclairage, voiries intelligentes...) et les équipements de gestion des infrastructures d'eau et d'énergie. L'entreprise prévoit de multiplier par deux ses dépenses de R & D pour développer davantage ses propres produits en déposant une vingtaine de brevets par an. Le groupe, qui compte actuellement dix sites de production dont quatre en France, devrait achever en fin d'année les travaux de la future usine Symbiose de sa filiale Electronics à Beaupréau-en-Mauges (Maine-et-Loire), un projet 4.0 représentant plus de vingt millions d'euros d'investissement. Enfin, Lacroix envisage un renforcement de son activité à l'export avec l'objectif d'y réaliser 70 % de son activité, prioritairement en Allemagne et aux États-Unis.

MPO investit 10 millions d'euros dans son outil de production

Porté par le retour en force du vinyle, le fabricant mayennais de disques MPO (Moulages Plastiques de l'Ouest) compte investir une dizaine de millions d'euros sur les trois prochaines années pour optimiser et accroître son outil de production situé à Villaines-la-Juhel.

MPO investit 10 millions d'euros dans son outil de production — Photo : MPO

Il continue d'investir dans l'achat de machines d'impression et d'emballage avec la volonté de conquérir de nouveaux marchés. La PME, qui totalisait 75 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020 (550 salariés présents aussi sur deux autres sites au Mans et à Madrid), s'est diversifiée dans la cosmétique et la parfumerie, qui occupe désormais 12 millions d'euros de son chiffre d'affaires annuel, une somme qu'elle compte doubler sous trois ans. Soutenu par France Relance à hauteur de 200 000 euros qu'il va investir dans l'acquisition de nouvelles machines de remplissage automatisé de boîtes sur son site du Mans, MPO a levé 6 millions d'euros en avril et espère augmenter sa production de vinyles de 30 % en 2022 avec l'aide d'une quarantaine de postes ouverts en septembre.

Un nouveau campus universitaire pour Le Mans

Le Mans a annoncé en septembre son intention de créer un nouveau campus universitaire de 26 000 m2 dans le quartier de la gare. La ville espère ainsi passer de 12 000 à 20 000 étudiants. Les travaux devraient débuter d'ici à 2026 et s'inscrire dans une dynamique de collaboration entre les pôles universitaires du Mans et d'Angers, qui compte actuellement 43 000 étudiants, fédérés en 2020 au sein d'une Communauté d'universités et d'établissements pour rendre complémentaires les différents enseignements.

Atos devrait construire une nouvelle usine à Angers

Le géant informatique français Atos (11,2 Md€ de CA, 110 000 salariés) envisage la création d'une nouvelle usine high-tech, dédiée à la production de serveurs et supercalculateurs sur le site de l'ancienne usine de fabrication d'ordinateurs Bull à Angers. Le projet représenterait un investissement de 50 à 60 millions d'euros et induirait le doublement, dans les dix ans, de la capacité de ce pôle industriel qui regroupe aujourd'hui 210 salariés et produit annuellement 5 000 serveurs de calcul. Le projet, qui doit être confirmé en fin d'année, prévoirait de faire passer l'usine d'environ 30 000 m2 à 40 000 voire 50 000 m2 et de doubler la superficie totale du site de 4 à 8 hectares. « La livraison des premiers bâtiments interviendrait d'ici 2025 pour une fin de chantier en 2027 », estimait en mai dernier Vincent Sarracanie, directeur du site (en photo). Le groupe vise le « zéro émission » de carbone d'ici à 2028 et espère, avec ce nouveau site, répondre à une demande mondiale de supercalculateurs en constante augmentation.

Les PME Femilux et Brûlon veulent grandir dans la Sarthe

Les deux PME de prêt-à-porter féminin et de maroquinerie de luxe Femilux et Brûlon Maroquinerie recrutent et investissent dans la Sarthe. Comptant chacune 80 à 90 salariés, elles profitent d'un marché qui se relance pour investir.

Dans le secteur de la mode, Femilux et Brûlon vont investir en Sarthe — Photo : Cédric Menuet

Femilux prévoit de consacrer « plusieurs centaines de milliers d'euros » dans son outil de production et intégrer 30 à 40 salariés supplémentaires dans son atelier « en fonction de la conjoncture ». Brûlon Maroquinerie, de son côté, va investir 4 à 5 millions d'euros d'ici deux ans dans un nouveau bâtiment de 5 000 m2 et booster encore sa production en investissant 1,5 million d'euros en matériel d'ici à 3 ans.

Bouyer Leroux accélère sur le développement durable

Le groupe angevin Bouyer Leroux (350 M€ de chiffre d'affaires, 1 500 salariés), historiquement fabricant de briques en terre cuite mais dont les acquisitions ont permis la diversification, notamment dans le parquet ou les volets roulants, continue d'investir. Il a conclu le rachat en mai dernier du groupe mayennais Maine (220 salariés, 28 M€ de CA en 2020), concepteur de portails, volets, clôtures..., renforçant ainsi ses positions sur le marché des fermetures pour l'habitat. L'an dernier, il a annoncé vouloir consacrer 62 millions d'euros d'ici 2025 à la réduction de ses consommations d'énergie et à l'augmentation de la part des énergies renouvelables dans ses processus de fabrication. Le programme d'investissement, commencé en 2018, devrait s'étaler jusqu'en 2025 et a pour but de réduire de 60 % ses émissions de CO2 et de décarboner 90 % de l'énergie thermique utilisée par ses usines, notamment via l'utilisation de biomasse.

Un Palais des Congrès agrandi au Mans

Le conseil communautaire de Le Mans Métropole a donné son feu vert en octobre pour le lancement du vaste programme de rénovation et d'agrandissement du Palais des Congrès et de la Culture (PCC) du Mans, pour une enveloppe prévue de 70 millions d'euros. Inauguré en 1982 et implanté dans le centre-ville, l'équipement accueille à la fois des manifestations économiques (70 % de son taux d'occupation) et culturelles et des spectacles. L'opération prévoit la rénovation totale des bâtiments existants, l'extension du site avec entre autres une salle de 500 places, et le réaménagement des abords. Il s'agit de permettre l'accueil de congrès et de manifestations économiques en proposant une offre qui se démarque, dans un secteur concurrentiel à une heure de Paris. Le projet devrait s'étaler sur 5 ans, en incluant entre autres les phases d'études, d'appel d'offres et les travaux qui devraient durer deux ans.

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