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La marque nantaise Second Sew devient Hedj et se réoriente vers le B to B
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La marque nantaise Second Sew devient Hedj et se réoriente vers le B to B

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Initialement tournée vers la confection de vêtements pour enfants, la jeune marque nantaise Second Sew a souffert dans un secteur du prêt-à-porter en difficulté. Elle bifurque aujourd’hui vers le B to B, en récupérant les textiles des entreprises, afin de les transformer en accessoires, goodies ou objets que les sociétés n’auront ainsi pas besoin de racheter.

Second Sew transforme les produits textiles issus des entreprises, et leur confère de nouveaux usages — Photo : Benjamin Robert

"Le contexte économique du prêt-à-porter est trop difficile pour une jeune marque comme la nôtre". Malgré ce constat, Roxanne Gheno, directrice générale de Second Sew, est loin d’être abattue. La marque, qui récupérait des tissus (nappes, rideaux, draps…) afin de confectionner des pièces pour enfants, change seulement son vêtement d’épaule. Désormais baptisée Hedj, elle se tourne vers les entreprises afin de récupérer leurs textiles, et leur en faire de nouveaux objets : housse, pochettes, goodies, etc.. "En B to B, il y a plus de matière et de volume. De plus, cela nous permet de sortir d’un écosystème de particuliers, déjà convaincus par le réemploi. Là, nous pouvons sensibiliser des salariés qui ne se seraient pas forcément tournés vers l’économie circulaire dans leur vie personnelle", se réjouit Roxanne Gheno. Hedj, qui tire son nom de la divinité égyptienne du textile Hedjhotep, est aujourd’hui composée de 4 personnes. Si l'entreprise reste discrète sur son chiffre d'affaires, elle vise entre 10 et 15 clients type PME sur l’année.

Du sport au bâtiment, en passant par les hôtels

L’entreprise a déjà signé avec la société des transports nantais Naolib, anciennement la Tan. "Nous avons récupéré les polos avec l’ancien logo, pour en faire des housses de siège amovibles pour les conducteurs en périodes de fortes chaleurs", explique la dirigeante. La marque nantaise veut ainsi attirer de nouvelles entreprises. Et les secteurs possibles sont larges. Par exemple, de nombreux clubs de sport, de handball ou football notamment, ne peuvent pas donner leurs maillots à différentes associations, à cause des sponsors floqués dessus. "Nous les récupérons, et faisons en sorte de redécouper le tissu pour garder l’écusson sans les sponsors, ce qui leur fait des goodies à vendre aux fans", souligne Roxanne Gheno. La marque travaille aujourd’hui avec des hôtels sur des prototypes de petites serviettes pour les mains, fabriquées à partir de draps de bain. "Nous prospectons pour avoir une preuve de concept dans chaque secteur. Nous cherchons par exemple des contacts dans le bâtiment afin de travailler sur leurs équipements de protection, qui ont une durée de vie limitée", ajoute la directrice générale. Le secteur évènementiel, très gourmand en produits à usage unique, ou encore l’industrie chimique qui doit régulièrement jeter des blouses, sont aussi des cibles pour Hedj.

Un réseau d’ateliers de confection

Les entreprises devraient être de plus en plus nombreuses à toquer à la porte de Hedj, car la loi AGEC les obligera à trier et collecter leurs tissus à partir de 2025. "Aujourd’hui, la filière reste peu structurée. Certains viennent nous voir avec des tissus, mais sans débouché. Nous ne sommes pas une déchetterie de textiles, et nous devons répondre à un usage derrière", souligne Roxane Gheno.

Forte de sa première expérience, la marque possède déjà son réseau d’ateliers de confection sur lesquels s’appuyer. "Nous agissons comme un bureau d’études, capable de déterminer le bon rapport qualité-prix en fonction du projet, et d’y associer l’atelier qui répond le mieux aux besoins", justifie Roxanne Gheno. En parallèle, Hedj continue d’agir comme le faisait Second Sew au sein d’un groupement de mode éthique avec Nantes Saint-Nazaire Développement, et d’autres acteurs de la mode nantaise comme Faguo et N’Go Shoes. "Cela fait toujours sens. Le B to B est moins glamour que les vêtements pour enfants, mais l’impact est plus fort", sourit la dirigeante.

Nantes # Textile # Conjoncture # Start-up # RSE # Made in France
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise STE D'ECONOMIE MIXTE DES TRANSPORTS EN COMMUN DE L'AGGLOMERATION NANTAISE SEMITAN