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L'Abeille investit 140 millions d'euros et se diversifie dans le lait
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L'Abeille investit 140 millions d'euros et se diversifie dans le lait

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L’Abeille va construire dans le Maine-et-Loire une nouvelle usine grande comme huit terrains de football. Un projet à 140 millions d’euros pour étendre sa production de boissons gazeuses. Mais aussi se diversifier peu à peu dans les bouteilles de lait et les jus de fruits.

Petite révolution… Connue pour ses limonades, colaset sodas en tous genres, l’Abeille produira aussi des bouteilles et des briques de lait, à partir de 2023 — Photo : Florent Godard

Les projets d’une telle ampleur restent assez rares pour attirer l’attention. L’Abeille projette d’investir 140 millions d’euros dans sa future usine d’embouteillage de Mazières-en-Mauges. Une cathédrale industrielle qui s’étendra sur 55 000 m² de bâtiments (l’équivalent de 8 terrains de football), sur un site de 15 hectares. Avec pour clocher un magasin de stockage automatisé s’élevant à 38 mètres au-dessus du sol.

Plus de 50 emplois créés

Installée depuis 1969 dans ses ateliers actuels (25 000 m²), basés à Cholet à quelques kilomètres de la nouvelle usine, l’Abeille ne peut plus s’agrandir. L’entreprise emploie 135 salariés pour un chiffre d’affaires de 55 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle a livré 135 millions de bouteilles de boissons gazeuses et plates en 2020.

La construction de la nouvelle usine s’étendra du printemps 2021 à fin 2022. Avant de pouvoir y installer deux nouvelles lignes de lait et de transférer progressivement les 5 lignes de productions choletaises d’ici la fin 2024. « À ce moment-là, le site devrait employer un peu moins de 200 personnes », prévoit le directeur, Christophe Létoublon. Si tout va bien, la production pourrait alors atteindre 230 millions de bouteilles et briques dont une centaine de millions de litres de lait.

Christophe Létoublon, directeur de L’Abeille à Cholet — Photo : Florent Godard

Potentiellement, l’outil offre la possibilité d’installer jusqu’à 10 lignes, soit une capacité de production de boisson de « 350 millions de bouteilles et briques par an à terme ». Ce qui nécessiterait une équipe de « 250 personnes ». Cet objectif final dépendra toutefois de l’évolution du marché.

Question débouchés, l’Abeille travaille à 90 % pour les marques de distributeur de grands acteurs (Carrefour, Leclerc, Système U, Intermarché, etc.). En dehors, la fabrique choletaise livre notamment la restauration hors foyer (bars, cantines…), via des grossistes. Grande nouveauté : début 2023, les premières boissons à sortir de la nouvelle usine seront des litres de lait… Tout un symbole. Car l’Abeille a depuis toujours cultivé son image de fabricant de boissons gazeuses. Aujourd’hui, les colas et limonades représentent les plus gros volumes annuels (45 millions de bouteilles chacun), devant « les boissons pulpées » ou les tonics et encore loin devant les boissons plates (comme les thés glacés, etc.). L’Abeille réalise toutes les étapes de A à Z. De la conception des recettes, via son bureau R & D, à la réalisation des sirops, qu’elle dilue avant d’y ajouter du gaz et de lancer la mise en bouteilles. En amont, elle transforme à vitesse industrielle des préformes en plastique PET (de petits tubes à essai) en bouteilles, en les gonflant par pression d’air.

Pourquoi se diversifier dans le lait ? D’abord, parce qu’il s’agit d’une spécialité du groupe LSDH (2 000 salariés, près d’un milliard d’euros de CA), propriétaire de l’Abeille depuis 2009. LSDH conditionne par exemple le lait de la marque « C’est qui le Patron ? ».

70 millions de litres de lait

En positionnant l’Abeille sur le lait, la maison-mère souhaite faire d’une pierre deux coups : se rapprocher de ses fournisseurs et de ses consommateurs. « Le groupe collecte déjà 70 millions de litres de lait par an, auprès de 120 agriculteurs des Mauges, indique Christophe Létoublon. Jusqu’ici ces volumes parcourent 300 km pour rallier la laiterie de Varennes-sur-Fouzon dans l’Indre, qui appartient au groupe… Dont une partie revient dans l’Ouest pour être distribuée en magasin ».

Logistiquement parlant, Cholet se situe à un carrefour stratégique, entre Rennes, Nantes et Bordeaux. « Or, la population française augmente sur la façade Ouest, avec notamment l’afflux des Parisiens qui viennent
s’y installer, ajoute Christophe Létoublon. Sans oublier que certains de nos partenaires comme Système U ou Leclerc possèdent un fort ancrage sur cette zone. »

Lignes multi-usages

Dans les cartons figure aussi une diversification dans les jus de fruits. Les futures lignes de lait seront d’ailleurs capables d’en produire également. Avec, là aussi, une logique de groupe. Le « pôle liquide » de LSDH comprenant à la fois sa laiterie historique dans le Loiret, celle de Varennes-sur-Fouzon, mais aussi la société JFA (Jus de Fruits d’Alsace). « Pourquoi ne pas imaginer de mettre en bouteille des jus d’orange qui remontent
d’Espagne, ce qui réduirait le trajet comparé à un conditionnement en Alsace », commente Christophe Létoublon.

Enfin, l’équipe choletaise pourrait même accueillir de nouveaux produits du groupe à l’avenir… Celui-ci met aussi bien en bouteille des laits et jus de fruits que des boissons végétales (au soja, au riz…), des soupes, smoothies et autres boissons plates. De quoi ouvrir des perspectives prometteuses pour l’Abeille. D’autant que la consommation de boissons gazeuses se réduit aujourd’hui. « On parle de 1 à 2 % de baisse globale par an sur le marché français, depuis une dizaine d’années », rappelle le directeur.

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