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PowiDian projette d'investir 15 millions d'euros en Sarthe dans les véhicules électriques et hydrogène
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PowiDian projette d'investir 15 millions d'euros en Sarthe dans les véhicules électriques et hydrogène

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Depuis son siège d’Indre-et-Loire, PowiDian finalise la reprise de LMI, un bureau d’études et constructeur de véhicules sarthois. L’ambition : fabriquer des utilitaires à usage urbain, en version électrique et hydrogène, à partir de 2023. L’acquéreur prévoit d’injecter 15 millions d’euros du côté du Mans.

PowiDian Mobility démarrera ses études et homologations de véhicules en 2022, avant de fabriquer ses premiers utilitaires à usage urbain dans son usine sarthoise, à partir de 2023 — Photo : PowiDian Mobility

Son usine anticipe la livraison "d’une trentaine de véhicules en 2023, puis de 400 à 500 unités par an à partir de 2026". Implanté non loin du circuit des 24 Heures du Mans, PowiDian s’apprête à lancer une production de "véhicules utilitaires électriques et à hydrogène", annonce son président Jean-Marie Bourgeais.

Basé en Indre-et-Loire, PowiDian (45 salariés, CA non communiqué) est connu pour vendre des stations autonomes de production et stockage d’énergies renouvelables. Un stockage à la fois via des batteries classiques et sous forme d’hydrogène. Son nouveau projet a été rendu possible par l’acquisition du Sarthois LMI, situé à Mulsanne près du Mans, un bureau d’études et constructeur de véhicules électriques, axé sur des niches de marché (petits véhicules de loisir, séries spéciales…). Ce dernier affichera bientôt l’enseigne PowiDian Mobility. "Les deux sociétés possèdent des compétences complémentaires évidentes", explique le dirigeant de LMI, Michel Lecomte.

70 créations d’emplois espérées

Occupant actuellement 1 000 m² d'ateliers, le constructeur va d’abord lancer les études et homologations de véhicules, avant de démarrer la production en 2023. Avec des recrutements à la clé. "L’effectif devrait doubler de 8 à 16 salariés cette année et atteindre 80 personnes d’ici 5 ans", pronostique Michel Lecomte. Des ingénieurs de bureau d’études, des techniciens, des compétences en supply chain, en SAV et des commerciaux enrichiront peu à peu l’équipe.

PowiDian s'apprête à lancer une production de véhicules utilitaires électriques et à hydrogène — Photo : PowiDian Mobility

Financièrement, PowiDian dispose notamment de l’appui du fonds Xerys, son actionnaire majoritaire, ou encore du groupe Bouygues, également au capital. "Au total, on envisage d’investir 15 millions d’euros au Mans d’ici 2030, indique Jean-Marie Bourgeais. L’enveloppe couvrira à la fois les dépenses de R & D, les équipements de production ou encore la mise en place de circuits commerciaux."

Du marché européen jusqu’au Moyen-Orient

L’entrepreneur prévoit en effet d’ouvrir son propre réseau de concessions, maintenance et vente de pièces détachées. "Un réseau de distribution de véhicules hydrogène, ça n’existe pas aujourd’hui", souligne-t-il. Question marché, cap vers l’Europe et même au-delà. À noter que PowiDian a récemment ouvert des bureaux au Qatar, "un pont vers le Moyen Orient et l’Asie".

Sa première cible ? Les métropoles qui instaurent des "zones à faibles émissions", limitant l’accès en ville aux véhicules les plus polluants. Avant d’élargir sa clientèle à la livraison au dernier kilomètre ou à d’autres usages comme les petits travaux urbains, où les atouts du véhicule à hydrogène comparé à l’électrique sont indéniables. "Il offre plus d’autonomie pour circuler mais permet aussi de puiser dans la batterie pour alimenter des accessoires : aspirateurs de feuilles, machines de désherbage à eau chaude, etc., détaille Michel Lecomte. Il suffit d’augmenter un peu la taille du réservoir pour ces applications. Tandis qu’avec un modèle tout électrique, il faudrait des batteries extrêmement grosses et cela réduirait fortement l’autonomie du véhicule…"

PowiDian entend bien répondre au besoin de réduire les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. En commençant par la France. Via le plan de relance, l’État va débloquer 7 milliards d’euros d’ici 2030 pour développer la filière hydrogène. L’Ademe devrait prochainement distribuer des fonds dans le cadre d’appels à projets.

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