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Lauréate de l’appel à projets de "grandes vallées hydrogène", la région Aura obtient un financement de Bruxelles
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Lauréate de l’appel à projets de "grandes vallées hydrogène", la région Aura obtient un financement de Bruxelles

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La région Auvergne-Rhône-Alpes décroche un financement européen de 20 millions d’euros pour son projet de vallée hydrogène Imaghyne doté d’une enveloppe globale de 200 millions d’euros d’investissements. Une étape majeure pour la construction d’un réseau régional d’infrastructures de production, de distribution et d’utilisation finale de l’hydrogène.

Intégré dans un réseau européen de vallées hydrogène, le projet Imaghyne rassemble une trentaine d’industriels et de fournisseurs d’énergie de la filière auralpine — Photo : DR

Le projet de vallée hydrogène Imaghyne, coordonné par la Région, a séduit Bruxelles, qui va lui accorder une subvention de 20 millions d’euros. L’initiative mobilise au total près de 200 millions d’euros d’investissements pour une durée de 6 ans, issus des engagements de 34 partenaires, industriels, fournisseurs d’énergie et pôles de compétitivité.

Aura veut bâtir un écosystème régional combinant la production d’hydrogène et des usages pour la mobilité et l’industrie. Son impulsion vise à connecter entre eux les maillons d’une chaîne en formation constituée d’acteurs locaux (CNR, Michelin, HRS, Atawey, etc.) ou établis sur le territoire (Arkema France, Engie/Storengy, Vinci pour les aéroports de Lyon, Lhyfe, etc.).

Réseau d’hydrogène bas carbone

Ici, l’objectif est de déployer, à horizon 2029, 57 MW de nouvelles capacités d’électrolyse, pour produire 8 000 tonnes par an d’hydrogène bas carbone dont la moitié sera 100 % renouvelable.

Pour alimenter les industriels, il est prévu de mettre en place une chaîne d’approvisionnement en hydrogène combinant stockage et tube trailers (remorques de tubes d’hydrogène comprimé). Pour ne citer qu’elle, Storengy, filiale d’Engie porte le projet Hypster de stockage de plus de 40 tonnes d’hydrogène en cavités salines à Etrez (Ain). Montant de l’investissement : 14 millions d’euros. Sur son site de Jarrie (Isère), le chimiste Arkema France consent l’un des plus gros investissements du projet en consacrant 42,5 millions d’euros à des électrolyseurs à usage industriel.

Mobilité H2

Le projet financera également 203 véhicules routiers à pile à combustible pour la mobilité lourde et intensive et 63 véhicules non routiers à pile à combustible. La filiale de Michelin Watèa, spécialisée dans la transition énergétique des flottes professionnelles, va investir 21 millions d’euros pour produire des véhicules utilitaires légers.

Ces véhicules sont alimentés par un réseau en construction de 130 stations sous la houlette du consortium multipartenaires Hympulsion. 4 stations sont déjà opérationnelles à Chambéry, Moutiers, Lyon Saint-Priest et Clermont-Ferrand, deux autres à Lyon Vénissieux et Grenoble Saint-Égrève sont en cours d’ouverture début 2024. Et six stations ont déjà été commandées pour Lyon Saint-Exupéry, Annecy, Salaise-sur-Sanne, Valence, Aubenas et Malataverne.

Un pipeline d’hydrogène vert dans la Vallée de la Chimie

Pour rappel, en 2017, la Région posait les fondations de son projet Zero Emission Valley (ZEV) pour décarboner son économie : un investissement de 70 millions d’euros, dont 15 millions issus de la collectivité territoriale.

Côté industrie, un projet de pipeline d’hydrogène vert est porté conjointement par CNR et Engie pour décarboner la Vallée de la Chimie, au sud de la métropole. Il alimentera notamment le site de Symbio à Saint-Fons, spécialisé dans la production de systèmes de piles à hydrogène. Montant de l’investissement : 34,9 millions d’euros, notamment pour la construction d’un électrolyseur de 20 MW, soit 8 tonnes d’hydrogène produites par jour, à proximité du barrage hydroélectrique de CNR à Pierre-Bénite.

Inspirer d’autres pays européens

Cinq pays européens "observateurs" participent également à l’expérience. L’Italie et le Portugal s’intéressent notamment au projet de hub aéroportuaire de Vinci (1 générateur hydrogène 4 MW et 55 engins pour les pistes) qui représente un investissement de près de 24 millions d’euros. Un projet qu’ils pourraient répliquer dans leurs propres infrastructures.

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