Malàkio conçoit des objets à base de coquillages recyclés
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Malàkio conçoit des objets à base de coquillages recyclés

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Malàkio dessine et fabrique des objets éco-conçus à partir de coquillages recyclés. Alors que les commandes montent comme une vague depuis quelques mois pour cette entreprise installée à Bouguenais (Loire-Atlantique), Morgan Guyader, son dirigeant, envisage une rapide levée de fonds pour étoffer son équipe.

Morgan Guyader, fondateur de Malàkio, dans son atelier de production d’objets à base de coquillages recyclés — Photo : David Pouilloux

Sur le campus artisanal de Bouguenais (Loire-Atlantique), une trentaine de start-up de l’artisanat se sont installées dans les grands hangars de Métalobil, designer, concepteur et fabricant d’ouvrages uniques dans les domaines du design d’espace. "Nous ne sommes pas dans l’esprit start-up, annonce d’emblée Morgan Guyader, co-fondateur de Malàkio avec Hugo Kermarrec. Mais plutôt de celui d’une TPE, amenée à devenir une PME. On envisage une levée de fonds, en juin, et chaque semaine un investisseur frappe à la porte de notre atelier, mais on tient à choisir des partenaires qui partagent nos valeurs. On ne veut pas faire une levée de fonds pour faire une levée de fonds."

Malàkio signifie "mollusque" en grec. "Nous fabriquons des objets éco-conçus à partir de coquilles d’huîtres, de moules, de coquilles Saint-Jacques recyclées, qui ont été consommées, précise Morgan Guyader, affirmant sa volonté d’être une entreprise engagée. On ne prélève rien dans le milieu naturel."

Planche apéro, dessous de verre, cadre de miroir, plan de travail… sont autant d’objets des arts de la table ou de décoration, à la fois stylisés et fabriqués à partir de coquilles broyées. "Nous ajoutons un liant minéral, issu d’une pierre française réduite en poudre, précise le dirigeant, ancien élève de l’école de design Nantes Atlantique. Notre matériau se solidifie seul, sans apport de chaleur. Il devient aussi dur que du marbre, mais lui ne vient pas d’Italie ou de Chine."

Des objets sur-mesure

Morgan Guyader vérifie le séchage d’objets dans l’atelier de Malàkio — Photo : David Pouilloux

Fondé en 2020, Malàkio propose des objets fait sur-mesure. "Entre la demande précise du client, le design, la production et la livraison, on y arrive en un mois et demi", précise le jeune dirigeant. Très attaché à produire et à vendre local, Morgan Guyader a par ailleurs recherché ses premiers clients du côté des restaurants, hôtels, en Bretagne et Pays de la Loire, et des enseignes de distribution de qualité. Ses objets à l’esthétique soignée, où les morceaux de coquilles affleurent sur la surface lisse, sont déjà distribués dans une quarantaine de points de vente.

Dans l’atelier de 150 m2, les coquilles broyées arrivent de Brest (Finistère) où se trouve le site de récolte, nettoyage et broyage des coquilles. "Les coquilles sont laissées en extérieur et lavées par la pluie, ce qui enlève le sel, précise Morgan Guyader, un enfant du pays qui a choisi de s’installer du côté de la métropole nantaise. Nous sommes ici plus au cœur du monde."

Production locale

Atelier de Malàkio à Bouguenais : bacs de coquilles broyées qui seront mélangées à un liant pour concevoir des objets — Photo : David Pouilloux

L’entreprise compte aujourd’hui 5 salariés, dont deux recrutés récemment, plus un apprenti. "Je pensais devoir faire une levée de fonds plus tôt, mais nous avons eu une explosion des commandes en début d’année et un chiffre d’affaires suffisant pour recruter, dit-il. Nous avons réalisé 75 000 euros de chiffres d’affaires en trois mois, soit celui de l’an passé. On pense le tripler d’ici à la fin de l’année." Le tour de table pour la levée de fonds imminente permettra d’étoffer encore davantage l’équipe. "Nous devons renforcer l’innovation, développer le matériau pour le rendre encore plus crédible sur le plan industriel et en inventer un nouveau. Il faut faire croître l’équipe très rapidement, qu’elle soit multidisciplinaire, avec des ingénieurs, des designers, des architectes, des biologistes, afin d’élargir nos compétences."

L’export ? "Nous sommes présents au Luxembourg, en Belgique et en Suisse, dit-il. Nous souhaitons exporter notre technologie vers des ateliers sur place en Irlande ou au Japon." Pas question pour lui d’envoyer par bateau ou avion des objets fabriqués dans la région nantaise. "Il faut être cohérent. Nous défendons la production locale partout."

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