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Malàkio donne une deuxième vie aux coquillages
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Malàkio donne une deuxième vie aux coquillages

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Créée l’année dernière par Morgan Guyader et Hugo Kermarrec, deux amis d’enfance, Malàkio propose des objets issus du recyclage des coquilles d’huîtres, de moules ou encore de Saint-Jacques. Les dirigeants ont commencé à investir pour répondre à une demande déjà grandissante.

Hugo Kermarrec et Morgan Guyader, créateurs de Malàkio — Photo : Isabelle Jaffré

Malàkio est une idée qui a mûri pendant le premier confinement. Morgan Guyader, 24 ans, designer spécialisé dans les objets alimentaires, a l’habitude de travailler avec son beau-frère ostréiculteur. Le Finistérien découvre alors la quantité de coquilles d’huîtres jetées, même au stade de la production et l’absence de véritable filière de recyclage.

" Comme il n’y avait pas grand-chose à faire pendant le confinement, j’ai commencé à travailler dans le garage de mes parents sur un composite à partir de coquilles de coquillages ", raconte-t-il. Parallèlement, il parle de son projet à son ami d’enfance : Hugo Kermarrec, 23 ans, titulaire d’un master en commerce international. L’idée d’un produit innovant, durable et issu du recyclage le séduit et les deux amis se lancent dans la production dès avril 2020 et en créant leur entreprise Malàkio à l’automne 2020. Les deux créateurs, installés à Irvillac, sont suivis par le technopôle Brest-Iroise.

Vente web et en magasins

À partir de coquilles d’huîtres, mais aussi de moules et de Saint-Jacques, Malàkio propose une gamme d’art de la table (planches, palets, pots, dessous de plat, etc.) " Ce sont des objets qui durent dans le temps, nous ne voulons surtout pas faire du jetable ", insiste Morgan Guyader, qui réfléchit donc déjà au coup d’après : élargissement de la gamme, nouveau composite…

Les ventes se font actuellement par le site internet marchand qu’ils ont créé. Les deux dirigeants prévoient aussi d’autres canaux de distribution : " nous avons des contacts avec des magasins, des concepts stores mais aussi des magasins bio indépendants, expliquent-ils. Mais nous faisons attention aux valeurs des magasins. Nous avons été sollicités par des grandes surfaces, mais ce n’est pas là que nous souhaitons vendre. "

Développer le BtoB

Afin de pouvoir répondre à la demande grandissante, Malàkio a investi 50 000 euros dans une machine. " L’idée n’est pas de devenir une grosse industrie mais une bonne PME, en gardant une partie du travail manuel ", indique Hugo Kermarrec. La machine va aussi permettre au designer de faire plus grand. Malàkio souhaite développer le marché BtoB, toujours en choisissant des projets qui correspondent à leurs valeurs. Une pièce a ainsi été créée pour le restaurant du chef brestois Guillaume Pape. Une façon de boucler la boucle car, une fois les restaurants rouverts, ils seront une autre source d’approvisionnement pour l’entreprise, en plus des ostréiculteurs. Malàkio a également déjà collecté auprès des particuliers, à l’occasion des fêtes de fin d’année, davantage avec l’objectif de communiquer sur ses produits que de récupérer beaucoup de coquillages.

" La principale filière de collecte reste les ostréiculteurs car ils ne savent pas quoi faire des huîtres qu’ils ne peuvent pas vendre. " Une partie est donnée à des agriculteurs pour répandre sur les champs, une filière de recyclage commence aussi à naître pour des peintures ou des enrobés de route. " Mais il y a tellement de déchets de coquillage qu’il y a largement de quoi faire pour tous. Avec Malàkio, nous souhaitons prendre toute notre place dans cette filière ", déclarent les deux dirigeants finistériens.

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