Avec son boîtier breveté, Akidaia est désormais prête à accélérer. "Jusqu’en 2022, nous avons construit, explique Gaël Lededantec, cofondateur et dirigeant de la start-up niçoise. En 2023, nous mettons en place. En 2024, on va y aller fort, plus vite."
Objectif : lever 1 million d’euros
Née en 2020, l’entreprise est actuellement en levée de fonds, visant 1 million d’euros d’ici la fin de l’année pour financer recrutements (elle compte 6 collaborateurs à ce jour et en espère au moins deux de plus d’ici la fin de l’année) et développement. Elle promet déjà " deux ou trois innovations dans les deux ou trois ans à venir".
Commercialisée depuis février dernier, sa "minibox", fabriquée à Cagnes-sur-Mer, permet de gérer et de contrôler l’accès aux zones sécurisées, le tout sans connexion internet ni centrale d’accès, grâce au Bluetooth Low Energy, une technologie de communication sans fil moyenne portée et à faible consommation.
"Les mêmes techniques sont utilisées depuis plus de trente ans, précise l’entrepreneur. Que ce soit avec un badge ou un QR code. Connectées, elles ont besoin d’une architecture lourde, elles ne peuvent être installées n’importe où et présentent des risques en matière de cybersécurité. Notre petit boîtier électronique fonctionne comme une boîte noire, il n’a pas de moyen de connexion, ne stocke donc aucune donnée utilisateurs, aucune clé ou code préenregistré, et n’a pas besoin d’être paramétré."
Sécurisation et facilité d’installation et d’utilisation – l’accès se fait via smartphone, même en mode avion –, en font donc un outil séduisant, et "à moindre coût", pour nombre d’entreprises. La CCI Nice Côte d’Azur, la Team Henri-Fabre (pôle innovation basé à Marignane) ou Veolia ont été parmi les testeurs de la première heure de la technologie.
Des écoles à la construction
Akidaia vise essentiellement l’industrie et ses sites isolés : zone de stockage ou de maintenance, château d’eau, local technique en sous-sol… Mais d’autres marchés, ayant le même souci d’une gestion multisites, s’ouvrent à elle, à commencer par le monde académique. D’abord avec Université Côte d’Azur et l’Institut méditerranéen du risque de l’environnement et du développement durable (IMREDD), puis l’École européenne d’intelligence économique. Celle-ci "étant collée à une aile du château de Versailles, explique Gaël Lededantec, il leur est impossible de tirer des câbles dans tous les sens. Nos boîtiers s’installent en quelques minutes, sans aucuns travaux. Et au-delà de ces contraintes spécifiques, les écoles proposent souvent des QR codes pour accéder aux salles ou bâtiments, mais ils sont très facilement partagés par les étudiants, et les badges sont perdus ou facilement copiés. Avec notre solution, il est simple d’accorder des droits d’accès à des centaines d’élèves, en toute sécurité à l’aide de numéros de téléphone, en définissant les jours et les heures par exemple. Ces besoins sont typiques du monde académique."
Autre secteur prometteur : le BTP. Les chantiers ont en effet de forts besoins de sécurisation et sur une période relativement courte. Les minibox d’Akidaia pouvant être débranchées et réutilisées à l’envi. Vinci Construction les utilise actuellement sur l’un de ses chantiers à Nice.
En attendant les avancées espérées grâce à la levée de fonds, Akidaia a déjà commencé à exporter : en Côte d’Ivoire, à la suite de contacts pris lors d’un salon parisien, ainsi qu’en Italie, à la suite cette fois de rencontres faites au CES de Las Vegas.
