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Le pastier Saint Jean veut tripler son volume de production
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Le pastier Saint Jean veut tripler son volume de production

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Le pastier drômois Saint Jean, spécialisé dans les pâtes fraîches, ravioles, quenelles et plats cuisinés, a très tôt saisi l’opportunité du bio. Un créneau, complémentaire au segment conventionnel, que l'entreprise développe en suivant les tendances du marché. Elle augmente et modernise également ses capacités de production.

Fin 2020, le site de Romans-sur-Isère connaîtra un profond changement avec la construction de six nouvelles lignes de production et d'un nouveau siège social attendu fin 2021 — Photo : DR

Des étals de la grande distribution à la restauration, le pastier Saint Jean (CA 2018 : 74 M€ / 420 salariés) décline sa gamme de produits à toutes les sauces. Spécialisée dans les ravioles, pâtes fraîches, quenelles et plats cuisinés, l’entreprise basée à Romans-sur-Isère (Drôme), détenue par la holding rhodanienne Sabeton, a très tôt saisi le virage des produits dits naturels. « Nous avons commencé à faire du bio dès 1993, précise Guillaume Blanloeil, directeur général depuis 2002. C’est un créneau sur lequel nous continuons à investir tant en développement de nouveaux produits qu’en moyens commerciaux », indique-t-il.

Une antériorité stratégique dans le bio

Les quatre familles de produits – ravioles, pâtes fraîches, quenelles et plats cuisinés – sont toutes déclinées en bio, que ce soit sur le frais ou le surgelé. « Ce segment est assurément un de nos premiers leviers de croissance, affirme le dirigeant. Notre croissance y est deux fois supérieure à celle du marché conventionnel. » Un engagement qui l’incite à vouloir privilégier d’ici à 2025 un approvisionnement exclusif en œufs et volailles certifiés bio.

L'objectif pour Saint Jean est de se différencier de la concurrence grâce une connaissance affûtée des marchés bio. « Alors que 70 % de notre chiffre d’affaires sont générés par la vente en grandes et moyennes surfaces, notre antériorité dans le secteur bio nous permet un bon référencement aussi en grandes surfaces spécialisées bio », avance Guillaume Blanloeil. Un quart de l’activité est réalisé via la restauration et 5 % auprès des industriels.

Des investissements tous azimuts

Pour être en capacité de répondre à ses objectifs de croissance - l’entreprise vise 150 M€ de CA en 2030 -, Saint Jean investit régulièrement dans son outil de fabrication. Début juin, l’entreprise a investi 48 M€ pour renforcer son site historique de Romans-sur-Isère. « Avec six nouvelles lignes, nous allons augmenter notre production de ravioles de 70 % et tripler le volume de pâtes », détaille le DG. Attendu en 2020, cet agrandissement permet au pastier de se doter d’une plateforme logistique automatisée de 6 000 m², qui centralisera toutes les expéditions en produits frais. Fin 2021, un nouveau siège social de 4 700 m² s’y ajoutera pour absorber la croissance des effectifs. D’ici à dix ans, Saint Jean comptera près de 250 salariés supplémentaires.

Présent à Frans (Ain) et Saint-Just-de-Claix (Isère) pour les quenelles, Bourg-de-Péage (Drôme) pour l’activité traiteur et Saint-Jean-en-Royans (Drôme) pour les ravioles artisanales, l’ETI a fait le choix d’une stratégie d’investissement de long terme. « Sur les quinze dernières années, près de 50 millions d’euros ont été engagés pour développer et moderniser nos différents sites », souligne le dirigeant.

L’ambition désormais : s’ouvrir à l’international. Avec 2 % du CA réalisé à l’export en 2018, le pastier vise 10 % des ventes en 2030 en s’appuyant sur les marchés frontaliers (Belgique et Allemagne) et la Chine. Le lancement, en 2018, d’une nouvelle signature marketing axée autour de « l’art de la pâte fraîche à la française » n’y est d’ailleurs pas étranger.

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