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Panzani inaugure Le Moulin et se bat pour défendre ses marges
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Panzani inaugure Le Moulin et se bat pour défendre ses marges

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Tout juste installé dans son nouveau siège social lyonnais à la Part-Dieu, le semoulier pastier Panzani revient sur plus de 70 ans d’une histoire démarrée dans les années cinquante dans la Sarthe. Face à un contexte économique qui pèse sur ses marges, Panzani mise aujourd’hui sur une meilleure efficacité industrielle, la RSE et les circuits courts.

Pour restaurer ses marges et continuer de croître, Albert Mathieu, président de Panzani, inaugurant ici son nouveau siège aux 8e et 9e étages du bâtiment New Age, mise sur une meilleure efficacité industrielle couplée aux objectifs RSE — Photo : DR

Situé aux 8e et 9e étages de l’emblématique bâtiment New Âge récemment rénové, ce très moderne Moulin, nom du nouveau siège de la marque au logo vert et rouge, offre un cadre épuré et chaleureux, avec vue panoramique sur Lyon d’un côté, et de l’autre sur la chaîne des Alpes.

En dépit d’une consonance italienne sur laquelle elle a un temps entretenu la confusion, Panzani produit bien l’intégralité de ses produits en France et son siège est installé à Lyon depuis 1967. Seul "bémol" à son pedigree français, la marque appartient depuis fin 2021 au fonds d’investissement americano-luxembourgeois CVC Partners.

Chiffre d’affaires en hausse de près de 5 % en GMS

Née dans les années 1950 dans la Sarthe, des mains expertes d’un artisan pastier visionnaire Giovanni Panzani, la marque a su faire bouillir sa marmite ! En grandissant, Panzani (785 salariés ; 576 M€ CA en 2022), a développé trois gammes en GMS : pâtes (30 % des ventes), sauces (30 %) et graine de couscous (28 %). L’entreprise affirme transformer un tiers de la production nationale de blé dur, soit 470 000 tonnes de blé par an et revendique le titre de numéro 1 sur le marché en volumes des pâtes sèches, des sauces et du couscous (Ferrero, Lustucru, Regia).

Mais le fabricant de pâtes doit faire face à une hausse de ses coûts, qui, associée aux pressions de Bercy pour modérer ses prix, lamine ses marges. Entre 2021 et 2022, son résultat net est ainsi passé de 81,6 millions d’euros à 27,1 millions d’euros. Et le chiffre d’affaires 2023 devrait s’inscrire légèrement en deçà de celui de 2022.

Le nouveau siège social de Panzani s'est installé aux 8e et 9e étages de l'emblématique bâtiment New Age, récemment rénové — Photo : DR

Cependant, ce printemps, quand le cours du blé dur a connu une légère décrue, en deça de 400 euros la tonne, l’industriel a joué le jeu en réduisant ses prix de vente de quelques centimes.

Innover pour créer de la valeur et décarboner

Pour restaurer ses marges et continuer de croître, le pastier a identifié plusieurs leviers parmi lesquels figure, en tête, l’amélioration de son efficacité industrielle couplée aux objectifs RSE. Ses process de production devraient prochainement troquer leurs équipements énergétiques au gaz pour des chaudières biomasse, un atout pour atteindre son objectif de réduction de 50 % ses émissions carbone d’ici 2030. Second levier : l’innovation produit pour diversifier les gammes et renouveler les usages. Après l’ajout de nouvelles références comme "les 3 minutes", "les Créatives", les pâtes au blé complet et Banzaï Noodle, la marque pourrait bientôt proposer des pâtes fraîches. Les équipes R & D travaillent également sur les Nutri-Score pour être en capacité d'afficher des scores A ou B sur 95 % des produits et utiliser des emballages intégralement recyclables à horizon 2025.

Circuits courts en Île-de-France et à Marseille

Enfin, troisième levier, toujours au service de la RSE, Panzani met l’accent sur son organisation en circuits courts dans les deux régions où l'entreprise produit, l’île de France et la région marseillaise. "Nous avons mis en place une filière intégrée en nouant des partenariats avec 3 000 agriculteurs, dont les blés durs alimentent nos trois moulins producteurs de farine et de graine de couscous, jusqu’à la production sur nos 3 sites de Nanterre, Vitrolles et Marseille", déroule Albert Mathieu, son président. Un écosystème 100 % français pour les pâtes, qui devrait bientôt intégrer un approvisionnement en tomates provençales de plein champs pour les sauces.

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