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Handi-Gaspi veut essaimer son modèle de biscuiterie à impacts
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Handi-Gaspi veut essaimer son modèle de biscuiterie à impacts

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Trois ans après sa création, la biscuiterie nantaise Handi-Gaspi accélère. Ses recettes de gâteaux fabriqués à partir d’invendus de pains biologiques par des personnes en situation de handicap s’ouvrent de nouveaux marchés, avec à la clé une nouvelle marque et l’extension de son réseau.

Alix Guyot, Katia Tardy et Louise Doulliet ont cofondé la biscuiterie à impacts positifs Handi Gaspi — Photo : Handi-Gaspi

Née en septembre 2021 dans les locaux d’Oniris à Nantes avec l’objectif de créer une industrie à impact, la biscuiterie Handi-Gaspi semble en passe de gagner son pari. Agréée Esus (entreprise solidaire d’utilité sociale), elle a installé son outil de production dans les locaux de l’ESAT (Établissement et Service d’Aide par le Travail) de Savenay, où une trentaine de personnes en situation de handicap mental et psychique valorisent les invendus de pain bio en les transformant en biscuits. "Le pain invendu bio que nous récupérons chez les boulangers est broyé en une chapelure que nous intégrons comme une farine dans nos recettes de biscuits", explique Katia Tardy, cofondatrice d’Handi-Gaspi avec Alix Guyot et Louise Doulliet, toutes trois ingénieures agroalimentaires. Ces biscuits sucrés, mais aussi salés, sont commercialisés sous la marque Kignon dans 600 magasins bio spécialisés, répartis sur tout le territoire. En juin 2023, l’entreprise a frappé un grand coup en remportant le marché de la SNCF. "Nos biscuits sont présents dans tous les TGV et trains Intercités de France. La SNCF est devenue notre plus gros client en termes de chiffre d’affaires et de visibilité. Ce format de biscuits "bord de tasse" nous a, par ailleurs, permis de nous implanter dans des hôtels des chaînes Barrière, Novotel ou Mercure qui ont besoin d’aller vers des offres plus responsables", expose la dirigeante.

Une marque pour la GMS

Nouveau coup d’accélérateur en septembre dernier avec le lancement d’un modèle dédié à la grande distribution. "Nous collectons les invendus de pain bio dans des magasins des enseignes Carrefour, Intermarché, Leclerc et Super U de Loire-Atlantique. Nous les déclinons en quatre recettes sucrées qui sont commercialisées sous la marque Et Tok dans leurs rayons boulangerie et épicerie en libre-service. Une façon pour ces enseignes de mettre en avant auprès de leurs clients une démarche anti-gaspillage et solidaire", décrit Katia Tardy. En test dans une trentaine de magasins, le modèle pourrait ensuite s’étendre. Ce succès a toutefois un revers. "Nous vendons aujourd’hui tout ce que nous produisons et sommes limités dans notre développement par nos capacités de production", avance la dirigeante. L’arrivée prochaine d’un second four doit donner à la PME les moyens de franchir une nouvelle étape.

Création de nouveaux ateliers locaux

L’entreprise, qui emploie une dizaine de salariés (outre les travailleurs de l’ESAT) pour un chiffre d’affaires de 500 000 euros et devrait devenir rentable en 2024, a le projet d’essaimer dans d’autres villes, telles que Paris, Lille ou encore Lyon. "Notre objectif est de créer de nombreux ateliers en circuits courts pour créer des emplois dans d’autres ESAT. À terme, nous voulons sauver chaque année 30 tonnes de pain, soit 120 000 baguettes. Ce qui correspond à dix piscines olympiques d’eau économisées", indique Katia Tardy. La PME cherche également à valoriser d’autres coproduits, tels que la drêche de bière ou les tourteaux de noix et noisettes. Ces développements sont financés par emprunts bancaires et par les subventions récoltées dans les nombreux concours auxquels participe Handi-Gaspi.

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