Les investissements qui marqueront 2021 en Loire-Atlantique et Vendée
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Les investissements qui marqueront 2021 en Loire-Atlantique et Vendée

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En Loire-Atlantique et en Vendée, l'année 2021 va être marquée par l’aboutissement de projets liés aux énergies renouvelables : avancée du chantier du parc éolien offshore de Guérande, mise en service de l’usine à hydrogène vert de Lhyfe en Vendée, naissance d'un géant du solaire avec le nantais Systovi. Conséquence inattendue de la crise sanitaire du coronavirus : les fabricants de meubles et fenêtres et autres entreprises liées à l’univers de la maison accélèrent leurs investissements pour répondre à la forte demande depuis le déconfinement.

— Photo : Bureau Mauric

La pandémie n’a pas freiné cet immense et inédit chantier pour le territoire. Le parc éolien de Guérande devrait bien ouvrir fin 2022. Les premières nacelles qui équiperont le parc éolien en mer au large de Saint-Nazaire sortent de l’usine de Montoir-de-Bretagne de General Electric depuis la rentrée 2020. Elles devraient être assemblées courant 2022 pour une mise service à la fin de cette même année. Le parc éolien prévoit l’implantation de 80 éoliennes situées entre 12 et 20 km au large des côtes. Elles produiront l’équivalent de 20 % de la consommation électrique du département.

Ce sont deux milliards d’euros qui vont être investis sur le territoire par la filiale d’EDF qui a remporté l’appel d’offres. Le site de GE à Montoir-de-Bretagne qui emploie 350 personnes va devoir encore recruter une centaine de personnes en 2021. Et l’usine de pales d’éoliennes de Cherbourg a vocation à monter à 850 salariés.  Enfin, la sous-station électrique est en cours de fabrication sur le site des Chantiers de l’Atlantique. Outre Saint-Nazaire, le chantier naval construira celle de Fécamp et Courseulles-sur-mer.

General Electric Renewable Energy (15Mds€ de CA) a annoncé en décembre la signature d’un contrat avec la joint-venture Louis Dreyfus Armateurs et Tidal Transit (LD Tide) pour l’affrètement de deux CTV (Crew Transfer Vessels) de 26 mètres de long en mesure de transporter au maximum 24 techniciens d’éoliennes en mer. Les deux catamarans dessinés par le cabinet d’architecture nantais Mauric (8 salariés) seront construits en aluminium par le chantier naval des Sables d’Olonne Ocea (150 M€ de CA en 2020, 300 salariés).

La première usine à hydrogène vert est vendéenne

Futur site industriel de production d'hydrogène de Lhyfe à Bouin en Vendée — Photo : Essentiel Architectes

Les 300 premiers kilos d’hydrogène vert Lhyfe seront produits depuis une toute nouvelle usine à Bouin, en Vendée, en mai 2021. Construit près du Port du Bec, ce site, unique en Europe, est la première étape dans le développement de l’entreprise nantaise née en 2017 (15 salariés). Le créneau de Lhyfe est de produire de l’hydrogène vert grâce à de l’énergie renouvelable. Lhyfe va disposer à Bouin d’un site de R & D. L’entreprise va investir 7,5 millions d’euros dans les trois prochaines années dans la recherche et développement, et notamment sur la production d’hydrogène vert à partir d’éolienne offshore. Ce site de R & D comprendra ainsi des bassins de test et une plateforme technologique sur laquelle tous ses équipements seront testés dans les conditions salines et corrosives de l’océan.

Le cargo à voile de Neoline prend du retard

La ligne transatlantique, qui aurait dû voir le jour en 2021, est décalée à 2023, le temps pour Neopolia, le groupement de PME choisi par Neoline (5 salariés) pour fabriquer ses deux cargos à voile, de boucler le financement de son projet (90 M€ en tout). En attendant, Neoline a confirmé via des contrats deux partenariats majeurs : Beneteau et Manitou. Beneteau fera donc transporter par cargo à voile ses bateaux construits en Pays de la Loire et destinés au marché américain. Le leader mondial du matériel de manutention basé à Ancenis compte exporter les nacelles fabriquées dans son usine de Candé (Maine-et-Loire) aux États-Unis via les futurs cargos à voile de Neoline. Ces cargos n’émettront que 10 % de gaz à effet de serre par rapport à un navire classique. Cela lui permettrait de transporter 5 500 tonnes de marchandises en n’émettant que 10 % de gaz à effet de serre par rapport à un navire marchand traditionnel.

Systovi déploie ses rayons pour être un géant du solaire

Systovy s'allie à Voltec Solar pour lancer un géant du solaire — Photo : JDE-Cyril Raineau

Le projet Bélénos, qui doit se concrétiser fin 2021, associe Systovi, situé à Carquefou (29 M€ de CA, 70 salariés), spécialiste du panneau photovoltaïque, à l’alsacien Voltec Solar (120 salariés, 30 M€ de CA), fabricant de modules photovoltaïques. Du rapprochement de ces deux PME, naîtra un géant du solaire. L’ambition est d’atteindre une capacité de production de panneaux photovoltaïques de 1 gigawatt par an. Chacune des entreprises produira la moitié, soit 500 mégawatts. Systovi est actuellement en capacité de produire de 50 à 60 mégawatts sur une année, soit dix fois moins. Le projet affiche un objectif de chiffre d’affaires d’environ 250 millions d’euros d’ici 5 ans. Pour Systovi, Bénélos se traduit par un investissement de 15 millions d’euros, consacrés notamment à s’équiper de deux nouvelles lignes de production destinées à l’usine de Carquefou. Bénélos pourrait créer 300 emplois en Loire-Atlantique et en Alsace.

CHU de Nantes : les travaux sont lancés

Censé ouvrir en 2026, le futur hôpital de Nantes entre dans une nouvelle phase. Après les opérations de préparation du terrain commencées en 2016 et la signature de l’acte de vente avec Nantes Métropole, le CHU de Nantes, officiellement propriétaire du terrain, engage les travaux du futur hôpital sur une emprise foncière de 10 hectares. Première étape : les terrassements, réalisés par Colas Centre Ouest. Les travaux, qui devraient s’étaler sur plus d’une année, entraîneront l’évacuation et le comblement de près de 360 000 m². Parallèlement, la procédure de mise en concurrence des entreprises pour les autres travaux se poursuit. Le chantier du nouveau CHU de l’île de Nantes est estimé à 953 millions d’euros, dont 108 millions d’équipements. Il sera financé par l’État (225 M€) et par le CHU lui-même sur ses ressources propres et par l’emprunt.

Le groupe Lacroix ouvrira à Beaupréau son usine 4.0

L’équipementier technologique nantais Lacroix (4 000 salariés, 482 millions d’euros de CA) va transférer en 2021 l’actuelle unité de sa filiale Lacroix Electronics à Montrevault-sur-Evre (Maine-et-Loire), où travaillent 460 personnes, dans un site 4.0 à Beaupréau. L’usine fera 19 000 m², 25 millions d’euros d’investissements prévisionnels. Avec ce nouvel outil, le groupe Lacroix ambitionne de doubler la production actuelle de l’unité de Montrevault-sur-Evre et veut en faire une référence pour les autres unités du groupe et une vitrine de l’industrie française 4.0 : un site ultramoderne, intégrant des technologies de pointe, cobots et véhicules à guidage automatique, et connecté avec les fournisseurs et les clients.

L’aménagement du site du Carnet freiné par une Zad

Le projet d’aménagement du site du Carnet annoncé en août 2020 est finalement retardé d’un an, le temps de réaliser de nouvelles études environnementales. Le port de Nantes Saint-Nazaire a décidé de suivre les recommandations du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN) qui lui conseillait de refaire un inventaire de la faune et de la flore présente sur le site du Carnet occupé depuis septembre 2020 par des opposants au projet. Le Conseil régional a signé l’été dernier un avenant au contrat de Plan État-Région 2015-2020 avec l’État permettant de débloquer un financement de 9 millions d’euros pour le site du Carnet. L’investissement permettra d’aménager cette zone portuaire située entre Frossay et Saint-Viaud. Le site du Carnet accueillera un parc eco-technologique de 110 hectares avec des entreprises évoluant dans le secteur des énergies marines renouvelables. L’implantation de ces entreprises devrait engendrer la création de 1 200 emplois directs et 1 000 emplois induits. Les 290 hectares restant du site sont réservés à la préservation de la biodiversité.

Réalités déménage son siège social

Le groupe Réalités (165 M€ de CA, 400 salariés) déménage son siège social dans les anciens locaux d’Imatech, à Saint-Herblain. L’opération s’est faite pendant la crise sanitaire. « Nous n’avons pas laissé la peur s’installer dans nos têtes pour continuer de réaliser les investissements stratégiques nous permettant de préparer aujourd’hui le futur de l’entreprise. Pour une raison simple : on y croit ! », commente Yoann Choin-Joubert, PDG du groupe immobilier. Le montant de l’investissement s’élève à 17 millions d’euros.

Un campus pour les salariés d’Orange à Nantes

Le nouveau Campus d’Orange, Orange New Nantes, devrait ouvrir en 2021, quartier des Haluchères-Batignolles, à l’est de Nantes. Érigé sur six niveaux, sur une emprise foncière de 6 800 m², ce bâtiment accueillera 600 salariés du groupe Orange, qui travaillent principalement au service des clients entreprise et au service d’assistance technique à destination des salariés. Ils étaient jusqu’ici répartis sur différents sites de l’agglomération. Conçu par le cabinet Hubert Godet Architectes, le bâtiment est construit par Adim Ouest, filiale de Vinci Construction France.

Une école de design en 2022 sur l’Île de Nantes

C’est, selon la CCI, le plus important investissement immobilier dans le design en France depuis 10 ans. Le chantier a démarré sur l’Île de Nantes, derrière Stéréolux. La nouvelle École de design de Nantes Atlantique (11 500 m²) ouvrira ses portes en 2022 à ses 1 500 étudiants. Avec ce nouveau bâtiment, l’École de design, qui compte des studios à Shanghai, Sao Paulo, Montréal et Pune en Inde, entend assumer son positionnement de campus mondial, elle qui accueille 25 % d’étudiants internationaux. Coût de ce transfert : 26,4 millions d’euros financés par Nantes Métropole et la Région (11,2 M€), la CCI (9,6 M€) et le solde par de l’emprunt.

Un campus Isen Yncrea Ouest  à Carquefou

L’école d’ingénieurs ISEN Yncréa Ouest (130 salariés) s’ancre à Nantes. Implantée depuis 2017 dans la Cité des Ducs, aujourd’hui colocataire du campus de l’Icam avec 230 étudiants, l’école d’ingénieurs investit 10 millions d’euros pour construire un campus de 4 000 m² qui verra le jour en 2021 à Carquefou. Il formera 500 étudiants par an d’ici 2023. Aujourd’hui, en comptant les effectifs des campus de Brest, Caen et Rennes, l’Isen Yncréa Ouest accueille 1 200 étudiants, 20 % de plus que l’an dernier. L’école post-bac forme des ingénieurs généralistes aux transitions numériques, énergétique et environnementale dans 18 domaines professionnels différents (IA, robotique, usine du futur, énergie, big data, mobilité électrique, IoT, etc).

Un hôtel pour les entreprises de Pornic en janvier

Work in Pornic ou WIP ouvrira ses portes en juin 2020 au sein du parc d'activités du Val Saint Martin. — Photo : Pornic Agglo Pays de retz

Près d’une cinquantaine d’entreprises ont déjà montré leur intérêt pour intégrer ce nouveau bâtiment. Le Work in Pornic-WIP, de près de 1 700 m², ouvrira ses portes en janvier dans le parc d’activités du Val Saint-Martin. Il pourra accueillir en location une dizaine de PME ou TPE sur des plateaux de 40 à 70 m². Il proposera aussi un espace pépinière d’entreprises, des salles de réunion ainsi qu’un espace de coworking principalement dédié au secteur du numérique. Coût du projet : 3,6 millions d’euros, porté par Pornic Agglo Pays de Retz, le Département, la Région, l’Union Européenne et l’Etat.

Les entreprises d’ameublement investissent et recrutent

Christophe Chabot, président d'Akena Vérandas, vient de racheter le toulousain Azenco pour se positionner sur le marché de l'abri de piscine. — Photo : Jéromine Doux - Le Journal des Entreprises

Meubles, fenêtre, lit : des entreprises dont l’activité est liée à l’univers de la maison ont, contrairement à tant d’autres, traversé l’année 2020 sans grands encombres. Entre mai et juillet, Gautier (850 salariés, 120 M€ de CA en 2019), fabricant de meubles basé en Vendée, a vu ses ventes progresser de 40 % par rapport à la même période l’année précédente. En Vendée toujours, le producteur de vérandas Akena (1 050 salariés, 150 M€ de CA), pour accompagner une reprise d’activité très dynamique dès le printemps, a lancé une grande campagne de recrutement de 115 salariés. En juin, le site nantais de Saunier-Duval annonçait embaucher 100 opérateurs, 40 intérimaires et 15 ingénieurs et techniciens. L’usine nantaise, spécialisée dans trois gammes de matériel de chauffage, emploie 570 salariés pour un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros. En termes de développement, Gustave Rideau (fabrication de vérandas, abris de piscine, de terrasse, 750 salariés, 160 M€ de CA en 2019) en Vendée, prévoit d’investir 20 millions d’euros dans deux projets d’agrandissement. K-Line (1 600 salariés, 359 M€ de CA), leader français de la fenêtre en aluminium et filiale du groupe vendéen Liébot (600 M€ de CA, 3 000 salariés) a recruté à sa direction Olivier de Longeaux, pour janvier 2021. Erec Glogowski est quant à lui devenu cette année le nouveau PDG et actionnaire majoritaire d’André Renault, fabricant de lits haut de gamme à Saint-Gildas-des-Bois (180 salariés, 40 M€ de CA). Il souhaite notamment mettre un pied à l’export et engager un travail de fond sur la digitalisation.

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