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De la mobilité interne proposée aux opérateurs vendéens 30 % de gammes et de modèles en moins Premiers concernés : les bureaux d’études et les fonctions supports Les salons de l’automne annulésBeneteau réduit la voilure. Le leader mondial de la plaisance, basé à Saint-Gilles-Croix-de-Vie (8 361 salariés, 1,3 Md€ de CA en 2019) envisage de se séparer de 9 à 16% de ses effectifs en France et à l'étranger ( entre 300 et 750 postes supprimés en France et entre 450 et 740 sur les sites étrangers). Il met en sommeil 5 de ses 24 sites dont 3 en Vendée : celui de Luçon qui opérait pour la division mobil-home (15 salariés), celui de Challans et celui de l’Herbaudière sur l’île de Noirmoutier, qui emploient tous les deux 395 salariés.
Près de 60 collaborateurs, principalement des salariés de l’encadrement ou des fonctions support vont voir leur poste supprimé. Aux plus de 330 opérateurs, le groupe vendéen compte proposer des mobilités internes sur un des 11 autres sites vendéens de moulage où sera rapatriée leur activité. Le site de Noirmoutier fabriquait deux gammes de bateaux à moteurs inboard, le site de Challans plutôt des produits de petite série.
De la mobilité interne proposée aux opérateurs vendéens
Avec ces propositions de mobilité interne au sein du département, le groupe vendéen espère ainsi être plus proche des 750 postes supprimés que des 1 390 envisagés en tout sur l’ensemble de ses usines. Les sites vendéens récupéreront aussi l’activité du site de Marion en Caroline du Nord, aux États-Unis lui aussi mis en sommeil. Il fabriquait des voiliers monocoques. « La demande pour ce type de bateaux est en baisse depuis 10 ans. On continuera à en fabriquer en France que l’on expédiera aux États-Unis », précise le groupe. Le site italien de Monfalcone, dédié aux grandes unités de luxe, est lui aussi mis en sommeil. Un site en Slovénie qui fabrique des petits voiliers sportifs est également arrêté. Activité au ralenti prévue également sur le site de Bologne en Italie et en Pologne.
30 % de gammes et de modèles en moins
Cette réorganisation répond à la nouvelle stratégie de Beneteau de réduire ses gammes de 12 à 8 et de passer de 183 à 128 modèles (-30 %) de bateaux. Plutôt que d’avoir 24 sites en activité moyenne, Beneteau préfère en avoir moins mais chargé à 100 %. « Nous étions déjà en surcapacité de l’ordre de 20 % avant la crise. Il faut être réaliste, nous sommes devenus surcapacitaires », commentait déjà le nouveau PDG, Jérôme de Metz, en juillet. Objectif : optimiser l’outil industriel, pour que chaque usine soit spécialisée par type de produits et non plus par marques.
Premiers concernés : les bureaux d’études et les fonctions supports

Moins de gammes et de modèles, cela signifie des besoins en moins du côté des bureaux d’études et une rationalisation des fonctions supports. Ce sont ces métiers qui sont le plus touchés par les baisses d’effectif au niveau mondial (de 380 à 460 postes envisagés). A Bordeaux par exemple, au sein de la filiale Construction Navale de Bordeaux, jusqu’à 75 postes pourraient être supprimés, concernant uniquement les salariés du bureau d’études et des fonctions supports mais pas les opérateurs.
Par ailleurs, pour limiter le plus possible les réductions d’effectifs, le groupe est entré en négociation avec le gouvernement pour placer 360 postes en activité partielle de longue durée, pendant deux ans. « Nous devrions avoir des retours d’ici la fin du mois », précise le groupe.Un autre site vendéen, celui du Poiré-sur-vie, est concerné.
Les salons de l’automne annulés
Si Beneteau a subi de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire et du confinement, la rentrée s’annonce elle aussi houleuse. Le groupe, qui parie chaque année sur les salons grand public de l’automne (comme le Cannes Yachting Festival ou le Grand Pavois de La Rochelle) pour présenter ses nouvelles gammes et remplir son carnet de commandes, a vu tous ses salons annulés ces dernières semaines. « Nous travaillons sur des alternatives. À Cannes par exemple, nous avons organisé des événements privés en réservant des emplacements dans le port », explique-t-on au sein de Beneteau. Avant ces mauvaises nouvelles, Beneteau tablait cet été sur un chiffre d’affaires en baisse de 16 à 18 % en fin d’année,