Après une première saison réussie avec sa guinguette solaire (plus de 4 000 couverts servis d’avril à décembre 2021), les associés du Présage financent leur vision d’un restaurant solaire gastronomique dans un bâtiment bioclimatique, à Marseille. "Avec une année 2021 à l’équilibre économique, une moyenne de 30 couverts par jour, nous avons démontré la viabilité de notre guinguette solaire et réussi à convaincre des investisseurs de nous accompagner dans une nouvelle étape : la création du premier restaurant gastronomique solaire au monde", se félicite Pierre-André Aubert, l’initiateur du projet, qui compte sept associés à ses côtés.
Un investissement d’1,7 million d’euros
À quelques jours de la fin de l’année 2021, Le Présage a obtenu 450 000 euros de subventions de l’Ademe, de la Métropole Aix-Marseille et de la Région Sud, ainsi que le soutien bancaire de la Caisse d’Épargne CEPAC, et lançait un appel à "ses convives et sympathisants du monde entier" pour investir dans ce projet à impact, dont le montant total s’élève à 1,7 million d’euros (acquisition du terrain et construction). "Début 2022, nous avons atteint l’objectif que nous nous étions fixé avec une centaine d’investisseurs, qui ont investi un peu plus de 200 000 euros, nous offrant les moyens d’acheter le terrain, sur lequel est déjà installée la guinguette (Château-Gombert, à Marseille) et de lancer la construction du bâtiment bioclimatique pour partager, dès 2023 notre vision de la transition écologique pour un restaurant", explique l’entrepreneur. Si le projet peut paraître un peu fou, il n’en revêt pas moins une vision économique : "Nous voulons participer au mouvement de transition écologique, à la création d’un imaginaire collectif, en montrant que c’est possible", ajoute Pierre-André Aubert, ancien ingénieur aéronautique, converti à la cuisine au début des années 2010.
Outre un restaurant de 300 m², dessiné par le cabinet aixois d’architecture Solari et associés, le terrain pourrait aussi accueillir une unité de méthanisation, des bassins de phytoépuration et un jardin comestible pour approvisionner le restaurant. "Dix emplois seront créés à l’ouverture et nous tablons sur la réalisation d’un chiffre d’affaires de 600 000 à 700 000 euros la première année, ce qui est assez réaliste, précise Pierre-André Aubert, l’établissement adressant une zone de chalandise de 3 000 salariés et 2 000 étudiants et pouvant être privatisé pour des groupes."
Un restaurant pour aller plus loin
Ce restaurant, qui veut "anticiper les modes de consommation du futur" et dont l’une des originalités principales est de reposer, pour sa cuisson, sur des fourneaux solaires développés dès 2013-2014, n’est qu’une étape d’un projet plus vaste. "Notre ambition, à terme, est de dupliquer notre concept de guinguette, sur un modèle qui reste encore à déterminer, mais aussi de fabriquer des fourneaux pour d’autres restaurateurs, dont certains ont déjà manifesté leur intérêt ou encore de proposer des prestations de formation et de conseil."