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L’aéroport de La Rochelle-Ile de Ré s’étend sur terre et dans les airs
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L’aéroport de La Rochelle-Ile de Ré s’étend sur terre et dans les airs

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Dépassant son trafic d’avant pandémie, l’aéroport de La Rochelle-Ile de Ré annonce des projets d’expansion, avec la création de nouvelles lignes et l’implantation d’entreprises sur ses terrains. Seule ombre au tableau : l’ouverture d’une enquête sur des soupçons de détournements de fonds publics en faveur de Ryanair.

L’aéroport de La Rochelle-Ré vise les 250 000 passagers annuels en 2024 — Photo : Anne-Lise Durif

Avec 246 867 passagers enregistrés en 2023, le trafic de l’aéroport de La Rochelle-Ile de Ré dépasse son record de fréquentation de 2018. L’infrastructure ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, en dépassant les 250 000 passagers cette année.

Le syndicat mixte gestionnaire du site, qui présentait officiellement son bilan annuel et ses perspectives le 18 janvier, compte en particulier sur le succès des vols vers Marseille et Porto, proposés toute l’année.

Créer de nouvelles lignes

La cité phocéenne est devenue la destination phare de l’aéroport, avec 41 694 passagers en 2023. Ex-aequo en fréquentation avec la deuxième métropole de France, Londres est l’autre destination préférée des voyageurs rochelais. Les vols vers l’Irlande, circulant du printemps à l’automne, affichent également 87 % de taux de remplissage. La destination Lyon tire par ailleurs son épingle du jeu, après un changement de stratégie suite au départ de la compagnie Chalair engendré par l’effondrement de la fréquentation en 2020 et 2021.

L’infrastructure souhaite désormais poursuivre son développement en pariant sur des lignes hiver, sachant que neuf des douze tracés proposés sont actuellement saisonniers. La direction mise notamment sur le nouveau vol vers Marrakech, assuré par Ryanair à partir du printemps. Des négociations sont également en cours pour des créneaux vers l’Espagne et Nice.

Des implantations d’entreprises

L’aéroport ne mise pas que sur son activité de transport de voyageurs pour assurer son développement. Il compte aussi sur des implantations d’entreprises. Le directeur de l’aéroport Thomas Juin projette de "créer un hub de l’aéronautique", sur le foncier de l’aérodrome de Rochefort et l’emprise de l’aéroport de La Rochelle. L’implantation de Voltaero à Rochefort et l’agrandissement d’Elixir Aircraft à La Rochelle sont les deux fers de lance de ce nouveau modèle. Thomas Juin entend faire venir des "entreprises innovantes contribuant à faire évoluer l’aviation, notamment en matière de décarbonation". Quatre sociétés devraient s’implanter sur le site rochelais d’ici fin 2024, dont un service de médecine aérienne et un de maintenance des avions. Le constructeur naval Catana va également installer ses avions de transports de matériels pour assurer les liaisons avec ses fournisseurs en Tunisie et au Portugal.

Soupçons de détournements de fonds publics

S’il se sent de nouveau pousser des ailes, l’aéroport fait l’objet d’une enquête diligentée par le Parquet national financier, au sujet de présumés détournements de subventions au profit de la compagnie aérienne Ryanair dans le but de maintenir ses liaisons locales. Propriété de la CCI de Charente-Maritime, l’infrastructure aéroportuaire a aussi été pointée du doigt par un rapport de la chambre régionale des comptes paru en juin 2023. Dans ce dernier, il est fait mention de plusieurs millions d’euros de financements accordés à la compagnie aérienne, dont certains "passés sans publicité ni mise en concurrence".

"Tout a été fait en toute transparence au niveau des marchés publics"

Pour Thomas Juin, "tout a été fait en toute transparence au niveau des marchés publics. Nous apporterons toutes les justifications là-dessus", assure-t-il. Le syndicat mixte s’est rapproché d'"un cabinet financier reconnu en Europe pour qu’on puisse démontrer que nous avons agi en conformité des lignes directrices européenne".

La chambre régionale des comptes reproche notamment à l’aéroport de ne pas être passé par une mise en concurrence des compagnies. "Aucun aéroport n’est soumis à cette obligation dès lors que l’on passe des contrats en externe", proteste Thomas Juin. Pour lui, "l’enquête ouverte ne remet pas en cause les accords passés avec les compagnies aériennes et le développement de l’aéroport. On est bardé pour sécuriser l’avenir."

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