Ils sont trois entrepreneurs. Julien Raymond, âgé de 47 ans, Fabien Hubert, 40 ans, et Dimitri Le Bail, 33 ans. Le premier dirige Lavigne Démolition, qu’il possède avec le second, qui lui est à la tête de TMPS, dont Julien Raymond est aussi actionnaire. Quant à Dimitri Le Bail, il se trouve aux commandes d’EIMH, dont les trois hommes sont actionnaires.
Les trois structures évoluent sur le même marché de la démolition, avec des activités complémentaires : démolition pour Lavigne Démolition (3,8 M€ de CA en 2022, 15 salariés), repris en 2021 et basé à Yffiniac (Côtes-d’Armor) ; démolition en espaces confinés (souvent des sites occupés dans le domaine de la grande distribution et l’agroalimentaire) pour TMPS (1,3 M€ de CA en 2022, 7 salariés), racheté en 2018 et installé à Saint-Gilles (Ille-et-Vilaine) ; et désamiantage et déplombage pour EIMH (2,4 M€ de CA en 2022, 15 salariés), repris en 2022 et situé à Grâces (Côtes-d’Armor).
Outils communs
Mais plutôt que de constituer un groupe, les trois entrepreneurs ont décidé de fonctionner autrement. "Nous communiquons beaucoup ensemble, nous sommes tous dans la boucle", expliquent les trois hommes. "Nous avons des outils communs, comme un serveur sur lequel figurent nos plannings et un résumé de toutes les demandes et appels d’offres."
Les chefs d’entreprise se réunissent une fois par semaine dans les locaux de Lavigne Démolition, où des salariés administratifs peuvent travailler pour l’une ou l’autre des PME. Les véhicules des entreprises sont entretenus dans l’atelier du site d’Yffiniac. Les sociétés ont conservé leur nom, pour profiter de leur notoriété acquise depuis leur naissance, entre 2001 et 2008, mais les signatures de mail renvoient aux trois entreprises, tout comme les sites web. "La réputation d’association de nos entreprises est faite auprès de nos clients", assurent-ils.
Côté business, le maître-mot est co-traitance. "Nous sommes une association de compétences. L’idée est d’en regrouper un maximum pour répondre aux appels d’offres et aux consultations." Aujourd’hui, 60 à 70 % de l’activité globale des trois PME sont assurés par des chantiers dans lesquels interviennent au moins deux des trois entreprises. Même si des différences existent, les marchés publics représentant par exemple 70 % de l’activité d’EIMH contre 10 % pour TMPS.
Association reconnue
Les clients et donneurs d’ordre savent pouvoir compter sur une gestion concertée des chantiers. "Nous globalisons les exécutions. Nous nous arrangeons pour les plannings d’exécution." De temps en temps, les salariés de l’une des trois entreprises peuvent venir renforcer les effectifs des deux autres. "Nous mutualisons les hommes, les compétences, comme le bureau d’études de Lavigne Démolition, et le matériel, si besoin", expliquent les dirigeants.
Activité sans besoin de matière première, la démolition est grande consommatrice de ce matériel, souvent mis à rude épreuve. "Nous avons globalement investi près d’un million d’euros sur les cinq dernières années." La prise en charge des déchets pèse également, jusqu’à 30 % du chiffre d’affaires pour Lavigne Démolition. Les gravats sont triés et transportés avec une flotte interne vers les exutoires (carrières). Parmi le matériel, les appareils électriques sont devenus majoritaires : mini-pelle, robots de démolition, chariots… 80 % du matériel de TMPS, un tiers de celui de Lavigne Démolition répondent à cette catégorie, même si elle reste plus chère.
