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Treefrog, Aelis Farma, Touch Sensity : les start-up girondines qu'il faut suivre en 2022
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Treefrog, Aelis Farma, Touch Sensity : les start-up girondines qu'il faut suivre en 2022

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Qu’elles aient levé des fonds, noué des partenariats industriels stratégiques ou accéléré leur déploiement à l’international, les pépites dissimulées dans le terreau girondin n’ont pas chômé cette année. Tour d’horizon de ces start-up qu’il faudra garder à l’œil en 2022.

La biotech girondine Aelis Farma est spécialisée dans le traitement des maladies neurologiques — Photo : D.R.

Treefrog Therapeutics séduit un géant américain de la pharma

La biotech pessacaise et ses cellules souches sont devenues, en quelques années, incontournables. Et Treefrog Therapeutics risque de continuer à faire parler d’elle en 2022, après avoir levé 64 millions d’euros, notamment auprès du laboratoire pharmaceutique Bristol Myers Squibb, l’un des pionniers des thérapies cellulaires. Cet apport de capitaux va lui permettre d’accroître ses capacités de recherche et développement en France. Son premier essai clinique dans la maladie de Parkinson devrait démarrer d’ici à 2024.

Kévin Alessandri (DG / Directeur Technique à gauche) et Maxime Feyeux (Président/Directeur Scientifique à droite) de Treefrog Therapeutics — Photo : TreeFrog Therapeutics

Aelis Farma fait avancer ses traitements

La biotech girondine, spécialisée dans le traitement des maladies neurologiques, évolue sur deux fronts à la fois. Elle a signé en juin un important accord d’exclusivité avec l’entreprise pharmaceutique américaine Indivior pour le développement de l’AEF0117, une molécule traitant les troubles liés à l’usage du cannabis, notamment l’addiction et la psychose. Cet accord prévoit un paiement initial immédiat de 30 millions d’euros et 100 millions supplémentaires si les études concluent à l’efficacité de la molécule. En avril 2021, elle a aussi reçu un financement de 6 millions d’euros de la Commission Européenne dans le cadre du programme de recherche et d’innovation "Horizon 2020" pour le développement d’une autre molécule, AEF0217, ciblant cette fois les déficiences cognitives dues au syndrome de Down (trisomie 21). La première phase de tests est effectuée en Espagne sur une centaine de personnes jusqu’en 2022.

Fineheart : une commercialisation en 2025

L’entreprise Fineheart (45 salariés), qui développe une pompe cardiaque miniaturisée pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque sévère, a annoncé avoir levé 21 millions d’euros. Cette somme devrait permettre de valider une preuve de concept chez l’homme en 2022 dans un but de commercialisation du dispositif en 2025.

HDF Energy fait le pari de la bourse

Spécialisé dans le développement de projets de centrales à hydrogène, HDF Energy (25 salariés, 2,5 M€ de CA en 2019), créée à Lormont en 2014, a franchi le cap de la bourse sur Euronext. Le 22 juillet dernier, elle assurait avoir levé 151 millions d’euros pour financer ses nombreux projets de centrales. La société installera une usine de piles à hydrogène à Blanquefort en 2023 et vise 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025.

Spécialisé dans le développement de projets de centrales à hydrogène, HDF Energy a fait le pari de la Bourse en 2021 — Photo : HDF

Dynamic Screen étend sa toile d’écrans

La start-up Dynamic Screen, fondée en 2018 à Bordeaux, continue de déployer sa solution de diffusion de contenus dynamiques en entreprises et magasins. Elle a mis à profit un partenariat, signé en 2019 avec Samsung et a lancé StoreGuard pour gérer le flux de clients dans les magasins. Elle s’est associée avec Samsung Electronics France pour développer une offre de services dédiés aux professionnels de la supply chain. En juin 2020, l’entreprise a levé 1,2 million d’euros, avec pour objectif de recruter de nouveaux commerciaux à Bordeaux et Paris et d’investir en recherche et développement. En mars 2021, elle a annoncé la signature d’un contrat-cadre avec Veolia pour l’utilisation de son logiciel d’affichage dynamique dans le but d’une communication synchronisée des salariés du géant de l’énergie sur cinq continents. Dynamic Screen espère atteindre le chiffre symbolique de 10 000 écrans et multiplier par six son revenu récurrent mensuel d’ici fin 2022.

Geev fait circuler son concept

Geev, jeune société fondée à Bordeaux en 2017 et créatrice d’une application dédiée aux dons d’objets et de nourriture entre particuliers, a profité de son concept alternatif pendant la crise sanitaire. En 2020, elle enregistrait un chiffre d’affaires de 600 000 euros, comptait 15 salariés et revendiquait plus de 2,8 millions d’inscrits. En octobre 2020, Geev a lancé sa propre régie publicitaire permettant aux annonceurs de faire de la communication "écoresponsable" et de financer l’application, qui reste gratuite. Après avoir mis en place une offre de remplacement avec Cdiscount fin 2019, elle a signé en février 2021 un partenariat "antigaspi" de six mois avec l’enseigne de grande distribution Auchan. En mai dernier, elle a signé un partenariat avec le fonds citoyen "Time for the Planet" permettant des dons financiers. Le 1er juillet, elle franchissait la barre symbolique des 10 millions de dons effectués via l’application.

Les Nouvelles Fermes veulent faire pousser leur modèle

Cette start-up, cofondée par cinq associés, développe un modèle de fermes urbaines aquaponiques, circuit fermé mélangeant la culture des plantes et l’élevage de poissons. Après une première ferme expérimentale de 1 000 mètres carrés à Lormont en 2019, une seconde de 5 000 mètres carrés s’installait à Mérignac en septembre, pour une première récolte prévue au premier trimestre 2022. Pour financer cette nouvelle structure, Les Nouvelles Fermes ont levé deux millions d’euros en avril 2021. Elle continue d’investir dans la recherche et développement pour récolter de données agronomiques sur leurs exploitations. L’entreprise a signé un partenariat avec Orange pour réfléchir au modèle technologique de ses futures fermes, avec l’objectif d’en créer une centaine d’ici dix ans.

EthicDrinks et Minuit sur Terre remettent le vin au vert

La start-up EthicDrinks (7 salariés, 400 000 euros de CA en 2020), fondée fin 2019 à Bordeaux par Mickaël Alborghetti, ingénieur agronome et petit-fils de viticulteur, a eu l’idée de proposer à la vente des vins bios avec l’impact environnemental le plus faible possible (bouchon naturel, colle végétale pour les étiquettes, ect.). Minuit Sur Terre, de son côté, est une marque de chaussures et de maroquinerie vegan créée à Bordeaux en 2017 par Marie Viard-Klein. Elle s’est lancée, en septembre 2021, dans la mode pour enfants. Début 2020, ces deux start-up se sont associées pour créer des baskets femme aux semelles fabriquées en marc de raisin bio et caoutchouc recyclé. Elles ont aussi développé un sac à bouteille en cuir végétal à base de raisin et promettent d’autres projets à venir.

Little Worker rénove son déploiement territorial

La start-up Little Worker (20 millions de chiffre d’affaires en 2020, 69 salariés), créé à Paris et spécialisée dans la rénovation immobilière chez les particuliers, compte aujourd’hui une quarantaine de personnes à Bordeaux. Elle poursuit son déploiement territorial avec de nouveaux bureaux à Toulouse, Nantes, Lyon et prévoyait une arrivée à Lille, Nice ou encore Strasbourg en 2021, Marseille et Montpellier étant prévues pour 2022. En juin 2020, elle a bouclé une première levée de fonds d’un million d’euros. En février, elle prévoyait de recruter une quarantaine de personnes cette année. En avril, Little Worker a reçu une aide régionale de 199 710 euros de la région Nouvelle-Aquitaine pour développer un "service en marque blanche". Enfin, Little Worker étoffe son offre des cuisines et une marque d’investissement locatif, Ernest. Elle vise un déploiement international en 2023, notamment en Espagne et en Italie.

Wiidii vise l’Europe

Start-up installée à Bordeaux depuis sa création en 2014, Wiidii développe une application d’assistant virtuel en marque blanche (notamment pour des banques, assurances ou entreprises de tourisme). Après avoir signé un contrat sur plusieurs années avec la banque française Arkéa en 2020 et mis en place "One Compagnon", un assistant pour les personnes en situation de handicap, l’entreprise de 54 salariés vise le million d’euros de chiffre d’affaires en 2021. Surtout, après deux implantations à Montréal et Lille, elle a ouvert en juillet dernier une nouvelle antenne à Sofia, en Bulgarie. Interrogé en mars, le dirigeant de Wiidii, Cédric Dumas, indiquait également des pistes à Barcelone et en Allemagne, dans le but d’une implantation accélérée en Europe.

Touch Sensity veut faire parler la matière

Créée fin 2019, Touch Sensity (9 salariés) a développé une technologie visant un "contrôle non destructif pour de la maintenance prédictive" et une analyse en temps réel des "déformations des matériaux en condition d’exploitation". En mai dernier, elle a bouclé une levée de fonds d’un million pour accélérer son développement. Visant au départ l’aéronautique, le spatial et le ferroviaire, son co-fondateur Mehdi El Hafed affirme avoir déjà identifié "neuf marchés potentiels", notamment "la robotique, les vêtements connectés ou les télécoms". Elle vise un million d’euros de chiffre d’affaires en 2023 et une deuxième levée de fonds plus conséquente d’ici fin 2022/début 2023.

355 millions de dollars pour ManoMano

L’entreprise parisienne, qui emploi 80 personnes au sein de son bureau bordelais, a annoncé en juillet une levée de fonds de série F de 355 millions de dollars et a été valorisée 2,6 milliards de dollars. Elle envisage de doubler la taille de ses équipes (1 000 recrutements) d’ici à la fin de 2022 et de poursuivre son expansion européenne.

Gironde # Recherche et développement # Conjoncture # Attractivité # Levée de fonds # Innovation # Investissement