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Aelis Farma poursuit son développement et ses essais cliniques 
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Aelis Farma poursuit son développement et ses essais cliniques 

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Récemment installée dans son nouveau siège bordelais, la biotech Aelis Farma mène toujours de front le développement de deux candidats médicaments pour traiter l’addiction au cannabis et les déficits cognitifs liés à la trisomie 21. En pleine phase d’études cliniques internationales, elle prépare une année 2024 chargée.

Une partie de l'équipe dirigeante d'Aelis Farma inaugure ses nouveaux locaux à Bordeaux aux côtés d'Alain Rousset, président du Conseil régional — Photo : ©NicolasGornas

La biotech bordelaise Aelis Farma, spécialisée dans le développement de traitements pour les maladies du cerveau, vient d’inaugurer les locaux de son nouveau siège de 584 m2 en plein cœur de Bordeaux. Comptant 26 collaborateurs, la société espère ainsi gagner en visibilité pour continuer de recruter et renforcer notamment sa R & D et son pôle clinique. Ce besoin correspond aussi aux souhaits de souveraineté du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine - actionnaire d’Aelis à 25,4 % aux côtés de trois fonds régionaux - en matière de fabrication de médicaments, qui pousse fortement l’accompagnement aux biotechs.

Addiction au cannabis : 100 millions de dollars espérés

Si le cœur de son activité est bordelais, c’est aux États-Unis, en Espagne ou encore en Italie que la start-up mène de front deux campagnes d’études pour deux candidats médicaments.

Le premier (AEF 0117) est dédié au traitement des troubles liés à la consommation excessive de cannabis. L’ensemble des études non-cliniques (sur des animaux) ont été réalisées, et le recrutement pour une étude clinique de phase 2B (sur des humains) est en cours aux États-Unis. Ses résultats sont attendus pour mi-2024.

La commercialisation de ce traitement est espérée pour 2028 ou 2029, d’abord aux États-Unis. La distribution sera assurée par le groupe pharmaceutique américain Indivior, qui a déjà effectué un premier paiement de 30 millions de dollars en juin 2021 et devrait débloquer 100 millions supplémentaires à l’issue des résultats de l’étude de phase 2B. Pourraient suivre 340 millions de dollars supplémentaires "correspondant à différentes étapes de développement, en plus d’une redevance de 16 à 18 % sur les ventes", rappelle Stéphanie Monlezun, directrice des opérations d’Aelis Farma.

Biotech recherche industriel

En parallèle, Aelis travaille sur AEF0217, un second candidat médicament pour le traitement des déficits cognitifs liés à la trisomie 21. "Le recrutement de patients trisomiques pour l’étude de phase 1/2 (censée établir le dosage et démontrer son efficacité) se poursuit en Espagne. Nous débuterons ensuite une étude de phase 2 au deuxième semestre 2024", indique la dirigeante. Le tout se joue dans un périmètre plus européen : Aelis Farma, qui a décroché six millions d’euros de la Commission européenne en avril 2021 dans le cadre du programme de recherche Horizon 2020 (projet Icod), mène actuellement une consultation auprès de l’Agence européenne des médicaments pour tenter d’accélérer sur le chemin de la commercialisation, pour l’instant non datée.

Sans partenaire industriel identifié pour l’heure pour ce traitement, elle affirme "y travailler activement. Notre modèle est de développer des médicaments au plus près e leur mise sur le marché et de licencier à des entreprises pharmaceutiques qui géreront la commercialisation."

Enfin, la biotech a identifié cet été une "potentielle deuxième indication thérapeutique" d’AEF0217 dans un syndrome du spectre autistique. "Cela ouvrirait le champ des possibles. Nous pourrions démarrer une étude de phase 2 (test sur des patients atteints du syndrome) courant 2024", termine la cofondatrice, sans cacher les besoins futurs de capitaux d’Aelis. Affichant une perte de 1,6 million d’euros au premier semestre 2023, la biotech dit disposer d’une visibilité financière jusqu’à fin 2025.

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