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Nfinite, Rediv, Toopi, Aelis Farma : les start-up à suivre en Nouvelle-Aquitaine en 2023
Nouvelle-Aquitaine # Industrie # Innovation

Nfinite, Rediv, Toopi, Aelis Farma : les start-up à suivre en Nouvelle-Aquitaine en 2023

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Levées de fonds record, ouvertures de marchés, technologies disruptives... Les start-up de Nouvelle-Aquitaine ont connu une année 2022 charnière, bien souvent tournées vers des marchés où l'écologie tient une place importante. Voici une sélection de celles qui devraient encore faire parler d'elles en 2023.

La start-up bordelaise Nfinite a levé 100 millions d'euros en juin 2022 pour "devenir le leader mondial de la visualisation de nouvelle génération et du merchandising e-commerce" — Photo : Nfinite

Nfinite à la conquête du merchandising 3D

L’annonce, en juin 2022, de la levée de fonds américaine de la start-up bordelaise Nfinite, qui a réussi à mobiliser 93 millions d’euros, n’a pas laissé indifférent. La société fondée par Alexandre de Vigan en 2016 a développé une plateforme en abonnement de visualisation de produits en 3D pour des sites marchands (e-merchandising). Sa série B fait suite à une première levée de 15 millions de dollars en février 2022 pour conquérir le marché américain, qui constitue aujourd’hui l’essentiel de sa clientèle. Nfinite, qui utilisait au départ sa technologie d’imagerie 3D pour le secteur de la décoration d’intérieur, a pris le tournant de l’e-commerce en 2021. La société souhaite "devenir le leader mondial de la visualisation de nouvelle génération et du merchandising e-commerce" en se développant aux États-Unis, en Europe et en Asie. Elle vise 50 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023.

Rediv veut devenir un champion de la seconde main

La levée de fonds est plus modeste, pas les ambitions. Fin mai, la société originaire du Pays basque Rediv, qui s’est recentrée dans la logistique de l’occasion pour des grandes marques de textile, a levé 12 millions d’euros auprès de trois fonds d’investissement présents au capital depuis 2021. En janvier 2023, l’entreprise commencera à faire tourner une nouvelle usine de 14 000 mètres carrés à Cambrai (Nord), équipée par Exotec et qui devrait mobiliser 400 personnes. Les clients se multiplient (Kiabi, Orchestra, La Redoute…) et Rediv a déjà d’autres marchés en tête : produits culturels, chaussures et jouets. Enfin, elle envisage d’accélérer fortement son déploiement international. De 6 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021, elle espère arriver à près de 45 millions d'euros en 2023.

Gouach se prépare à une production à grande échelle

La start-up bordelaise Gouach, qui développe des batteries réparables pour les trottinettes et vélos électriques, a fait du chemin depuis sa première levée de fonds en février. Elle lui a permis d'ouvrir une première usine au Haillan pour répondre aux besoins de sa première phase d'industrialisation. Elle a affiné son offre autour de deux cibles : des fabricants de vélos et de trottinettes comme Gallia et Plume et des flottes partagées, notamment du free floating comme Pony. Le business model repose sur la vente et la location, sans pour l'instant que l'un se distingue de l'autre. En cours de prospection pour trouver de nouveaux clients, Gouach devrait opérer une nouvelle levée de fonds (entre 10 et 15 millions d'euros) d'ici à la fin de l'année pour entamer une industrialisation à plus grande échelle, ce qui nécessitera sûrement une nouvelle usine de production. L'effectif de Gouach, arrivé à 20 salariés, devrait se renforcer dans la foulée, notamment dans la production.

Flying Whales finance ses dirigeables de fret

Avant de faire voler son premier dirigeable LCA60T dans le ciel de Laruscade, Flying Whales a bouclé en juin 2022 une levée de fonds de 122 millions d’euros pour accélérer les travaux de son vaste programme industriel spécialement conçu pour le transport de charges lourdes. Une dernière étape qui a fait rentrer au capital la Principauté de Monaco et l’État français et permis à plusieurs investisseurs de rempiler, à l’image du gouvernement québécois et d’Aliad Venture Capital, fonds d’investissement d’Air Liquide. Le premier vol du dirigeable "nouvelle génération" est envisagé entre fin 2024 et début 2025, mais d’autres étapes devraient l’occuper au niveau international.

HyPrSpace fait décoller son "Orbital Baguette"

La start-up bordelaise HyPrSpace, qui développe des microlanceurs spatiaux réutilisables utilisant la technologie de la propulsion hybride, a remporté en juin l’appel à projets Micro Lanceur du volet spatial de France 2030, et embauché dans la foulée un ingénieur en chef chevronné, Jean-Philippe Dufour, pour piloter l’ensemble de ses programmes. Un mois plus tôt, elle annonçait la levée en amorçage de 1,1 million d’euros auprès de Geodesic, de French Tech Seed et d’investisseurs privés. Elle espère tester son premier microlanceur, OB-1, en 2023.

Plaxtil recycle les masques chirurgicaux

Le recyclage du textile est promis à un avenir radieux. Celui de la start-up Plaxtil, installée à Châtellerault (Vienne), se démarque des autres : il transforme les masques chirurgicaux, qui ont envahi le paysage ces deux dernières années, en matière polymère, alternative au plastique vierge. Il se destine à la fabrication de kits d’écoliers, de supports de téléphones portables ou encore de cadres photos. Fondée en septembre 2020, Plaxtil, qui est capable de recycler les mélanges de fibres, a noué des partenariats avec Kiabi et Lacoste. Elle a investi 600 000 euros dans son usine de Châtellerault et ambitionne de fabriquer 5 000 tonnes de polymères d’ici à 5 ans. Elle ouvrira 4 nouvelles usines d’ici à 2025, planche sur une levée de fonds de 3 millions d’euros et rêve déjà de transformer ses déchets textiles en textile non tissé.

HDF Energy multiplie les projets internationaux

La société Hydrogène de France (ou HDF Energy), basée à Lormont (Gironde), est sur tous les fronts depuis son introduction en Bourse, en juin 2021, lui ayant permis de lever 132 millions d’euros. Après avoir bouclé le financement de la première centrale d’énergie renouvelable en continu en Guyane (170 M€ d’investissement), elle a annoncé de nouveaux projets en 2022, notamment des projets de centrales hybrides à La Barbade et aux Philippines, une usine de production d’hydrogène à Trinité-et-Tobago, une locomotive à hydrogène aux côtés de Captrain France (filiale de la SNCF) ou, plus récemment, un gros contrat en Afrique du Sud. Dernièrement, la société, qui vise 100 millions d’euros de chiffres d’affaires en 2025, a signé aux côtés de Saigon Asset Management pour le développement de centrales au Vietnam. Elle fait partie du consortium de sociétés engagées à produire une "power-barge" pour fournir de l’électricité et de l’hydrogène aux grands navires sur les ports de Rouen et du Havre. Sa première usine française doit sortir de terre à Blanquefort à l’automne 2023.

Les ambitions multipliées de Toopi Organics

L’inauguration, en juin, à La Réole (Gironde), de la première ligne de production industrielle de la start-up Toopi Organics, qui transforme l’urine humaine en fertilisant, n’était qu’une première étape à entendre son cofondateur, Michael Roes. Lauréate du programme French Tech Agri20, l’entreprise multiplie les autorisations européennes de mise sur le marché de son engrais. Elle espère implanter 20 unités de transformation d’ici à 5 ans et atteindre 80 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 250 salariés. Elle a obtenu fin octobre le feu vert de l'Anses pour commercialiser son engrais à base d'urine.

Aelis Farma avance sur les essais cliniques

La société bordelaise Aelis Farma continue son chemin prometteur vers la commercialisation de deux médicaments pour traiter les troubles liés à une consommation excessive de cannabis (AEF0117) et des troubles cognitifs, notamment liés au syndrome de Down ou trisomie 21 (AEF0217), actuellement en phase d’essais cliniques en Espagne. En février, elle est entrée en Bourse sur Euronext Paris et a augmenté son capital de 25 millions d’euros. Après avoir signé en 2021 un accord d’option de licence avec le laboratoire pharmaceutique américain Indivior, Aelis a démarré en juin la deuxième phase de son essai clinique pour AEF0117 aux États-Unis. Les résultats sont attendus en 2024.

Dioxycle promet de décarboner l'industrie

Ce sera l'année des premiers essais en conditions réelles pour Dioxycle et sa solution d'électrocatalyse basse température, qui prévoit de capturer le dioxyde de carbone des industriels et de le traiter dans des containers modulables pour créer une "économie circulaire du carbone" et fabriquer des produits chimiques ou des carburants durables, comme l'éthanol. Elle va volontairement cibler des industries difficiles à décarboner comme le BTP ou l'aéronautique. L'entreprise (hébergée à Pessac, en Gironde), soutenue par un programme fondé par Bill Gates, espère lever des fonds prochainement pour accompagner son développement.

Alpha Chitin investit la chimie du vivant

Cette marque de la société Comgraf a choisi Lacq (Pyrénées-Atlantiques) pour construire sa première usine de 3500 mètres carrés dédiée à la fabrication de chitosane, un investissement de 16 millions d'euros. Fabriquée par l'extraction d'une biomolécule, la chitine, à partir de larves de mouches, de champignons ou de krill (petites crevettes), cette poudre blanche promet de multiples applications industrielles : biopesticides, botox, implants mammaires ou même impression d'organes en 3D. Alpha Chitin, qui entend maîtriser ses élevages pour optimiser la fabrication et la traçabilité du produit fini, vise la production de 220 à 240 tonnes de chitosane par an. Elle prévoit une levée de fonds de 11 à 12 millions d'euros, dont 6 M€ en capital investissement. A plus long terme, elle ambitionne la création d'une "méga usine" en 2025 pour adresser un marché international.

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