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FineHeart, la medtech qui fait battre les coeurs
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FineHeart, la medtech qui fait battre les coeurs

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La société bordelaise FineHeart se met en ordre de marche pour l’entrée en phase clinique du développement de sa pompe cardiaque miniaturisée.

Arnaud Mascarell a cofondé la société FineHeart en 2010, à Bordeaux — Photo : FineHeart

C’est à Pessac, dans le campus (bien nommé) de cœur Bersol, que les 40 salariés de FineHeart tâchent de les faire battre, les cœurs, justement. La société, créée en 2010 à Bordeaux, développe ICOMS, une pompe cardiaque miniaturisée pour répondre aux besoins non satisfaits de patients souffrant d’insuffisance cardiaque grave. "Lorsque les patients deviennent réfractaires aux traitements, que leur pathologie devient dégénérative, chronique, on entre dans un cercle vicieux. La seule solution pour ces patients est alors la greffe", note Arnaud Mascarell, directeur général et cofondateur de FineHeart, aux côtés du Dr Stéphane Garrigue et du Dr Philippe Ritter, déjà à l’origine de l’un des tout premiers pacemakers.

Un marché en croissance constante

Chaque année, 200 000 patients sont concernés dans le monde quand le nombre de transplantations cardiaques atteint péniblement les 5 000 opérations, faute de greffons disponibles. Le credo de FineHeart : proposer une solution bien en amont de la greffe pour stopper la dégénérescence de la maladie. À mi-chemin entre un pacemaker et un dispositif d’assistance cardiaque (DAVG), l’ICOMS est un accélérateur de débit entièrement intraventriculaire et donne un "coup de pouce" à la fonction cardiaque naturelle en se synchronisant avec les contractions du cœur, le tout sans contournement de l’aorte, contrairement aux DAVG. Le dispositif (d’à peine 10 cm) est implanté selon une procédure mini-invasive à cœur battant, d’une durée moyenne de 90 minutes, et peut ensuite être programmé en temps réel par le cardiologue.

FineHeart développe ICOMS, un système implantable de restauration du débit cardiaque — Photo : FineHeart

"Nous sommes au stade préclinique de notre développement, dans la dernière étape de cette phase", détaille Arnaud Marscarell. "Nous devrions valider la preuve de concept sur l’Homme en 2022, puis à l’issue de ces premières phases cliniques, élargir à un échantillon de patients plus importants en 2023, avec un objectif de marquage CE en 2025". Comme souvent, les premières implantations seront pratiquées dans des pays où la réglementation est plus accessible et les coûts plus faibles, puis elles se feront progressivement en Europe, en France et aux États-Unis (qui représentent la moitié du marché mondial).

Une commercialisation estimée en 2026

En attendant la première commercialisation du dispositif qui devrait intervenir d’ici 4 à 5 ans, la medtech se met en ordre de marche. Les petites séries du dispositif sont fabriquées à Pessac, FineHeart dispose également d’un centre de prototypage à Cestas et d’un établissement secondaire à Tours pour la partie énergétique, incubé sur le site de ST Microelectronics avec des équipes du CNRS. "Pour les grandes séries, on nouera des partenariats", précise Arnaud Mascarell.

D’ici là, ce sont les cœurs des investisseurs qu’il faut continuer de faire battre. Soutenu financièrement par Bpifrance et les fonds d’investissement régionaux Aquiti et Galia Gestion, ainsi que par le groupe industriel français Doliam et des investisseurs américains, FineHeart prépare une troisième levée de fonds afin de financer les essais et la pré-industrialisation de son ICOMS.

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