Pour les 110 adhérents de la fédération des Vignerons indépendants du Tarn, l’export représente une manne non négligeable, "entre 20 et 70 % de l’activité selon les exploitants", souligne Sandrine Bardy, chargée de mission de l’association. Et le Royaume-Uni est, derrière les États-Unis et l’Asie, l’un de leurs trois gros débouchés à international. "Il y a dix ans, c’était un marché très porteur, mais cela a changé : les prix sont serrés, les parts de marché plus disputées, poursuit Sandrine Bardy. Il n’empêche, les conséquences d’un Brexit sans accord commercial auraient été désastreuses pour la pérennité économique de nos adhérents, d’autant que certains pays concurrents disposaient déjà d’un accord de libre-échange avec le Royaume-Uni."
Maîtriser les nouvelles formalités
Dans les derniers mois de 2020, la crainte d’un no deal a réduit les volumes à destination de Londres : la fédération des Vignerons indépendants du Tarn s’attend à une reprise progressive cette année. "Nous travaillons avec les services des douanes et l’interprofession des Vins du Sud-Ouest pour accompagner nos adhérents sur les nouvelles formalités aux frontières, indique Sandrine Bardy. C’est une difficulté supplémentaire qui s’ajoute à la désorganisation des marchés export lors de la crise du coronavirus, et surtout aux surtaxes imposées par les États-Unis dans le cadre du conflit Boeing-Airbus." Dans certains domaines viticoles, le chiffre d’affaires export est tombé à zéro en 2020.