La société Blue Whale (120 collaborateurs, CA : 300 M€), basée à Montauban (Tarn-et-Garonne) regroupe 14 coopératives et 260 producteurs de fruits (pomme, poire, kiwi, prune et raisin de table) répartis sur cinq bassins majeurs de la production fruitière française (Alpes, Sud-Est, Sud-Ouest, Pays de la Loire et centre de la France). Elle commercialisera cette année 300 000 tonnes de fruits (17 % de la production française de pommes) et prend la tête d’un consortium qui mène un projet baptisé (Ré) Génération Fruit. Son objectif : un travail sur l’ensemble de la filière pomme pour faire évoluer les pratiques vers des solutions plus respectueuses de l’environnement et de la santé humaine tout en maintenant un niveau de production élevé, indispensable pour le maintien de la sécurité alimentaire. “Nous nous devons d’être acteurs de l’innovation et notre mantra, c’est de cultiver le bon, explique Bruno Bertheloz, le directeur général de Blue Whale, qui exporte 70 % de sa production dans 75 pays. Nous allons nous intéresser à la qualité intrinsèque du fruit. L’ambition est de remettre en valeur tous les bienfaits du fruit et surtout des beaux fruits. Nous devons réenchanter l’acte de croquer une pomme. C’est le plaisir que le consommateur doit retrouver.”
Cinq partenaires
Doté d’un budget de 12 millions d’euros, et subventionné par France 2030 à hauteur de 8 millions d’euros, ce consortium émerge dans le cadre de l’appel à projets de Bpifrance “Innover pour réussir la transition agroécologique” rassemble 5 partenaires à l’image de la filière : vergers, stations de stockage et de conditionnement et académiques. On y trouve la biotech Micropep (micropeptides naturels comme alternative aux pesticides), la start-up Asclepios Tech (photobiologie), l’entreprise Maf Roda (solutions de calibrages et de conditionnement sur toute la chaîne de mise en valeur des fruits et légumes), l’école d’ingénieurs de Purpan, ainsi que deux unités de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) : l’IRHS (Institut de recherche en horticulture et semences) à Angers et le C2VN (Centre de recherche en cardiovasculaire et nutrition) à Marseille.
Améliorer les sols
Le projet (Ré) Génération s’étendra jusqu’en 2028 pour tester des technologies innovantes afin de contribuer à la transition de la filière pomme. Dans le détail, ce programme de recherche vise à améliorer la vie des sols par des pratiques agroécologiques adaptées, à renforcer les défenses naturelles des végétaux contre les bioagresseurs, à réduire l’utilisation de produits phytosanitaires et les pertes de fruits, du verger à l’assiette, par l’amélioration de la conservabilité des fruits notamment, à produire des fruits ayant une densité nutritionnelle améliorée, pour un effet santé, et à proposer un itinéraire de production plus vertueux, respectant l’ensemble de l’écosystème, et assurant la pérennité des exploitations arboricoles. Une présentation des premiers résultats est envisagée d’ici deux ans et demi. Les centres d’expérimentation, en verger et en station, sont situés dans le Sud-Ouest et le Val de Loire : le CEFEL (Centre d’expérimentation fruits et légumes) dans le Tarn-et-Garonne et le CTIFL (Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes) de la Morinière dans le Maine-et-Loire.
