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La start-up We Truf se rêve en leader international du conseil en trufficulture
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La start-up We Truf se rêve en leader international du conseil en trufficulture

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Spécialisée dans le conseil en trufficulture, We Truf accélère en lançant une deuxième version de son innovation, le pF Tracer. Forte d’un tout nouveau directeur général, la start-up axe le développement de son produit et de ses formations sur l’international.

Flora Todesco, la présidente et cofondatrice de Wetruf, entourée du second cofondateur de la start-up, Claude Murat (à sa droite) et de leur équipe — Photo : Wetruf

En Europe, "le chiffre d’affaires annuel de la filière trufficole serait de 3 à 5 milliards d’euros par an. Ce sont des chiffres datant de 2005 et qui sont probablement encore sous-estimés", lance Flora Todesco, la cofondatrice, actionnaire majoritaire et présidente de We Truf (5 salariés), qui espère "arriver en support de la filière et créer une offre d’appui". Totalisant en 2023 un chiffre d’affaires de 140 000 euros, We Truf vise le double en 2024.

Créée en 2019 à Nancy, la start-up commercialise de la formation, des conseils et de l’expertise dans le domaine de la trufficulture. L’autre moitié de son activité est la vente de l’innovation qu’elle porte : le pF Tracer. Développé avant la création de la start-up, par Flora Todesco et son associé Claude Murat, alors ingénieurs de recherche à l’Inra (l’Institut national de la recherche agronomique), "pF Tracer est un outil d’aide à la décision, qui va permettre d’apporter l’eau de manière contrôlée et raisonnée pour la truffe", résume la cofondatrice.

Une deuxième version du pF Tracer en 2024

"Pour l’heure, la priorité est donnée au lancement de la seconde version du pF Tracer", avance Flora Todesco, qui prévoit de démarrer la commercialisation du produit amélioré au 2e trimestre. La première version du pF Tracer fonctionne avec des sondes, plantées dans le sol des espaces trufficoles et connectées à un boitier qui donne une valeur indicative de l’humidité de la terre. "La sécheresse est un gros facteur limitant pour la truffe : plus il fait chaud et sec, moins elle survit dans le sol", explique la présidente.

La deuxième version du pF Tracer comporte plusieurs améliorations, dont un changement majeur : l’appareil enregistre la valeur récoltée dans la terre et envoie directement les données sur un serveur. "Il n’y aura plus besoin de se déplacer sur site pour prendre des mesures", appuie Flora Todesco. Pour les deux produits, l’assemblage est fait par les équipes de We Truf, à Nancy.

Un nouveau directeur général

Florent Gundermann est le tout nouveau directeur général de We Truf. Par ailleurs président de Lorraine Inside, directeur général de Digilor et élu à la CCI du Grand Nancy Métropole, il a récemment acquis 25 % des parts de WeTruf. "J’occuperai un rôle stratégique, principalement tourné vers la commercialisation et le marketing, révèle-t-il concernant cette nouvelle casquette. Il faut faire connaître l’entreprise", annonce-t-il.

Voulant faire de la plateforme "un Netflix de la trufficulture", Florent Gundermann ambitionne de "développer les formations que propose We Truf sur le format digital, pour les rendre accessibles partout dans le monde".

Actuellement, la start-up propose des formations en présentiel et en ligne, sur son site internet. We Truf a dégagé 20 thématiques, qu’elle illustrera dans des vidéos, qui sont encore en cours de tournage. La start-up avait déjà publié des vidéos pendant la crise du Covid, avec moins de moyens. D’ici septembre, ces vidéos remaniées devraient être traduites en anglais, en espagnol et en italien. "Et, nous travaillons à rendre ces vidéos éligibles au CPF", poursuit le directeur général.

Un challenge technique pour partir à l’export

Si la traduction des formations doit permettre à la start-up de toucher un public plus large et plus international, "c’est surtout le produit qui va nous permettre de nous développer à l’export", prévoit Flora Todesco. En trois ans, la start-up a commercialisé près de 350 boîtiers et 1 500 sondes à une centaine de clients. "L’essentiel des ventes a eu lieu en France, mais la sollicitation était internationale", décrit Florent Gundermann.

Pour autant, "il faut que l’on s’adapte à ces nouveaux pays", confie Flora Todesco. Sur le plan technique, la nouvelle version du boîtier fonctionne avec le LoRa, une technologie de modulation des ondes radios qui transfère des données avec un bas débit et en longue portée. Si cette technique fonctionne en France, "il y a des zones d’ombre pour certains pays européens, anticipe la cofondatrice. Et certains composants électroniques du pF Tracer ne sont pas autorisés partout."

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