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Les investissements qui marqueront la Normandie en 2022
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Les investissements qui marqueront la Normandie en 2022

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Après dix-huit mois d'incertitude et de reprise en dents de scie, les entreprises normandes restent optimistes et n'hésitent pas à engager des investissements pour optimiser leur production et décrocher de nouveaux marchés. De nombreux projets sont liés à l'amélioration de la performance énergétique et de l'environnement.

À terme, les travaux doivent permettre de réaliser 17 % d'économies d'énergie par an sur cinq ans — Photo : Maitres Laitiers du Cotentin

Les maîtres Laitiers du Cotentin investissent dans une production plus responsable

Dédié à la production de fromages frais, crèmes, lait et beurre, le site de Sottevast des Maîtres Laitiers du Cotentin (5 032 salariés ; 1,6 Md€ de CA) produit 180 000 tonnes par an et emploie 700 collaborateurs. Pour réduire son impact environnement, l'entreprise lance, en partenariat avec CertiNergy & Solutions, spécialisée dans la performance énergétique, un projet conséquent sur le site. Ce projet, nommé « Héraklès », d'un coût d'investissement de plus de 20 millions d'euros, comprend douze opérations qui se dérouleront de septembre 2021 à fin 2022. « Le site de Sottevast poursuivra son activité durant toute la durée des travaux » précise le directeur général Guillaume Fortin.

À terme, les travaux doivent permettre de réaliser 17 % d'économies d'énergie par an sur cinq ans, notamment grâce à la mise en place d'une récupération de chaleur fatale permettant l'effacement de consommations de gaz. Les deux premiers chantiers porteront sur la station d'épuration et le froid. « Nous utilisons beaucoup d'énergie fossile, notamment du gaz naturel, pour produire de la vapeur. Rien que sur le site de Sottevast, nous consommons 32 % de l'énergie totale du groupe, ce qui représente 25 % du poids des gaz à effet de serre liés aux énergies », commente Jean Tavernier, responsable RSE de la Coopérative laitière.

Le groupe Acome lance un nouveau plan d'investissements de 100 millions d'euros

Après avoir consacré presque 70 millions d'euros dans le cadre du plan stratégique 2017-2020, le groupe Acome (1 700 salariés ; 423 M€ de CA), dont le siège est installé à Mortain dans la Manche, lance un nouveau plan d'investissements industriels de 100 millions d'euros pour les cinq prochaines années. « Les investissements seront financés par l'autofinancement, mais aussi pour 40 millions via le plan de relance de l'État », confirme le PDG Jacques de Heere. La nouvelle feuille de route met l'innovation au cœur de la stratégie de développement de l'entreprise. Avec le recul progressif des véhicules à moteur thermique et l'apparition des véhicules hybrides et électriques, l'entreprise compte bien surfer sur cette mutation et en faire un vecteur essentiel de croissance. Parmi les autres projets prioritaires d'Acome : accélérer la transition de ses activités industrielles vers le zéro carbone.

L'entreprise Jacques Dubois revoit l'organisation de son usine

Spécialisée dans le domaine de la compatibilité électromagnétique et basée à Barentin (Seine-Maritime) , l'entreprise Jacques Dubois (30 salariés) revoit l'organisation de son usine. Jacques Dubois va investir 1,5 million d'euros (financé à hauteur de 50 % par l'État dans le cadre du plan de relance Aéronautique) dans de nouveaux équipements afin, notamment, de réduire son empreinte carbone. Objectif : doter l'entreprise d'un outil de production et de contrôle ultra-flexible qui permettra la réduction des déchets et facilitera l'élimination des produits chimiques. L'entreprise entend également améliorer sa compétitivité, tout en garantissant le niveau de performance des produits de blindage électromagnétique à destination des marchés de la défense et de l'aéronautique, pour des clients comme Airbus, Dassault, Safran, Thalès, mais aussi la Direction générale de l'armement (DGA), Naval Group, ou encore le ministère de l'Intérieur.

Brittany Ferries investit 220 millions d'euros dans deux nouveaux navires hybrides

Brittany Ferries continue de miser sur l'avenir — Photo : Jean-Marc Le Droff

En pleine tempête face aux conséquences de la crise sanitaire et du Brexit, la compagnie maritime

et annonce la commande de deux navires hybrides fonctionnant au gaz naturel liquéfié et à l'électricité, pour un montant global de 220 millions d'euros. Construits en Chine, ces deux navires seront ensuite affrétés à l'armateur suédois Stena RoRo pour une durée de dix ans, avec option d'achat à quatre ans. Un montage déjà utilisé par le passé, et qui permet de considérablement réduire le coût de cet investissement pour la Brittany Ferries : 220 millions d'euros contre 400 millions d'euros pour des navires neufs. Ces deux nouveaux navires, dont la livraison est prévue en 2024 et 2025, viendront remplacer le « Bretagne », entré dans la flotte il y a trente-deux ans pour assurer la ligne Saint-Malo-Portsmouth, et le « Normandie », qui dessert la liaison Caen-Portsmouth depuis trente ans. Grâce au successeur du Bretagne, la Brittany Ferries espère réaliser 8,5 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel en plus, et 3,5 millions d'euros de plus avec celui du Normandie.

Baudelet Environnement ouvre le plus grand site de démantèlement de matériel de transport ferroviaire de France

Le groupe Baudelet Environnement (500 salariés, 130 M€ de chiffre d'affaires), fondé à Blaringhem (Nord) en 1963, a inauguré, en octobre 2021, le plus grand site de démantèlement de matériel de transport ferroviaire de voyageurs de France, à Grémonville, près d'Yvetot (Seine-Maritime). Ce nouvel outil va permettre au groupe, spécialiste de la collecte, du traitement et de la valorisation des déchets, de traiter deux appels d'offres européens spécifiques remportés auprès de la SNCF. D'ici à 2030, quelque 900 wagons du réseau francilien et 129 rames de TGV (1 290 caisses) - soit l'équivalent d'un train de 50 km de longueur - y seront recyclés en matières premières valorisables.

Essity investit 11 millions sur son site eurois

Le groupe Essity, qui a son siège mondial à Stockholm (Suède), spécialisé dans l'hygiène et la santé (2 500 collaborateurs en France, dont 380 à Hondouville ; 11,6 Md€ de CA mondial en 2020) investit plus de 11 millions d'euros sur son site industriel eurois, afin d'accroître sa capacité de recyclage de briques alimentaires jusqu'à 24 000 tonnes par an. Un nouveau procédé qui permettra également de récupérer davantage de matière et de recycler jusqu'à 98 % des fibres contenues dans chacune des briques alimentaires (contre 80 % actuellement). Le projet bénéficie d'une aide de la Région Normandie de 100 000 euros. Le nouveau système de recyclage en cours de mise en œuvre sur le site Essity d'Hondouville sera totalement opérationnel à partir du premier semestre 2022.

Ayro va installer son usine dans la zone portuaire de Caen

La société parisienne Ayro, spécialisée dans la fabrication des ailes Oceanwings® pour équiper les navires de commerce et les yachts, a signé un accord avec la Chambre de commerce et d'industrie de Caen Normandie, concessionnaire du Port de Caen-Ouistreham, pour implanter son usine sur le port de commerce de Caen. L'usine démarrera sa production au mois de décembre, avec l'assemblage des quatre Oceanwings 363 destinées au projet Canopée. Livraison prévue fin 2022. Le bateau Canopée, conçu par la compagnie nantaise Zéphyr & Borée et l'aixois Jifmar Offshore Service et VPLP design pour le groupe spatial ArianeGroup, doit transporter le futur lanceur Ariane 6 depuis le continent européen vers la Guyane. Ayro prévoit de créer plus d'une centaine d'emplois à terme sur le territoire normand.

Gebetex Tri Normandie ouvre un site d'exploitation plus grand

Gebetex Tri Normandie (18 salariés ; 5 M€ de CA) investit 8 millions d'euros dans un nouveau site d'exploitation sur la commune de La Chapelle-Longueville, en périphérie de Vernon, sur un terrain de 21 000 m2 acheté à la communauté d'agglomération Seine Normandie Agglomération. Le permis de construire a déjà été déposé. Les bureaux occuperont 6 300 m2 du futur site de la Zac des Saules, situé derrière la concession Renault. La mise en exploitation est annoncée pour fin 2022, début 2023.

Houssard Mobilier investit deux millions pour renforcer sa capacité de production

Spécialisée dans la conception, la fabrication et la pose de solutions d'ameublement et d'agencement, sur le marché de l'hébergement collectif, Houssard Mobilier (75 salariés-9 M€ de CA), basée à Saint-Senier-sous-Avranches, investit 2 millions d'euros dans le renforcement d'un capacitaire industriel plus flexible, visant à privilégier des retombées territoriales. Objectif : pérenniser l'écosystème local (85 % des achats bois et sous-traitance) et créer 15 emplois. Cet investissement, soutenu dans le cadre de France Relance, intervient dans le cadre de son plan stratégique « HMS 2024 », dont l'ambition est de devenir le n° 1 français indépendant de la vente de mobilier liturgique et d'aménagement d'habitats collectifs, majoritairement en commande publique. Le projet permettra notamment la fourniture du mobilier pour la reconstruction de la cathédrale Notre Dame de Paris à l'horizon 2024.

DS Smith investit 7,5 millions dans sa papeterie normande

Le groupe DS Smith (siège à Londres, 30 000 salariés dans le monde), spécialisé dans la fabrication d'emballages en carton, a investi 7,5 millions d'euros dans l'extension de son installation de traitement anaérobie, de sa papeterie de Saint-Étienne-du-Rouvray (160 salariés). Ces nouvelles installations permettront à l'entreprise de DS Smith de traiter 100 % des eaux usées produites sur place et d'améliorer la qualité de l'eau rejetée et ainsi, de favoriser l'économie. L'investissement de DS Smith réduira également les boues biologiques de l'usine, minimisant ainsi le nombre de mouvements de véhicules nécessaires pour les retirer du site. L'entreprise s'est engagée à réduire d'au moins 40 % les émissions de CO2 par tonne de production d'ici 2030, par rapport aux niveaux de 2019, et à zéro émission nette d'ici 2050.

Unifer Environnement renforce ses positions avec un quatrième site

Unifer Environnement, spécialiste havrais du recyclage des déchets (60 salariés, 16 M€ de CA), a réalisé l'acquisition de la branche d'activité d'enfouissement de déchets amiantés et de déchets inertes de la société normande Etares, experte dans le traitement de déchets. Avec ce rachat, d'un montant de 2 millions d'euros, Unifer Environnement renforce ses positions avec un quatrième site (dont deux au Havre et un à Port-Jérôme), qui devrait générer environ 2 millions d'euros de chiffre d'affaires par an, et devient le premier indépendant de la zone havraise en termes de déchets industriels (l'entreprise n'intervient pas pour les collectivités).

Serapid investit dans un nouveau siège social et une usine

Le nouveau siège social de Sérapid est installé à Martin-Eglise — Photo : Sérapid

Spécialisé dans la fabrication de vérins mécaniques télescopiques pour le déplacement horizontal et vertical de charges lourdes et le changement rapide d'outillage de presses, Serapid (132 salariés, 29 M€ de CA) investit 6,6 millions d'euros dans un nouveau siège social et une nouvelle usine, à Martin-Église. Le projet baptisé « OneSerapid » a fait l'objet d'un partenariat entre Serapid et la SHEMA dans le cadre du montage et de la réalisation d'une opération sur mesure intégrant le portage de l'immobilier par la SAS Immobilière de Normandie, filiale de la SHEMA. À travers ce projet, Serapid Group ambitionne de pouvoir maintenir 88 emplois sur le territoire dieppois et d'en créer 20 nouveaux, d'enregistrer à terme une augmentation d'activité de l'ordre de 50 %, de créer un espace marketing qui permettra d'attirer ses clients internationaux dans la région et d'accélérer ses efforts d'innovation. Ce projet de regroupement industriel a par ailleurs, reçu une subvention de 400 000 € dans le cadre de France Relance.

Le groupe Douillet construit un nouveau site dans l'Orne

En dehors du développement de son site historique du Horps (Mayenne) où il crée son propre centre de formation, le groupe Douillet (65 M€ de CA), qui commercialise des engins des marques New Holland et Case, s'épanouit également dans l'Orne où il possède une filiale. Le distributeur de machines agricoles investit dans l'Orne, où il consacre 1,5 million d'euros à la construction d'un nouveau site à Trun, qui permettra de regrouper les deux antennes situées à Chambois et Louvières-en-Auge, installé sur 1,5 hectare. Le chantier devrait être livré courant 2022.

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