Pour répondre à sa croissance, Cafés Di-Costanzo (30 salariés, CA 2023 : 3,7 M€) a programmé la construction d’un nouveau site à proximité de ses installations actuelles. Le projet porte sur l’édification d’un bâtiment bas carbone de 1 400 m² qui permettra au torréfacteur gersois de disposer d’une plus grande surface de production.
Un futur site bas carbone
Le dossier en est au stade des esquisses architecturales confiées au cabinet d’architecture auscitain Airoldi. "Avec environ 200 tonnes de cafés torréfiés par an, l’outil de production actuel arrive à saturation. Notre futur bâtiment associera ossature bois et murs en terre paille, ce qui nous permettra d’avoir un impact carbone le plus bas possible. Des panneaux photovoltaïques seront installés en toiture", résume Émilie Gavanier qui dirige la PME avec son mari Étienne.
Extension du réseau de boutiques
Le dépôt de la demande de permis de construire est attendu d’ici la fin de cette année. Les travaux pourraient être engagés courant 2025. L’investissement a été estimé à 2,5 millions d’euros. Cafés Di-Constanzo, qui emploie une trentaine de personnes, progresse en moyenne de 10 % chaque année. L’entreprise a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 3,7 millions d’euros contre 3,2 millions d’euros en 2022.
Essentiellement tournée vers les professionnels de la restauration avec lesquels elle réalise 60 % de son activité, la PME entend aussi renforcer ses ventes en direction des épiceries fines et des grandes surfaces pour lesquelles elle a développé une gamme depuis 2 ans. Elle se tourne également du côté des particuliers. Dans ce cadre, elle vient d’ouvrir 2 nouvelles boutiques à Tarbes et à Pau, alors qu’elle dispose déjà de 2 magasins, l’un à L’Isle-Jourdain et l’autre dans le centre de Toulouse.
Des projets vertueux
Positionnée sur la torréfaction de cafés dits de spécialités c’est-à-dire "des cafés d’exception qui représentent 6 % du marché mondial", Cafés Di-Constanzo privilégie la qualité de ses produits tout en favorisant la mise en place de projets vertueux. "Nous sommes des puristes. Nous développons une gamme de cafés qui nous permet de suivre et d’aider les producteurs qui s’engagent dans des programmes responsables et solidaires. Par exemple, notre café Volcan Gayo est produit par des femmes sur l’île de Sumatra. Ces dernières, qui représentent à peine 10 % de l’ensemble des producteurs, ont un rôle vital pour la filière café. Elles ont une forte implication dans les fermes, la récolte, le tri des grains. Augmenter le revenu des femmes productrices a un impact direct et positif sur l’éducation des enfants et le confort du foyer. En Ouganda, nous avions également acheté des vaches laitières aux femmes productrices pour qu’elles puissent ainsi diversifier leurs revenus avec de la polyculture élevage", explique la dirigeante. Cafés Di-Costanzo s’intègre également dans des programmes collectifs pour accompagner les producteurs qui s’engagent dans l’agroforesterie.
De nouvelles voies maritimes pour le café
La PME s’est également fixée comme ambition, à terme, d’importer la plus grande partie de ses cafés en utilisant des moyens de transport décarboné. Dans ce cadre, elle a réalisé en 2022 un test pour transporter ses cafés par voilier depuis Carthagène en Colombie. "Via notre importateur Belco, nous avions affrété une goélette de 22 tonnes qui a rejoint Bordeaux. En 2024, avec d’autres torréfacteurs français et l’armateur breton Towt, nous ferons venir du café colombien en cargos voiliers de 900 tonnes jusqu’au Port du Havre. Début 2025, nous devrions également ouvrir une voie maritime au départ du Brésil. Nous avons en septembre 2023 réussi à acheminer 32 tonnes de cafés en péniche depuis Marseille jusqu’à Toulouse via le canal du Midi", confirme la responsable.
