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EDF et des industriels lancent une filière de carburant bas carbone pour le transport aérien
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EDF et des industriels lancent une filière de carburant bas carbone pour le transport aérien

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EDF, Holcim, IFPEN et Axens viennent de s’associer pour participer ensemble à la création de la filière française de e-carburant (ou e-kérosène) pour le transport aérien. Implanté en Pays de la Loire, le projet est soutenu par Air France-KLM qui sera le principal acheteur de ce carburant bas carbone.

EDF, Holcim, IFPEN et Axens comptent créer un premier pilote industriel en 2026 dans les Pays de la Loire — Photo : CC0

Comme tous les autres secteurs de la mobilité, le secteur aérien doit se décarboner. Le moyen d’y arriver est l’utilisation d’un carburant durable communément appelé SAF (sustainable aviation fuel). Ce type de carburant bas carbone est la véritable planche de salut du très polluant et décrié transport aérien pour les années à venir, mais encore peu disponible. On comprend ainsi mieux l’intérêt du projet "Take Kair", soutenu par Air France-KLM, et porté par EDF, Holcim, IFPEN et Axens. Ces entreprises viennent de s’associer pour participer ensemble à la création d’une filière française de e-carburant pour le transport aérien, en Pays de la Loire.

Cet e-kérosène est un carburant synthétique fabriqué à partir de C02 et d’hydrogène décarboné (produit grâce à de l’électricité renouvelable ou d’origine nucléaire). Cette filière prendra naissance sous la forme d’un "pilote industriel". EDF, dans un communiqué, précise que "la production d’hydrogène et de carburants synthétiques s’opérerait en Loire-Atlantique, avec des débouchés commerciaux à la fois locaux, régionaux et nationaux."

Aujourd’hui, ces nouveaux carburants de synthèse, qui permettent de stocker de l’électricité renouvelable sous forme chimique, présentent moins de 1 % du carburant utilisé par les compagnies aériennes françaises. Or, selon les directives européennes, ces carburants de nouvelle génération doivent atteindre la barre des 2 % en 2025, puis 70 % en 2050. EDF précise que ce "projet anticipe les obligations imposées par le futur règlement européen ReFuel Aviation".

Expertises, hydrolyse et décarbonation

Les membres de ce projet estiment que "la réussite de ce projet est fondée sur l’engagement des partenaires à explorer les possibilités de coopération industrielle, en s’appuyant sur leurs expertises respectives."

Alors, qui fera quoi ? Le groupe Holcim, à partir du captage de CO2 biogénique de sa cimenterie localisée à Saint-Pierre-La-Cour, en Mayenne (53), sera "en phase avec son plan de décarbonation de ses sites de production, intégrant des programmes de captage et de valorisation des émissions de CO2 pour permettre la production de e-carburants verts à destination de l’aviation."

De leur côté, IFPEN et Axens apporteront "leur expertise dans le développement et l’intégration de procédés de synthèse de carburants bas carbone et leur expérience des technologies de production des carburants d’aviation durables."

Le groupe EDF apportera, lui, son expertise de la production d’électricité neutre en CO2 ainsi que ses capacités d’ingénierie de grands projets industriels.

Phase de production en 2028

Le projet "Take Kair", un des premiers projets industriels de production de SAF en France, permettra d’éviter l’émission de plus de cent kilotonnes de CO2 chaque année. Il s’inscrit donc dans les objectifs du gouvernement français en matière de décarbonation du transport aérien et sera candidat aux initiatives de soutien financier public à l’émergence d’une filière française des e-carburants, raison pour laquelle il a été présenté début 2023 à l’Ademe et à plusieurs ministères. Moyennant l’obtention des financements nécessaires, l’objectif est de lancer la construction des pilotes industriels en 2026 pour une première phase de production en 2028.

Réduire les émissions de CO2 par passager

Le groupe Air France-KLM est partenaire du projet. Premier acheteur mondial de SAF en 2022, le groupe dit viser "l’incorporation d’au moins 10 % de carburant durable au global de ses vols à horizon 2030, au-delà des obligations réglementaires françaises et européennes. L’utilisation du e-kérosène du projet Take Kair contribuera à l’atteinte de cet objectif et à celui plus global d’une réduction de 30 % des émissions de CO2 par passager kilomètre d’ici à 2030 comparé à 2019."

Fatima Da Gloria de Sousa, vice-présidente du développement durable du Groupe Air France-KLM résume les enjeux ainsi : "Le développement de filières de production de carburant d’aviation durable est primordial pour réussir la décarbonation du transport aérien. C’est également une formidable opportunité de création d’emplois et de renforcement de l’indépendance énergétique de la France et de l’Europe. Air France-KLM soutient activement les projets qui, comme Take Kair, visent à lever le premier frein à l’utilisation de carburant durable : sa disponibilité."

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