Engie s’associe à CMA CGM et Air-France-KLM pour installer une plateforme de carburants renouvelables au Havre
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Engie s’associe à CMA CGM et Air-France-KLM pour installer une plateforme de carburants renouvelables au Havre

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En association avec CMA CGM et Air France-KLM, l’énergéticien Engie lance une plateforme de carburants renouvelables et bas carbone à échelle industrielle au Havre. Avec deux projets complémentaires destinés à contribuer à la décarbonation de la mobilité lourde en Europe.

Air France-KLM en serait le principal client du projet KerEAUzen, une unité de production de carburant de synthèse à partir de la combinaison d’hydrogène renouvelable et de CO2 — Photo : CC0

Suite à l’appel à projets "Grand Canal du Havre", Haropa Port a attribué à l’énergéticien Engie (96 000 salariés ; 94 Md€ de CA) 24 ha de terrain pour le développement d’une plateforme de référence des nouvelles filières industrielles de carburants alternatifs, dans le cadre des projets Salamandre et France KerEAUzen. Deux projets industriels, dont la complémentarité doit permettre de contribuer à la transition énergétique en France et à la décarbonation de la mobilité lourde en Europe. Ainsi, c’est avec CMA CGM, spécialiste mondial du transport maritime et de la logistique, qu’Engie va développer au Havre l’usine Salamandre, première unité mondiale de production de gaz renouvelable basée sur des technologies de pyrogazéification et de méthanation (procédé industriel qui vise à créer une réaction chimique ou biologique en combinant de l’hydrogène avec du dioxyde de carbone ou du monoxyde de carbone) pour le transport maritime. Le projet permettra de produire, à partir de biomasse sèche issue des filières locales de bois-déchet et de combustibles solides de récupération, 11 000 tonnes par an de gaz renouvelable et bas carbone utilisé sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL) par la flotte de CMA CGM. Une production qui correspond à la consommation annuelle moyenne de 10 000 foyers, avec à la clé 60 000 tonnes de CO2 économisées par an, en comparaison avec l’utilisation de gaz naturel fossile. "C’est un projet d’envergure pour la production de gaz renouvelable, résultat d’un partenariat inédit entre grands industriels français. Salamandre est exemplaire de l’approche partenariale de notre groupe pour atteindre son objectif Net Zéro Carbone d’ici 2050", se réjouit Christine Cabau Woehrel, directrice centrale exécutive du groupe CMA CGM, en charge des actifs industriels et des opérations. Des discussions sont également en cours avec la Banque des Territoires pour participer en tant qu’investisseur au projet Salamandre. La construction de Salamandre doit démarrer en 2024 pour une mise en service prévue en 2027.

Des carburants de synthèse avec France KerEAUzen

C’est pour répondre aux besoins du secteur aérien qu’Engie lance l’étude de faisabilité de France KerEAUzen, une unité de production de carburant de synthèse à partir de la combinaison d’hydrogène renouvelable et du CO2 fourni par l’usine Salamandre et d’autres industriels locaux. L’unité de production pourrait atteindre environ 70 000 tonnes par an en combinant du CO2 local recyclé et de l’hydrogène renouvelable. "Salamandre et France KerEAUzen constituent une réponse sans équivalent pour décarboner le transport maritime et aérien", souligne Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie. France KerEAUzen devrait également apporter dès 2028 des solutions structurantes aux secteurs industriels de la zone, difficiles à décarboner. Cette unité produira à la fois de l’hydrogène renouvelable pour répondre aux besoins des industriels de la ZIP et à ceux de la mobilité lourde, et des matières premières pour la chimie verte comme le naphta (liquide transparent, issu de la distillation du pétrole et permet de produire de l’éthylène et du propylène, qui permettent eux-mêmes de produire des matières plastiques). Le projet prévoit 270 000 tonnes de CO2 en provenance de Salamandre et des industriels locaux recyclées chaque année dans le réacteur électrifié de production de syngas (gaz de synthèse produit à partir de différentes matières contenant du carbone comme la biomasse, les matières plastiques, le charbon, et les déchets ménagers). L’hydrogène renouvelable sera quant à lui produit par une unité d’électrolyse d’environ 250 MW. France KerEAUzen à pour objectif d’approvisionner par pipelines les plateformes aéroportuaires de Roissy Charles de Gaule et d’Orly, répondant ainsi aux obligations françaises et européennes. "Les carburants d’aviation durable (SAF) seront le levier décisif de la décarbonation du secteur, c’est pourquoi Air France-KLM œuvre à la mise en place d’une filière française de SAF. En s’associant au projet France KerEAUZen, Air France-KLM s’engage à travailler aux côtés d’ENGIE pour étudier la faisabilité de ces unités de production de carburants de synthèse, qui devront prendre le relais des biocarburants d’aviation dans les années à venir", assure Anne Rigail, directrice générale d’Air France. Partenaire du projet, dont la construction du site industriel doit débuter en 2026, Air France-KLM en serait le principal client.

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