TotalEnergies vient de fêter ses 100 ans et a réaffirmé à cette occasion son ambition de devenir un acteur majeur de l’énergie "responsable". Comment cette ambition se décline-t-elle dans la région Auvergne-Rhône-Alpes ?
En 100 ans, TotalEnergies est devenu un major dans l’oil and gas. L’ambition du groupe est d’atteindre le Top 5 des producteurs d’énergies renouvelables en 10 ans. Et d’ici 2050, notre mix énergétique devrait être composé à 25 % par l’oil and gas, 50 % pour les énergies renouvelables (solaire et éolien en priorité) et 25 % pour les nouvelles molécules (biogaz, hydrogène, captage de Co2). Pour atteindre ces objectifs, il va nous falloir tripler nos capacités de production d’énergie renouvelable en France. À l’échelle régionale, c’est le même ratio. Nous voulons là aussi multiplier notre production par trois. Cela nous permettra d’être également en accord avec les objectifs de la Région.
À ce jour, nous avons 97 MW de capacité installée sur 25 sites, dont 65 MW dans le photovoltaïque, 24 MW dans l’éolien et un peu moins de 10 MW dans la micro-hydroélectricité. Cela correspond à la consommation électrique annuelle de 1 200 foyers environ (hors chauffage). Parmi ces projets, nous pouvons notamment citer les 17 hectares d’ombrières photovoltaïques installées sur le site de Renault Trucks à Bourg-en-Bresse (Ain). Nous sommes également en train de mener un important projet d’ombrières pour Gefco (29 MW), sur son site de Blyes (Ain). Au total, nous avons actuellement 35 MW d’installations en construction.
Cette transition vers le renouvelable concerne-t-elle également votre activité de distribution ?
Tout à fait. À ce jour, nous disposons de 464 stations dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Nous y déployons progressivement des biocarburants, du GNC. Et nous nous engageons également sur la mobilité électrique. 28 stations sont déjà équipées de bornes de recharge haute puissance. Et nous avons également inauguré cette année à Lyon la première station de recharge entièrement électrique. Autre exemple : TotalEnergies a remporté l’appel d’offres d’Aéroports de Lyon pour l’installation, l’exploitation et la maintenance de plus de 800 points de recharge pour véhicules électriques. Les premières mises en service sont réalisées d’ici la fin de l’année.
Combien le groupe entend-il investir dans la région pour y parvenir ?
TotalEnergies investit 15 à 18 milliards par an environ. Cet investissement s’élève à environ un milliard si l’on considère le périmètre des énergies renouvelables en France. À l’échelle de la région Auvergne-Rhône-Alpes, nous investissons environ 10 % de cette enveloppe.
Au-delà de l’effort financier, que nécessite cette transition du pétrole vers les énergies renouvelables ?
Un transfert de compétences, avant tout. Car en réalité, nous avons la chance de déjà disposer de la majorité des compétences et expertises nécessaires à ces nouveaux champs d’activité. Encore faut-il mettre ces compétences à disposition et les recentrer sur le développement et la production des énergies renouvelables. C’est ce que nous faisons par exemple, au sein de notre centre de recherche de Solaize, fortement impliqué dans le développement de ces nouvelles solutions. Quant aux compétences dont nous ne disposons pas en interne, il nous faut les recruter ou nous associer à d’autres sociétés ou acteurs qui les ont. C’est la raison pour laquelle TotalEnergies a par exemple fait l’acquisition de DirectEnergie ou du spécialiste de l’agrivoltaïsme Ombrea.
Vous évoquiez le centre de recherche de Solaize (CRES). Quel est son rôle dans la transition de TotalEnergies ?
Historiquement, les chercheurs y travaillaient au développement de carburants et de lubrifiants. Aujourd’hui, ils se concentrent sur les biocarburants et les solutions de demain pour une mobilité décarbonée. Nous avons notamment investi récemment cinq millions d’euros dans un banc d’essai pour la mobilité électrique.
Quels sont les principaux challenges à relever pour atteindre l’ambition du groupe ?
Le principal challenge réside dans le rythme que nous nous sommes imposé de par l’ampleur de nos ambitions. Il faut pouvoir le suivre. Il faut avoir la capacité à délivrer les projets que l’on porte. Nous ne manquons pas de projets. Mais il y a aussi des questions administratives et réglementaires, dont nous sommes tributaires. Pour accélérer ces projets et les délivrer, la concertation en amont est primordiale. Cette adhésion des écosystèmes est entre nos mains. Nous y travaillons fortement. Le challenge, c’est aussi le foncier. Le développement de l’agrivoltaïsme, par exemple, est une ambition forte en Auvergne-Rhône-Alpes. Mais pour cela, il faut du foncier. Là encore, débat et concertation sont indispensables.
Comment la raffinerie de Feyzin s’intègre-t-elle dans cette volonté de transition du groupe TotalEnergies ?
La plateforme de Feyzin produit plus de 55 % des carburants consommés dans la région. Son activité est aujourd’hui essentielle. En parallèle, nous travaillons fortement à réduire son empreinte carbone. Plusieurs millions d’euros ont été investis ces dernières années pour réduire son impact environnemental et réaliser des économies d’énergies sur la plateforme.
