Les premières sessions doivent débuter dès cette année. Il n’y a pas de temps à perdre pour répondre à l’objectif : former 35 000 personnes au sein de la filière batterie d’ici 2030. Des besoins estimés en tenant compte de l’objectif France 2030 de produire à cet horizon près de deux millions de véhicules électriques et hybrides chaque année, et de l’enquête menée par la Région auprès d’une quinzaine d’industriels.
Répondre aux besoins à court terme
Celle-ci a révélé "des perspectives de recrutements importantes à court terme sur tous les niveaux", explique la collectivité. "Dans le même temps sont pointées des difficultés à trouver les ressources adaptées dans un contexte de reprise économique, de tensions importantes et fortement concurrentielles entre les industries."
L’écosystème et le potentiel sont tels dans la région que la filière batterie représente "un enjeu stratégique pour le territoire".
D’où le projet Battena (pour formations batteries en Nouvelle-Aquitaine) conduit par le conseil régional et lancé officiellement vendredi 5 avril. Lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt national "compétences et métiers d’avenir", il prévoit un calendrier et un éventail de formations pour répondre aux besoins dimensionnés par poste et par spécialité à l’issue de l’enquête.
20 millions d’euros sur cinq ans
Le label France 2030 a permis l’octroi d’une enveloppe de 10 millions d’euros par l’État à la Région, sur un coût global du programme de 20 millions sur cinq ans. Sachant que la Région a déjà investi 60 millions d’euros dans la filière depuis 2018.
Le projet comprend plus de 200 formations initiales et continues sur tous les niveaux (de bac -3 à bac +8), pour tous les publics (salariés en reconversion ou évolution, demandeurs d’emploi, lycéens, étudiants et formateurs), sur 11 des 12 départements de Nouvelle-Aquitaine.
Battena englobe aussi des actions de communication pour alimenter l’attractivité des métiers nécessaires à la filière, y compris au sein des entreprises.
La Région financera par ailleurs pour 1,85 million d’euros l’équipement de plateaux techniques dans des lycées pour adapter les cursus bac pro et BTS des filières industrie, services automobiles, sécurité et transport-logistique.
60 acteurs mobilisés au total
Vingt-quatre partenaires se sont engagés à contribuer au développement de ces formations, en adhérant à un consortium. Parmi eux, des entreprises (Automotive Cells Company, Forsee Power, Exoes, Orano Mining, Saft, Serma Technologies, Volteo…) et des professionnels de l’enseignement : universités (Bordeaux, Limoges, Pau, Poitiers), l’Afpa, l’Institut polytechnique de Bordeaux, les UIMM Poitou-Charentes et Aquitaine, entre autres, ainsi que la Région.
Se joignent aussi au projet, à côté du consortium, d’autres associés : des clusters (Cluster énergie stockage, France Chimie Nouvelle-Aquitaine…), des fédérations (Fédération des industries nautiques, Ferrocampus pour le ferroviaire, la Fédération professionnelle des entreprises de recyclage…) et d’autres sociétés (les locales Gouach, Arverne Group, Baqueyrisses, ainsi qu’EDF, TotalEnergies…). Au total, ce sont 60 acteurs néoaquitains mobilisés.
De nombreux industriels de la filière en Nouvelle-Aquitaine
Des industriels de poids sont installés sur le territoire, positionnés sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la filière, au point de faire de la Nouvelle-Aquitaine la seule région de France ainsi pourvue. Matières premières, composants, cellules-packs, R & D, sécurité, certification et test, jusqu’au recyclage et réemploi.
Parmi eux : le producteur de cellules et modules pour batteries girondin Automotive Cells Compagny (ACC), déjà cité, la filiale girondine de TotalEnergies Saft (trois sites de production et un centre de R & D), Forsee Power qui produit des batteries pour véhicules lourds dans la Vienne, Exoes qui industrialise ses batteries pour différents secteurs en Gironde. Mais aussi les groupes chimiques Syensqo (dont le centre de R & D à La Rochelle est dédié aux nouveaux matériaux pour batterie et stockage d’énergie) et Arkema (qui développe des batteries dans les Pyrénées-Atlantiques), ou encore le girondin Volteo qui prévoit une usine de reconditionnement…