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Elyse Energy décarbone l’aéronautique
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Elyse Energy décarbone l’aéronautique

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Soutenu par les groupes Avril, Axens, Bionext et IFP Investissements, Elyse Energy prévoit de mettre en service d’ici 2027 une usine capable de produire 110 000 tonnes par an de carburants d’aviation durable.

D'ici 2050, le secteur de l'aviation devra intégrer 63 % de biokérozène — Photo : SpireFilmMaking-VisualKraft - SpireFilmMaking / VisualKraft

Décarboner les secteurs de la chimie, du transport maritime et de l’aéronautique : c’est l’ambitieux pari que s’est lancé Elyse Energy (40 salariés, CA non communiqué). Cette entreprise lyonnaise, fondée en 2020 par le groupe montpelliérain d’énergies renouvelables Vol-V et la société d’investissement marseillaise Falkor, s’est spécialisée dans la production d’électro-méthanol et de carburant d’aviation durable.

Le biokérozène, un enjeu crucial pour l’aéronautique

Après avoir annoncé, en septembre 2022, l’implantation à Lacq Orthez, dans les Pyrénées-Atlantiques, d’une unité industrielle visant la production de 150 000 tonnes d’e-méthanol par an à l’horizon 2027, Elyse Energy lance désormais BioTJet. Un projet ayant pour objectif de produire, d’ici 2027, 110 000 tonnes par an de carburants d’aviation et de naphta durables, à destination des secteurs de l’aérien et de l’industrie. Soit la plus grande unité industrielle de production de biokérozène avancé en France. Pour cela, le projet prévoit de valoriser des résidus issus de la sylviculture locale et des déchets de bois en fin de vie.

"La production de biokérozène est un enjeu important pour le secteur de l’aviation, au vu des contraintes réglementaires à venir", explique Benoit Decourt, cofondateur d’Elyse Energy. D’ici 2030, le règlement Refuel EU aviation imposera aux acteurs du secteur d’intégrer 2 % de biokérozène. Avant de passer à 63 % à partir de 2050. "Cela représentera un besoin d’environ 350 000 tonnes de biokérozène par an en France, souligne-t-il. Nous souhaitons créer une filière française de carburants durables, pour fournir une alternative locale aux acteurs français, qui ont déjà engagé d’importants efforts pour réduire leur impact environnemental, alors même qu’il s’agit de l’un des secteurs les plus complexes à décarboner."

Avril, Axens, Bionext et IFP Investissements au capital de BioTJet

Pour atteindre cet objectif, la société lyonnaise spécialisée dans l’ingénierie de projets (de la phase de conception à l’exploitation) a monté une société de projet nommée BioTJet, dont elle détient plus de deux tiers du capital. Le reste étant détenu à parts égales par les groupes Avril, Axens, Bionext et IFP Investissements (filiale d’investissement d’IFP Énergies nouvelles), qui ont choisi de rejoindre l’aventure.

Les quatre partenaires étaient en réalité déjà tous impliqués dans ce développement, puisque BioTJet est une émanation de BioTfuel. Ce projet de recherche, qui s’est déroulé de 2010 à 2021, avait pour objectif de valider et optimiser une chaîne intégrée de production de biokérozène et biodiesel, à partir de biomasse. "Nous devons désormais passer du pilote industriel au développement d’une usine, indique Mathieu Hoyer, responsable de BioTJet. Elyse Energy prévoit une levée de fonds en cours d’année. Elle a également reçu le soutien de l’Ademe (4,9 millions d’euros de subventions et 3 millions d’euros d’avances remboursables) dans le cadre du programme d’investissements d’avenir. Ni l’enveloppe nécessaire, ni le futur lieu d’implantation de l’usine n’ont toutefois encore été arrêtés. Mais "nous privilégions les hubs industriels, au sein desquels nous pouvons créer des synergies avec les acteurs industriels présents", note Benoit Decourt.

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