Pyrénées-Atlantiques
En ébullition, le bassin de Lacq se réindustrialise et attire des projets d’envergure
Pyrénées-Atlantiques # Industrie # Innovation

En ébullition, le bassin de Lacq se réindustrialise et attire des projets d’envergure

S'abonner

Historiquement créé autour de l’exploitation d’un gisement de gaz naturel, le bassin de Lacq reprend vie après une période de baisse d’activité. Le complexe industriel béarnais proche de Pau s’est réorienté, notamment vers les énergies alternatives, et attire désormais des projets d’envergure. Les emplois vont se multiplier.

Le bassin de Lacq poursuit sa réindustrialisation — Photo : CCLO

Les projets d’implantation dans la zone industrielle du bassin de Lacq fourmillent. Le plus beau coup de projecteur revient à Elyse Energy, PME lyonnaise pionnière des molécules bas carbone, qui a annoncé en amont du salon du Bourget un projet à 1 milliard d’euros pour une usine chargée de produire du biokérozène (BioTJet). À elle seule, elle doit générer 800 emplois directs, sans compter les deux autres unités de production de e-Méthanol pour l’industrie (eM-Lacq) et d’hydrogène, envisagées par Elyse Energy et ses partenaires Avril, Axens, Bionext et IFP Investissements.

En avril, c’était TotalEnergy qui inaugurait le plus gros méthaniseur de France, Biobéarn. Des installations symptomatiques de la dynamique de réindustrialisation du bassin tournée principalement vers l’énergie et la chimie vertes, menée ces dernières années notamment par la communauté de communes de Lacq Orthez. "Nous nous sommes intéressés à des secteurs qui nous semblent stratégiques, tels que la chimie verte, les énergies renouvelables ou la décarbonation", détaille le président, Patrice Laurent.

2 000 emplois à horizon 2027-2028

"Pour réindustrialiser cette zone, on a surtout réinvesti des friches industrielles, propriété de groupes, où il ne se passait plus rien depuis 15 ans ou plus", explique-t-il. La communauté de communes de Lacq Orthez a racheté ces terrains (850 000 €) ce qui a permis l’installation de deux fermes photovoltaïques de 17 mégawatts, ainsi que du méthaniseur Biobéarn. De nombreux autres projets innovants se sont installés ou ont prévu de le faire au bassin de Lacq. Entre autres, la plateforme logistique de Lidl, 7 hectares de bâtiments à construire, une nouvelle ligne de production de fibre de carbone pour l’aéronautique et l’aérospatial par le groupe japonais Toray CFE (100 millions d’euros d’investissement) ou encore une unité de production de bioéthanol de deuxième génération portée par la société parisienne de pétrochimie Axens (465 M€ de CA en 2021, 1 300 salariés en 2021), en cours de réflexion.

"Avec tous ces projets, on arrive à environ 2000 emplois industriels à créer sur le bassin à horizon 2027-28. On a aujourd’hui environ 8000 emplois industriels, on devrait passer à 10 000", estime le président de la communauté de communes. "C’est une richesse pour le territoire."

Des énergies fossiles aux énergies vertes

Ce virage vers des secteurs d’avenir s’est fait à la suite de l’arrêt en 2013 de l’exploitation de gaz sur le bassin de Lacq, où un gisement avait été découvert en 1951 puis exploité à compter de 1957. "C’était un gaz très toxique qui n’a pas été simple à exploiter, explique Patrice Laurent, mais à l’époque le Général de Gaulle y a vu un intérêt pour l’indépendance énergétique et stratégique de la France. Cette histoire fait un peu écho à ce qu’on est en train de vivre aujourd’hui. Ce qu’on a fait avec les énergies fossiles et le gaz, on le fait maintenant sur des secteurs liés aux énergies vertes et à la décarbonation. C’est une renaissance, une nouvelle aventure."

Pyrénées-Atlantiques # Industrie # Banque # Chimie # Production et distribution d'énergie # Innovation # Implantation # Ressources humaines