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Coronavirus : le torréfacteur Malongo mise sur la production pour garder le cap
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Coronavirus : le torréfacteur Malongo mise sur la production pour garder le cap

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Conséquence de la crise sanitaire, plus de la moitié des effectifs du torréfacteur et distributeur de café Malongo est au chômage technique, soit 210 personnes. Un tiers de son activité s’est arrêté avec celle du secteur hôtellerie-restauration. Mais à Carros, près de Nice, l’usine tourne à plein régime.

— Photo : Malongo

Le chiffre d’affaires de Malongo, importateur, torréfacteur et distributeur de café, notamment biologique et équitable, dépasse les 100 millions d’euros. En 2019, sa croissance a augmenté de 12 %, soit « une année sympa » selon les mots de son directeur général Jean-Pierre Blanc. Mais du jour au lendemain, mi-mars, tout le secteur hôtellerie-restauration a été contraint de s'arrêter en raison de l'épidémie de coronavirus. « Ce fut violent », décrit le dirigeant. Car ce secteur représente un tiers de l’activité de l’entreprise familiale basée dans la zone industrielle de Carros, près de Nice.

+ 60 % de ventes en grandes surfaces

Conséquence directe : sur ses 400 salariés, 210 sont depuis au chômage technique. Pour autant, le café embaume toujours les collines alentours. Dans l'unité de production de Carros arrivent plus de 8 000 tonnes de café vert chaque année. Il y est torréfié selon les méthodes traditionnelles, moulu, mis dans des boîtes métalliques ou des dosettes en papier.

A l'aune de la crise sanitaire, Malongo s’est réorganisé autour de la production et de la logistique. « Trois équipes se succèdent afin de limiter la promiscuité », précise Jean-Pierre Blanc. « Les salariés portent des protections. Il a fallu expliquer tous ces changements mais ça se passe bien, tout s’est fait au fur et à mesure. Quant à l’approvisionnement, nous avons anticipé dès février. Le café continue d’arriver par le port d’Anvers (en Belgique, NDLR), mais nous avons du stock, nous pouvons tenir encore plusieurs mois à cette cadence. »

Et cela permet aussi de répondre à une demande bien présente, car le café fait partie de ces denrées que les Français continuent de consommer en grande quantité. Ainsi, depuis le début de la crise, les ventes de ce produit "made in Côte d’Azur" ont progressé de 60 % en grandes surfaces et de 50 % en ligne. Mais pas de quoi compenser les pertes réalisées dans le même temps. « Nous colmatons mais nous ne compensons pas. Les frais généraux continuent de courir. Ils ne sont payés par aucune marge brute. »

« Nous faisons le dos rond mais il ne faut surtout pas s’arrêter. »

Maintenir la production

Pour le torréfacteur Malongo, né à Nice en 1934, spécialiste des cafés issus du commerce équitable et de l’agriculture biologique, il s’agit de conserver l’intégrité de toute une chaîne : des plantations des petits producteurs du Laos, du Mexique ou du Burundi, jusqu’à la tasse des consommateurs.

« Nous gardons toute la dynamique. Je viens au bureau tous les jours. C’est un autre métier au quotidien, il faut s’adapter tous les jours », souligne Jean-Pierre Blanc, qui a entamé sa carrière chez Malongo il y a quarante-cinq ans. « Nous n’arrêtons pas la production, nous n’arrêtons pas la R & D. Nous faisons le dos rond sur certains points, mais nous ne nous arrêtons pas. Il ne faut surtout pas s’arrêter. »

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