Quel est le fil rouge qui préside aux actions et projets menés par le Critt Agroalimentaire Sud ?
L’équipe du Critt, centre régional d’innovation et de transfert de technologie, composée d’un directeur et huit experts, est là pour conseiller, former et informer les entreprises agroalimentaires dans leur mission de produire une alimentation sûre, saine et durable.
Nous proposons des projets qui apportent une performance globale aux entreprises agroalimentaires. Il peut s’agir d’améliorer leurs techniques de sécurité, de travailler sur leur empreinte environnementale, de les accompagner en matière de R & D ou d’organisation. Nous cherchons à aider les entreprises à être "bonnes partout", leur permettant un développement harmonieux et homogène.
Combien d’entreprises ont pu bénéficier de vos services en 2023 ?
En 2023, le Critt, qui compte 260 adhérents, a pu délivrer ses services auprès de 480 entreprises. Nos experts ont apporté 640 réponses aux demandes d’informations des entreprises. Ils ont réalisé 200 accompagnements de projets individuels et nos opérations collectives ont rassemblé 440 participants. Des entreprises sont aussi accompagnées via des partenaires prescripteurs (comme RisingSud pour le programme PSI 4.0 Carbone) avec lesquels nous travaillons.
Quels sont les trois programmes européens sur lesquels le Critt Agroalimentaire Sud avance avec les entreprises régionales ?
Alors que la crise énergétique a provoqué un électrochoc dans les entreprises, avec des factures qui ont parfois été multipliées par trois, le Critt Agroalimentaire Sud s’est positionné comme un acteur de premier plan dans la promotion de l’efficacité énergétique au sein de l’industrie agroalimentaire.
Nous prenons ainsi part au projet Aeneam (Agri-food efficient with new energy audit measures), commencé en février 2024 pour une durée de trois ans et financé par le programme Life de l’Union européenne.
"Il s’agit d’aider les entreprises à ne pas relâcher leurs efforts en matière énergétique."
Nous pouvons réaliser des diagnostics, identifiant les différents postes de consommation dans l’entreprise, et ensuite travailler avec le dirigeant les points de consommation les plus importants pour trouver des solutions.
Il existe des bonnes pratiques, qui ne nécessitent pas d’investissement, et qui permettent de réaliser des économies immédiates : sur le démarrage ou arrêt des lignes de production, gestion des moteurs électriques avec des variateurs. Nous pouvons ensuite accompagner les entreprises dans leur plan d’investissement pour moins consommer : il s’agira par exemple d’investir dans un système de récupération de chaleur sur les groupes froid. Sur ce type de projets, nous accompagnons des TPE/PME, mais aussi de plus grandes entreprises jusqu’à la certification ISO 50001 (management de l’énergie). Des investissements peuvent aussi être entrepris en faveur des énergies renouvelables.
Un autre projet, Carbon Farming Med, doit favoriser l’émergence d’un marché du carbone méditerranéen. Il s’agit d’identifier, tester et évaluer les bénéfices environnementaux de pratiques agricoles régénératives et de techniques d’agroforesteries et ensuite d’en faire la promotion auprès des entreprises agroalimentaires de la région Paca.
Le Critt est aussi un acteur clé dans la recherche et le développement de solutions de traçabilité des contaminants chimiques (pesticides, métaux lourds, PFAS) du sol à l’assiette. Nous travaillons sur des outils numériques, qui permettent d’analyser les contaminants présents dans les sols, puis de suivre leur évolution tout au long de la chaîne alimentaire.
Il y a l’Europe, mais le Critt participe aussi à des projets nationaux.
En effet et nous travaillons, en ce moment, sur le déploiement d’une technique prometteuse, une méthode innovante de conservation des aliments, qui est encore confidentielle en France.
Ce projet de l’ANR (Agence nationale de la recherche) porte sur le refroidissement des aliments à des températures comprises entre 0° et -10°, au lieu des températures de congélation, de -18° à -20°. Les produits auront une durée de vie plus longue que des produits conservés au frais, moins longue que des produits surgelés, avec des qualités organoleptiques similaires à celles d’un produit frais et un gain pour l’environnement, grâce à une moindre consommation d’énergie.
Nous travaillons avec plusieurs centres techniques et l’INRAE avec un objectif : stimuler la réglementation, aider le législateur à se positionner pour une prise en compte de cette nouvelle technique demain. Les travaux sont ambitieux, car il faut les mener produit par produit, filière par filière, puis il faut aussi prendre en compte la logistique et la conservation en menant un travail avec les fournisseurs de matériels pour mettre en place des espaces de stockage adaptés et ainsi mesurer le gain énergétique.
