Vous avez pris vos fonctions fin février comme DG d’IDEC Agro & Factory, après avoir eu la charge du service travaux et grands projets de l’entreprise de 2019 à 2021, et après un détour à la direction du promoteur rennais Coop de Construction. Cette fois, vous vous installez chez Groupe IDEC sur du long terme ?
Je reviens chez IDEC Agro & Factory parce qu’il y a sans doute des valeurs et des fondamentaux auxquels je peux répondre. C’est une marque de confiance que me font Patrice Lafargue (président fondateur du groupe IDEC) et Tony Morais (directeur général du pôle ingénierie du groupe) de porter la stratégie et une nouvelle feuille de route. Elle est en cours d’écriture.
Vous prenez la direction de la PME au côté de James Favier, directeur général adjoint. Quelles sont vos forces à tous les deux ?
Nous sommes très complémentaires. James Favier dispose d’un solide parcours de plus de 20 ans dans le domaine du process industriel et de la construction en France et à l’international, et tout particulièrement dans le secteur agroalimentaire. De 2001 à 2021, il fut tour à tour directeur de projets et directeur des opérations dans l’ingénierie de process puis directeur de projets et du développement dans l’ingénierie industrielle de la construction et du process. Plus récemment, il œuvrait comme directeur technique dans un groupe acteur dans l’économie circulaire. De mon côté, j’apporte ma composante BTP. Je suis passé par des majors du secteur (Eiffage et Vinci). J’ai passé 18 ans dans l’océan Indien (à Mayotte et La Réunion), dont 13 ans dans le pilotage de PME de la construction. J’ai une capacité d’adaptation à toute situation, quel que soit le tissu économique local. J’ai aussi un esprit très entrepreneurial. Chez IDEC Agro & Factory, je souhaite travailler au service des équipes et du groupe en mettant l’humain au centre des projets et de la satisfaction client.
Quelle est la valeur ajoutée d’IDEC Agro & Factory au sein du Groupe IDEC et comment anticipez-vous son développement ?
IDEC Agro & Factory, c’est une histoire de talents de femmes et d’hommes qui composent une société ancrée depuis plus de 40 ans sur le territoire breton. Nous sommes 60 personnes. Nous faisons entre 50 et 55 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Nous pensons et construisons des unités de production, des laboratoires ou des bureaux pour les clients de l’agroalimentaire, et nous venons aussi nous adapter à leurs besoins et aux spécificités de leurs process. L’objectif, c’est de pérenniser la structure sur ce savoir-faire. Nous avons l’ensemble des compétences à bord pour pouvoir réaliser des projets en toute sécurité et sur des enveloppes financières et des délais maîtrisés. Nous voulons aussi qu’IDEC Agro & Factory devienne un ambassadeur de l’ensemble des filiales du groupe IDEC à l’échelle régionale.
Comment comptez-vous vous y prendre ?
Peu de gens à Rennes et en Bretagne ont la connaissance de ce que représente le groupe IDEC aujourd’hui en tant qu’acteur de l’immobilier global. Il y a deux ans, l’organigramme n’était pas du tout le même. Aujourd’hui, nous sommes 550 salariés pour le groupe en France. Nous sommes dans une dynamique forte. La diversification d’activité est une mission importante que je veux porter. C’est-à-dire qu’un client de l’agroalimentaire qui recherche du foncier pourrait être accompagné par la filiale Faubourg Promotion, qui vient par exemple d’acquérir un foncier à Carhaix (Finistère) auprès du groupe Sodiaal. Nous pouvons aussi accompagner nos clients dans le financement de leurs projets avec IDEC Invest. Nous maîtrisons et proposons aussi les solutions d’énergie verte, comme les centrales photovoltaïques. Toutes les filiales du groupe sont complémentaires. Sur l’ensemble de nos connaissances et compétences, nous avons une vraie ouverture pour nous développer dans le Grand Ouest.
La performance énergétique, sinon la résilience industrielle, sont devenues des axes prioritaires pour les dirigeants. Comment travaillez-vous à ce tournant sociétal ?
On ne construira plus demain comme hier, c’est une évidence. Cela nécessite une remise une question mais c’est un travail que nous avons déjà démarré dans le groupe IDEC. Les équipes s’adaptent par rapport aux nouvelles réglementations et aux nouvelles références techniques en suivant des formations. Nous sommes aussi mobilisés sur les veilles technologique et réglementaire. Demain, si nous devons penser des projets industriels zéro carbone, il faudra trouver la meilleure équation possible entre la partie économique, technique et l’ambition environnementale. Nous sommes pleinement mobilisés sur ces sujets.
Le secteur du BTP connaît une baisse d’activité, liée notamment à l’augmentation des coûts de la construction. Cela vous inquiète-t-il pour l’activité d’IDEC Agro & Factory ?
Nous sentons en effet que les grands projets sont mis en "stand-by", en raison notamment de la crise énergétique. C’est la principale préoccupation des dirigeants en ce moment. Mais nous restons positifs. Toutes les structures industrielles ont la nécessité de continuer à avancer parce qu’une entreprise qui n’investit pas, c’est une entreprise qui recule. Nous avons réalisé une très bonne année 2022 en participant à deux grands projets du groupe, dont le projet Verkor près de Grenoble, tourné vers la transition énergétique et décarbonée. Cela montre notre capacité à travailler sur d’autres secteurs que l’agroalimentaire. Nous travaillons globalement sur une dizaine d’opérations chaque année, sur des enveloppes de 1 à 50 millions d’euros. Nous avons la capacité de nous adapter à toutes tailles et tous types de projets, de la construction neuve à l’extension ou à la réhabilitation de sites existants.
