Vous avez quitté la direction du développement du port de Marseille pour succéder cet été à Jérôme Giraud à Toulon. Après six mois à la direction des ports à la Chambre de commerce et d'industrie du Var, quelles sont vos ambitions ?
Le port de Toulon s'inscrit dans la stratégie fixée par la métropole Toulon Provence Méditerranée, l'autorité concédante, en développant les trafics passagers de façon raisonnable et raisonnée en tenant compte de l'acceptabilité sociale et sociétale. Quant au fret, nous entendons développer le trafic roulier, les trafics de véhicules, le vrac et les colis lourds. Nous visons des flux spécifiques axés sur les liaisons intra méditerranéennes à l'image du modèle développé par le manutentionnaire Terminal Automobiles Services qui, depuis septembre dernier, accueille une ligne régulière de l'armement Neptune qui dessert Vigo-Toulon et Alger, à raison d'une escale tous les jours pour le constructeur Stellantis. Des pourparlers sont également en cours avec Renault pour une nouvelle ligne régulière.
A fin septembre, quels sont les principaux trafics traités à Toulon ?
Le fret roulant est demeuré stable avec 330 000 tonnes manutentionnées depuis janvier. Sur cette période, 14 000 véhicules neufs ont été déchargés à Toulon. En un an, les tonnages de vrac et de colis lourds ont doublé, passant de 22 000 à 41 000 tonnes avec des perspectives intéressantes.
La desserte de la Corse, des Baléares et de la Sardaigne par Corsica Ferries a progressé en 2022 pour s'établir à 1,5 million de passagers contre 1,3 million de janvier à septembre 2021. Nous avons reçu moins d'escales mais le taux de remplissage des ferries s'est amélioré. 110 000 croisiéristes sont venus à Toulon de janvier à fin septembre, c'est moins qu'en 2019 malgré le détournement de 17 paquebots depuis Marseille pour des raisons météorologiques. Nous avons accueilli de nouvelles compagnies : Ponant, Virgin Voyages et Carnival. 61 % des escales se situent dans le segment haut de gamme. Nous avons bénéficié d'une programmation ininterrompue depuis la reprise en avril dernier.
Toulon fait partie du programme régional "Escale zéro fumée" financé par la Région Sud. Où en êtes-vous dans l'équipement du courant de quai ?
Dès avril 2023, nous démarrerons la phase de test du dispositif Cenaq (Connexion électrique des navires à quai) sur le terminal TCA permettant la connexion de deux ferries en simultané ou d'un paquebot et d'un ferry. Par ailleurs, Corsica Ferries adapte ses navires pour être en mesure de les brancher au courant électrique. Le parking de stationnement des véhicules sur ce terminal sera recouvert d'ombrières couplées à des batteries et à une pile à combustible pour produire de l'hydrogène. Avec ce dispositif, 9 000 heures d'émissions de gaz à effet de serre seront supprimées soit 80 % des émissions à quai. Nous finançons également le projet "Stanbhy" - à hauteur de 2 millions d'euros dont 800 000 € de la Région Sud - voué à délivrer du courant à partir d'un groupe électrogène fonctionnant à l'hydrogène. "Stanbhy" sera installé sur le terminal de Brégaillon et permettra de proposer une solution à tous types de navires en hivernage.
