Solamena a installé 42 voiles pour ombrager une rue à Saint-Amand-Montrond (Cher). Une première en France. Récemment, elle a équipé un hôtel de luxe à Marrakech. Le chiffre d’affaires de 500 000 euros de cette jeune entreprise mayennaise de cinq salariés installée à Entrammes devrait croître d’environ 30 % en 2022.
Un vent favorable a fini par se lever pour pousser les voiles d’Alexandre Ménard, qui a créé sa société en 2015. "Les débuts ont été durs. Il faut être crédible à 23 ans". Le jeune homme d’alors, architecte paysagiste fraîchement diplômé, avait découvert les voiles d’ombrages lorsqu’il travaillait en Nouvelle-Zélande. Là-bas, il a contacté le fabricant, s’est formé chez lui, et est revenu en France déployer ses produits et ses techniques d’installation. "On a démarré dans le garage de mes parents…" Quelques salons et le bouche-à-oreille ont permis de conquérir progressivement une clientèle de particuliers, d’entreprises et de collectivités.
Les collectivités, un sujet de développement
La multiplication des canicules accélère le développement de Solamena. "Les gens prennent conscience qu’on a besoin d’ombre", décrit le dirigeant. Cela a rarement été pris en considération lors de la construction des bâtiments. "On voit beaucoup de maisons contemporaines avec de grandes baies vitrées plein sud." Séduisant en hiver, mais après un été, on ajoute une source d’ombre : store, pergola ou voile. Les collectivités sont de plus en plus concernées. "Pour elles, cela va devenir primordial dans les années à venir. Les crèches et les Ehpad nous appellent. Ils sont intéressés par des structures de grande taille. Cela représente 20 % de notre chiffre d’affaires, et c’est un gros sujet de développement pour nous. Par le bouche-à-oreille et grâce à notre notoriété, on a fini par se procurer une place dans ce marché-là". Intégrer des voiles dans un budget de construction n’est pas encore une habitude. La météo va certainement pousser au changement. Les marchés publics importants se multiplient pour Solamena. En croissance, l’entreprise devrait recruter, et réfléchit à ouvrir une agence à La Rochelle, où elle compte une clientèle importante.
Unique au monde
"Nos voiles sont un produit qu’on ne trouve pas en France. C’est du très haut de gamme", décrit Alexandre Ménard. "Elles se distinguent par leur matière résistante : du polyéthylène issu de bouteilles plastiques de soda et de vêtements recyclés. 100 % recyclées, 100 % recyclables. Les rouleaux mesurent 6,50 m de large, ce sont les seuls au monde avec cette dimension. L’intérêt est qu’il n’y a pas de jonction entre les coutures. Elles résistent à des vents de 130 km/h". Aussi, l’entrepreneur a trouvé ses marchés dans les régions côtières de l’ouest et sous le mistral du sud.
Si la confection reste néo-zélandaise, Solamena a développé son expertise pour l’installation. Elle réalise les plans en 3D, prépare les fournitures (poteaux) dans son atelier et installe les voiles. "Vous pouvez avoir les meilleures voiles, si vous ne prenez pas en compte la nature du sol, l’exposition, l’altitude, elles ne tiendront pas". Solamena travaille avec une vingtaine d’installateurs pour les particuliers. Son équipe se charge des plus gros projets.
