L'opérateur de bornes de recharges pour voitures électriques Freshmile (CA : 1 M€, 20 collaborateurs) basé à Entzheim, non loin de Strasbourg, avait vu venir la crise. Son fondateur, Arnaud Mora, s'estimait bien préparé à la situation. « En février, j'avais pris deux jours de congés. J'en ai profité pour lire des choses sur l'épidémie de coronavirus et préparer un plan, indique-t-il. Le lundi 16 mars à 15 heures, avant même l'annonce du confinement, nous étions tous en télétravail ».
Freshmile, créé en 2014, possède 6 000 points de recharge situées à 90 % en France, mais aussi en Allemagne où il avait créé une filiale désormais dissoute, en Egypte et au Liban.
« Garder un lien pour garder la motivation »
Tous les matins, un point est fait à distance avec les équipes, pas seulement pour définir les tâches, mais aussi pour vérifier le moral des troupes. « Il y a un volet personnel important, indique Arnaud Mora, nous échangeons aussi sur le sport ou sur des idées de recette. Il s'agit de garder un lien pour garder la motivation. »
Cette crise aura également changé la vision de ce chef d'entreprise sur le télétravail. « Cette pratique existait déjà chez nous, mais ce n'était pas encouragé. Je pense que je serai désormais plus flexible si un employé me dit par exemple qu'il aimerait rester travailler à la maison avec son chien tel jour, tant qu'il n'y a pas de réunion physique de prévue », explique Arnaud Mora.
Baisse du volume d'activité
L'adaptation rapide des équipes de Freshmile au télétravail ne lui a pas empêché de ressentir les conséquences financières du coronavirus. Le fondateur de Freshmile anticipe « une baisse colossale de 80 % du volume d'activité sur le mois de mars à cause du confinement ». Alors que son modèle d'affaires repose sur un intéressement au chiffre d'affaires et/ou des abonnements, seuls ces derniers lui rapportent des revenus à l'heure actuelle.
La Caisse des dépôts, propriétaire de 40 % du capital de l'entreprise, « a appelé de façon proactive pour proposer de nouvelles lignes de compte courant », indique le chef d'entreprise, mais il estime néanmoins que « cela devrait aller sans si la crise dure moins de six mois, avec retour à la normale complet fin juillet ». Selon ce même plan, Arnaud Mora anticipe une baisse de 10 % de son chiffre d'affaires sur l'année entière.
Initiative solidaire
Malgré ces difficultés, Freshmile se veut solidaire. En coopération avec son partenaire historique la Compagnie nationale du Rhône (CNR), l'opérateur alsacien a décidé de rendre gratuite la recharge des véhicules électriques dans ses 27 stations de la vallée du Rhône. Une initiative pour « soutenir ceux qui sont obligés d'utiliser leur véhicule pour aller travailler en cette période de confinement », indique l'entreprise.