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Heppner fait de l'esprit d'entreprise sa "raison d'être" officielle
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Heppner fait de l'esprit d'entreprise sa "raison d'être" officielle

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Le groupe strasbourgeois Heppner s’est doté d’une « raison d’être » inscrite dans ses statuts, comme le prévoit la loi Pacte de 2019. Le transporteur et logisticien veut « encourager l’esprit d’entreprise » dans tous les territoires et domaines où il est actif.

Jean-Thomas Schmitt, directeur général du groupe de transport et de logistique Heppner, est l’arrière petit-fils du fondateur de cette entreprise familiale strasbourgeoise — Photo : © Julien Roman photographie

Sur son site internet, Heppner (CA 2020 :705 M€, 3 200 collaborateurs) affirme être « la première entreprise du secteur transport et logistique à inscrire sa raison d’être dans ses statuts ». Depuis 2019, le plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (loi Pacte) offre cette possibilité. Fin 2020, le groupe familial strasbourgeois a ainsi choisi d’inscrire cette phrase : « Encourager l’esprit d’entreprise de nos collaborateurs, de nos partenaires, clients et fournisseurs, et des citoyens de toutes les générations au sein de l’ensemble des territoires où nous sommes actifs ».

Pour arriver à cette formule, le groupe a interrogé un panel représentant ses 3 000 collaborateurs, 15 000 à 20 000 fournisseurs et 9 000 clients. Alors que l’entreprise s’internationalise, « il était devenu important de réaffirmer nos valeurs », explique Jean-Thomas Schmitt, le directeur général du groupe. « Le succès de notre modèle managérial est basé sur l’adaptation locale et le principe de subsidiarité. Nous ne réalisons pas au niveau du siège ce qui peut être entrepris par les équipes locales et leurs connaissances du terrain », précise le dirigeant.

Une culture d’entreprise commune

De 2017 à 2020, la part de l’import-export réalisé depuis la France et par les quatre filiales étrangères (Allemagne, Pays-Bas, Espagne et Sénégal) est passée de 50 à 60 % du chiffre d’affaires. Le groupe a racheté Hamacher (Allemagne du nord et Pays-Bas) en 2019, Hacas (Pays-Bas) et Eurobeta (Espagne) en 2018. « Certains modèles managériaux se sont complètement adaptés, d’autres sites étaient moins enclins à adapter leurs pratiques », explique Jean-Thomas Schmitt.

Alors que la direction se focalise sur les orientations stratégiques comme « l’internationalisation, la digitalisation ou encore la transition environnementale », la société veut favoriser les initiatives qui partent des collaborateurs. En témoigne l’université Heppner, un programme de formation interne créé en 2016. Tous les deux ans, six à sept projets sont présentés à un jury.

La transition écologique par le bas

En 2019, le projet "Drive Green", proposé par des collaborateurs, est ainsi devenu un projet d’entreprise : le groupe a décidé de remplacer 50 % de sa flotte de 264 véhicules par des véhicules au gaz naturel (GNV). Pour favoriser cette transformation, Heppner étudie la possibilité de créer une dizaine de stations d’avitaillement pour couvrir les territoires les moins équipés où se trouvent certaines de ses 70 agences françaises. Un premier investissement de 15 millions d’euros a permis d’acquérir 71 véhicules et de créer une première station d’avitaillement dans son agence du Mans, en Sarthe.

Heppner aurait pu choisir une autre possibilité offerte par la loi Pacte, celle de devenir une « entreprise à mission ». Il aurait fallu définir des objectifs clairs, dont la réalisation est contrôlée par un organisme tiers indépendant. Heppner n’a pas fait ce choix plus contraignant : « En tant qu’ETI, notre démarche reste humble. Nous voulons d’abord jauger de la maturité de l’entreprise », justifie Jean-Thomas Schmitt.

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