Côtes-d'Armor
Celtic Whisky Distillerie obtient l’indication géographique Whisky breton et se projette sur un deuxième chai
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Celtic Whisky Distillerie obtient l’indication géographique Whisky breton et se projette sur un deuxième chai

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Celtic Whisky Distillerie, qui produit deux whiskys haut de gamme "élevés à l’air marin" sur la presqu’île de Lézardrieux, vient d’obtenir l’indication géographique Whisky breton. La PME, qui réalise 85 % de ses ventes dans la région, a en projet un second chai et un whisky à base d’orge semé autour de sa distillerie.

Un deuxième chai est en projet pour Celtic Whisky Distillerie, basée sur la presqu’île de Lézardrieux — Photo : Matthieu Leman

Celtic Whisky Distillerie (900 000 € de CA en 2022-2023, 8 salariés) vient d’obtenir l’indication géographique "Whisky Breton", délivré par la Fédération du Whisky de Bretagne. C’est une obtention importante pour un producteur de whisky qui réalise près de 85 % de ses ventes en Bretagne. "Toutes les étapes du concassage et du broyage des céréales jusqu’à la mise en bouteille doivent être réalisées en Bretagne", explique Aël Guégan, responsable du site de l’entreprise basée à Pleubian (Côtes-d’Armor), sur la presqu’île de Lézardrieux. "Le cahier des charges indique également que le whisky doit vieillir en fût de chêne au moins trois ans et l’eau qui sert à sa fabrication doit provenir d’une source puisée en Bretagne. La nôtre se situe en dessous de la distillerie."

Des éditions limitées

Dans ce bâtiment de 40 m² sont produits deux whiskys, l’un à partir d’orge malté tourbé, le best-seller (60 % des ventes) appelé Kornog ("vent d’ouest", en breton). L’autre est un single malt, baptisé Glann Ar Mor ("bord de mer" en breton). Les deux sont élevés en barriques ayant contenu du bourbon et venant des États-Unis. "Nous réalisons également entre dix et quinze éditions limitées chaque année, parfois en collaboration avec des cavistes", reprend le dirigeant, à la tête de l’entreprise depuis trois ans. Ces petites séries (entre 200 et 1 000 bouteilles) bénéficient d’une maturation plus longue, jusqu’à 15 ans, ou sont vieillies dans des fûts ayant accueilli précédemment du sauternes, du porto…

Aël Guégan est le responsable de site de Celtic Whisky Distillerie, société qui avait été créée en 1997 par Jean et Martine Donnay — Photo : Matthieu Leman

Celtic Whisky Distillerie les écoule dans sa boutique de Pleubian qui accueille près de 8 000 personnes, surtout de juin à septembre, écoule 3 500 bouteilles et pèse pour un tiers des ventes, notamment grâce aux dégustations sur place. Le reste est réalisé à travers un réseau de 200 cavistes et épiceries fines, dont 150 situés en Bretagne. Le site marchand de la société ne compte que pour 5 % des ventes mais une version anglaise, autorisant les expéditions en Europe, va voir le jour en 2024.

Meilleur whisky européen 2016

Les autres projets de l’entreprise, filiale depuis 2020 de Maison Villevert (92 M€ de CA en 2022, 150 salariés), basé à Cognac, sont la construction d’un deuxième chai de stockage des barriques de 250 m², comme celui qui se trouve dans le même bâtiment que la boutique. "Nous sommes en train d’acquérir un terrain, toujours sur la presqu’île. La construction devrait avoir lieu en 2025, si la conjoncture économique reste bonne." Un autre projet vise à produire un whisky issu d’orge semé autour de l’entreprise. L’orge vient aujourd’hui d’Écosse et d’Angleterre et est malté (transformé pour rendre les sucres accessibles à la fermentation) en Irlande.

Kornog et Glann Ar Mor se situent sur un segment haut de gamme (79 euros la bouteille, jusqu’à 250 euros pour les éditions limitées). "Ils sont élevés dans l’air marin de nos chais, ce qui a une vraie incidence. Vous feriez vieillir le même whisky dans les Alpes, il n’aurait pas le même goût", affirme Aël Guégan. Kornog a reçu le titre de "meilleur whisky européen", délivré par la Whisky Bible en 2016, ce qui a augmenté les ventes et la notoriété de l’entreprise. Mais les prix du gaz (nécessaire à la distillation), de l’orge et des barriques (dont le prix a été multiplié par 2,5 depuis 2021) ont compliqué l’équation, malgré une répercussion partielle sur le prix de vente (72 euros la bouteille en 2021).

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