La Distillerie de la Mine d’Or vient d’ouvrir ses portes à Ploërmel. Son créneau : la fabrication française de whisky haut de gamme mais aussi de gin, de rhums ainsi qu’une gamme destinée aux cocktails. Six millions d’euros ont été consacrés à ce projet. Salle de brassage, distillerie, embouteillage, stockage, espace de vieillissement et bureaux administratifs, boutique et bar composent l’ensemble. À la manœuvre, on retrouve Stéphane Kerdodé, ex-PDG de la Brasserie Lancelot et de Breizh Cola.
400 000 bouteilles par an en prévision
Son outil mis sur les rails, le chef d’entreprise ne compte pas s’arrêter là. Si l’objectif est de commercialiser 50 000 bouteilles pour la première année d’exploitation, l’ambition à terme sera de produire 400 000 bouteilles par an et donc de se positionner parmi les acteurs majeurs de la production de whisky en France. "Si nous atteignons ces quantités, nous serons alors l’une des plus grandes distilleries françaises", prévoit Stéphane Kerdodé. L’atteinte de ces prévisions devrait faire évoluer à la hausse la capacité de stockage de 2 400 fûts. Et conduirait le dirigeant à investir encore 4 millions d’euros sur les quatre prochaines années afin de répondre à cette croissance.
Ces perspectives de marché ne font pas oublier la genèse d’un projet encore jeune. En dirigeant averti, Stéphane Kerdodé avait repéré le potentiel de la ferme de Ronsouze à Ploermel qui cherchait un second souffle. Après la cession de la Brasserie Lancelot et de Breizh Cola au groupe normand Agrial fin 2020, il a pu se consacrer totalement au projet qu’il préparait déjà en amont. "J’ai commencé à travailler sur la distillerie dès 2016. Le whisky est une boisson qui m’intéressait. J’avais envie de retravailler sur un produit artisanal à une plus petite échelle", décrit le dirigeant.
Positionnement haut de gamme
2020 a aussi sonné comme un coup d’accélérateur : Stéphane Kerdodé a gagné l’appel à projets de Ploërmel Communauté concernant les bâtiments de Ronsouze. "L’ensemble des travaux a été réalisé en un peu moins d’un an par des entreprises locales et régionales", confie le chef d’entreprise.
Depuis juillet, la distillerie a ouvert ses portes au grand public pour des visites organisées. Elle a aussi mis sur le marché ses produits. La référence phare : le whisky Galaad, vieilli cinq ans en fûts de chêne du Val de Loire. Le positionnement est clairement haut de gamme pour ce produit vendu entre 60 et 95 euros. Les 7 500 bouteilles du millésime 2017 ont été écoulées en un rien de temps, en vente directe mais aussi dans les réseaux de cavistes, les cafés hôtels-restaurants ainsi que la vente en ligne. "L’expérience et le réseau développés pour la brasserie Lancelot m’ont permis d’être serein sur la partie liée à la distribution", glisse Stéphane Kerdodé. Pour élaborer son "whisky français distillé en Bretagne", le dirigeant s’est entouré de spécialistes tels que des chimistes, des œnologues mais aussi des experts des spiritueux vieillis, comme Christian Vergier.
La PME a misé sur l’automatisation pour pouvoir mettre l’accent sur des emplois à valeur ajoutée. Une dizaine d’emplois ont été créés entre la partie back-office, mais aussi le volet opérationnel avec des maîtres de chais ou des "mixologues".
