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Avec les DéCCIdeuses, les femmes ont désormais leur incubateur
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Avec les DéCCIdeuses, les femmes ont désormais leur incubateur

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Dédié à l’entrepreneuriat féminin, l’incubateur baptisé Les DéCCIdeuses a été officiellement inauguré au Business Pôle 2, à Sophia Antipolis. Lancé à l’initiative de la CCI Nice Côte d’Azur, aux côtés de nombreux acteurs de l’écosystème, il accueille ses six premières entrepreneuses.

Les six premières incubées sélectionnées ont intégré Les DéCCIdeuses : Aissatou Dia (Baagjet), Haifa Zouari (Cirnov), Sandrine Coniau (Big M), Jaymes Kalala (Renaissance), Anna Boukra (UpDrive), Sandra Rastoll (Bulle de Peps) — Photo : Olivia Oreggia

Six femmes aux âges, parcours et profils différents mais toutes animées par la même détermination et une pugnacité qui ne demande qu’à se concrétiser. C’est l’objectif de l’incubateur les DéCCIdeuses, tout juste lancé par la CCI Nice Côte d’Azur. Son nom l’indique, il ne s’adresse qu’aux femmes car l’initiative est partie d’un constat très simple : 27 % de chefs d’entreprise sont des femmes et seulement 7 % dans la tech. Alors comment faire grimper ces chiffres sachant que les candidates ne manquent pas ?

Du sur-mesure

Ici leur sera fourni un accompagnement sur mesure et du mentorat, en plus des ateliers collectifs assurés par des experts de la CCI et de ses nombreux partenaires. "Le but est de leur donner toutes les cartes pour être complètement autonomes, explique Assia Smaini, responsable de l’incubateur. Les outils, le réseau, les contacts, et surtout l’impulsion, la confiance. Quand on est une femme, il n’y a rien à faire, on ose moins. Nous sommes là pour les aider à pousser les portes pour créer de la valeur et de l’emploi sur le territoire."

Fabienne Gastaud (à gauche), dirigeante de Wit et élue à la CCI NCA, et Betty Seroussi, dirigeante de Travel Planet et coprésidente de la French Tech Côte d’Azur, font partie des mentors qui accompagneront les incubées — Photo : Olivia Oreggia

De l’aide aux chauffeurs VTC à la cosmétique pour "peaux atypiques"

Les 6 premiers projets sélectionnés n’ont pas grand-chose en commun : Cirnov est un outil de simulation et de gestion du crédit d’impôt recherche, Baagjet une plateforme de gestion des bagages égarés et objets perdus, Bulle de Peps se penche sur l’intendance familiale des entrepreneurs, le Big M utilise l’IA pour proposer une solution aux femmes en préménopause…

Certains projets sont déjà lancés, à l’instar d’UpDrive, outil de gestion dédié aux transports de personnes (VTC, taxi, moto taxi) opérationnel depuis 2022. "Nous comptons plus de 450 abonnés à ce jour, précise fièrement sa fondatrice, Anna Boukra, lauréate French Tech Tremplin. J’ai rencontré des obstacles. On m’a dit en regardant mon business plan que mon projet n’était pas faisable, qu’il n’était pas innovant. J’ai persévéré jusqu’à le déposer à l’INPI, l’Institut national de la propriété industrielle, qui a validé deux fonctionnalités innovantes : le calculateur de courses et le tableau de bord, et qui m’a ainsi attribué une aide de 6 000 euros."
De son accompagnement, Anna Boukra attend de pouvoir décrocher les deniers nécessaires à l’amélioration de son application et à son ouverture, dans un deuxième temps, à d’autres activités comme le transport de marchandises. " Être une femme dans la tech est particulièrement dur. Les opportunités sont rares en matière d’accompagnement ou de soutien financier", souligne-t-elle.

Jaymes Kalala porte le projet Renaissance.fr, une plateforme e-commerce de produits cosmétiques pour les peaux "atypiques" — Photo : Olivia Oreggia

À 31 ans, Jaymes Kalala porte le projet Renaissance.fr, une plateforme e-commerce de produits cosmétiques sains et made in France pour les "peaux atypiques", "celles souffrant d’acné, d’eczéma ou d’hyperpigmentation, celles des personnes ayant subi de la chimiothérapie ou des brûlures, précise-t-elle. Mais il ne s’agit pas seulement de montrer et vendre de beaux produits, je veux aussi impliquer l’expérience des utilisatrices." Pour l’heure, son projet est encore sur le papier. Elle espère pouvoir le lancer d’ici un an. "J’ai besoin de structuration, qu’on m’aide à faire le bon pas, à prendre le bon chemin, à savoir par quoi je commence, confie Jaymes Kalala. C’est encore très embryonnaire, mais je suis prête."

15 incubées d’ici fin 2024

Les DéCCIdeuses se sont installées au Business Pôle 2 à Sophia Antipolis. Les bureaux portent les noms de Coco Chanel, Julie Chapon, la fondatrice de l’application Yuka, de la chef étoilée Anne-Sophie Pic ou de Sandra Rey, fondatrice de la start-up Glowee qui exploite la bioluminescence animale pour produire de la lumière sans électricité. Autant de personnalités inspirantes pour ces premières incubées qui ne manquent pas d’ambitions.

Les DéCCIdeuses sont implantées au Business Pôle 2 à Sophia Antipolis — Photo : Olivia Oreggia

D’ici trois à cinq ans, Anna Boukra voit son application déployée à l’échelle mondiale, à moins qu’elle ne soit entre-temps rachetée par un grand groupe. Quant à Jaymes Kalala et son "Sephora ou Amazon des cosmétiques pour peaux atypiques", elle imagine sans mal la création ensuite d'"une marque en nom propre, d’un jardin des plantes pour maîtriser au mieux la matière première ou encore d’une boutique physique".

Les DéCCIdeuses veulent pouvoir accompagner une quinzaine de femmes d’ici la fin de l’année 2024.

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